Lydia lance une carte agrégatrice et un modèle freemium

Lydia a déployé le 20 mars la plus importante mise à jour de son application depuis sa création, en 2013. D’application de paiement en magasin et entre particuliers, la solution devient une application “métabancaire” vouée à remplacer les interfaces des banques traditionnelles au quotidien. Et d’une monétisation en BtoB, le service bascule vers un modèle hybride en proposant également un abonnement premium à ses clients, pour lesquels tout était gratuit jusqu’ici.

Initiateur de virements

La nouvelle version de Lydia propose aux clients d’agréger leurs comptes bancaires grâce à un partenariat avec Budget Insight afin de pouvoir gérer leurs comptes directement depuis l’application : ajouts de bénéficiaires, virements bancaires, transactions récurrentes (avec des virements bancaires ou bien le compte Lydia). Les utilisateurs pourront aussi désormais créer des sous-comptes Lydia dédiés à des projets ou des cagnottes, puisque ces sous-comptes peuvent être partagés et d’autres utilisateurs peuvent y participer.

Surtout, Lydia présente une carte bancaire agrégatrice, qui n’est pas embossée. La carte débitera systématiquement le compte Lydia mais l’utilisateur recevra une notification après chaque achat lui permettant de réattribuer la dépense à n’importe lequel de ses comptes bancaires, comme le propose par exemple le britannique Curve. Par contre, le client ne pourra pas décider au préalable de débiter une autre carte que son compte Lydia, contrairement à ce que propose Curve ou bien max, filiale du Crédit Mutuel Arkéa.

Lydia lancera enfin d’ici l’été une fonctionnalité de comptes Lydia partagés (pour un compte joint ou des colocataires, par exemple) ainsi qu’un IBAN virtuel et universel (l’utilisateur pourra donner ce même IBAN pour tous ses prélèvements et choisir ensuite sur l’application sur quel compte répercuter le paiement, comme pour la carte).

Modèle Premium

La version gratuite de Lydia fournit toujours les fonctionnalités historiques (paiements entre amis via des comptes Lydia, paiements en magasin et en ligne chez les commerçants partenaires) ainsi que les cagnottes qui  restent facturées au même prix. Certaines nouveautés y seront accessibles de manière limitée seulement, pour les faire découvrir aux clients (connexion d’un seul compte bancaire, un virement bancaire par mois, un paiement Apple Pay par mois, une seule carte virtuelle…). Une version premium facturée 2,99 euros par mois sans engagement voit le jour, avec toutes ces fonctions en illimité, les cagnottes gratuites, mais aussi le compte partagé, l’IBAN universel et les cartes professionnelles. Pour bénéficier de la carte physique universelle, le client devra débourser 3,99 euros par mois.

Lydia vise un million de clients premium d’ici 2020, révèle Cyril Chiche. La start-up compte s’appuyer sur ses 888 000 utilisateurs particuliers existants (contre 833 000 le 21 février dernier), dont 80% ont moins de 30 ans, en les poussant à monter en gamme (lire notre article : Comment Lydia a doublé son rythme d’acquisition en un an). “La version premium devrait nous permettre de transformer nos utilisateurs les plus actifs en utilisateurs captifs et de multiplier les interactions”, prévoit Antoine Porte, cofondateur. La société recrute 2 000 utilisateurs particuliers par jour. Du côté des professionnels – Lydia revendique 30 000 comptes ouverts sur son application pro – des partenariats avec de nouvelles grandes enseignes devraient bientôt être annoncés, après Franprix en juin 2017.