Accueil > Assurance > Assurance cyber : Stoïk lève 25 millions d’euros en equity Assurance cyber : Stoïk lève 25 millions d’euros en equity Le spécialiste de la cyberassurance Stoïk a réuni 25 millions d’euros pour accélérer son expansion en Europe et distribuer son nouveau produit de cybersécurité. Ses investisseurs existants remettent au pot tandis que l’insurtech accueille CyBiCa et Tokio Marine à son capital. Par Caroline Soutarson. Publié le 15 octobre 2024 à 7h00 - Mis à jour le 15 octobre 2024 à 16h45 Ressources Le courtier grossiste français spécialiste de l’assurance cyber Stoïk boucle une augmentation de capital en Série B de 25 millions d’euros. Alven, déjà présent lors de la première levée en amorçage, dirige l’opération, aux côtés des autres actionnaires existants Andreessen Horowitz, Munich Re Ventures, Opera Tech Ventures et Anthemis. Nouveaux venus au capital : Cyber Integrity Capital (CybICa), un fonds d’investissement européen thématique sur le segment cyber (voir encadré), et Tokio Marine HCC International (TMHCCI), assureur avec lequel Stoïk travaille depuis septembre 2023. Les levées de fonds des fintech et insurtech françaises En septembre, TMHCCI et Stoïk avaient déjà consolidé leur collaboration via une augmentation des capacités de l’insurtech, “preuve que nos résultats techniques sont bons”, glisse Jules Veyrat, cofondateur et président de Stoïk. Depuis, Stoïk couvre les entreprises réalisant jusqu’à 750 millions de chiffre d’affaires, “pour une limite de garantie allant jusqu’à 7,5 millions d’euros”, précise la société. Le dirigeant, qui ne souhaite pas communiquer sur son ratio de sinistralité, assure que sa société “est très rentable techniquement”. notre Essentiel : “Le cyber, un risque difficile à assurer” Stoïk compte aussi Axeria, Swiss Re et, dans une moindre proportion, Acheel, parmi ses porteurs de risque. “Nous avons encore quelques contrats avec Acheel mais [le néoassureur, Ndlr] n’a pas beaucoup d’appétit pour nos clients entreprises dont la taille augmente”, explique Jules Veyrat. Une expansion européenne progressive jusqu’à 2027 Les capitaux frais doivent notamment servir à l’internationalisation de la start-up. Lancée fin 2021 en France, la société a depuis ouvert l’Allemagne (septembre 2023), Monaco (mai 2024) et l’Autriche (septembre 2024). “Dans les trois années à venir, nous souhaitons devenir opérationnels dans les cinq régions principales en Europe : France, DACH, Benelux, Europe du Sud et les pays nordiques, au rythme d’une zone par an environ”, prévoit Jules Veyrat. La start-up revendique désormais 70 collaborateurs (contre 55 début 2024), “dont 25 dédiés au marché français, 15 à l’Allemagne et l’Autriche, sous la direction de [notre managing director Allemagne, Ndlr] Franziska Geier, 5 dans les prochains pays que nous allons lancer et les 25 autres personnes qui travaillent sur les fonctions transverses (produit, tech, opérations, finance, etc.)”, détaille le cofondateur pour mind Fintech. L’expansion à l’international est accélérée après des débuts concluants outre-Rhin. “En Allemagne, nous avons quadruplé les résultats que nous avions obtenus durant notre première année d’activité en France”, assure Jules Veyrat. Distribution du produit d’EDR L’investissement de la Série B doit aussi aider à la distribution de Stoïk MDR, un outil d’EDR (endpoint detection & response) managés, venu compléter la suite de services de cybersécurité de la start-up. En effet, comme le précurseur états-unien Coalition ou encore son concurrent français Dattak, Stoïk a mis en place “une plateforme de prévention (scan interne, externe, etc.) offerte avec le produit d’assurance, une équipe de gestion des incidents disponible 24h/24 et 7j/7 – un service que les assureurs ont tendance à externaliser à des tiers -, ainsi qu’un produit additionnel d’EDR managés, outil de cybersécurité plus puissant [proposé en partenariat avec Crowdstrike, Ndlr]”, expose le président de Stoïk. Ce dernier produit, “additionnel”, permet à Stoïk de ne pas seulement compter sur l’acquisition de nouveaux clients pour augmenter ses revenus, mais aussi d’effectuer du cross-selling auprès de son portefeuille existant. La société prévoit de finir l’année avec “près de 5 000 assurés pour 25 millions d’euros de primes” (contre 10 millions d’euros de primes en 2023). Un résultat légèrement en-deçà des ambitions de début d’année puisque l’entreprise avait affirmé au site Digital & Assurance vouloir tripler son montant de primes. CybICa veut investir dans le cyber en Europe Projet de capital-risque issu de réflexions menées au sein de l’ONG CyberPeace Institute, Cyber Integrity Capital (CybICa) est un fonds d’investissement en cours d’agrément au Luxembourg (a investi dans Stoïk via un SPV), avec des bureaux à Genève et Paris. Il prévoit d’investir dans des start-up européennes qui adressent les enjeux de cybersécurité, avec des tickets de 1,5 million à 5 millions d’euros, en Séries A et B. L’entité souhaite atteindre une taille cible de 100 millions d’euros, indique son site web, mais compte pour l’instant “entre un tiers et la moitié de la somme sous forme d’engagements”, indique à mind Fintech son managing partner Vincent de Crayencourt (ex-Oliver Wyman, CyberPeace Institute, Huawei, Thales). Elle compte parmi ses LPs Bpifrance et le fonds européen d’investissement. Pour Kave Salamatian, chercheur en cybersécurité et responsable du conseil scientifique de CybICa, le fonds répond à trois enjeux : “l’augmentation croissante des risques cyber et des coûts qu’ils génèrent dans l’économie réelle, des actions mafieuses (vol de cartes de crédit, usurpation d’identité numérique…) à l’espionnage gouvernemental (attaque de l’infrastructure numérique d’un pays, basculement de l’opinion publique…), le manque de préparation des entreprises qui, malgré la mise en place de législations de cybersécurité par les États (comme NIS 1 et NIS 2 dans l’Union européenne), sont peu réactives sur le sujet de la cybersécurité, encore considérée comme une source de coûts, la transmission de connaissances entre le monde académique, qui monte en compétence, et les entreprises. Le premier doit servir de terreau à l’émergence d’une économie de la sécurité”. Caroline Soutarson cyberassurancecybersécuritélevée de fonds Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind