Accueil > Financement > Marchés de capitaux > L’Adan appelle l’Europe à se positionner sur la tokenisation L’Adan appelle l’Europe à se positionner sur la tokenisation L’Adan publie son premier document de travail sur la tokenisation d’actifs. Acteurs traditionnels et start-up y plaident en faveur du recours à la technologie de registre distribué (DLT) sur les marchés de capitaux et demandent à l’Europe de créer un environnement propice à son développement. Par Caroline Soutarson. Publié le 17 février 2025 à 18h15 - Mis à jour le 17 février 2025 à 18h15 Ressources En novembre 2023, l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan) a lancé un groupe de travail dédié à la tokenisation. Mené par Mark Kepeneghian, cofondateur et CEO de la plateforme de financement Kriptown, ce groupe a publié le 13 février son premier rapport : un mémorandum sur la tokenisation. Dirigé par Cassandre Vassilopoulos, docteure en droit privée et directrice juridique et conformité de Kriptown, et Inés Beneyto, ex-consultante blockchain et actifs numériques chez KPMG, devenue chief of staff du CEO chez Kriptown fin 2024, ce rapport définit la tokenisation comme “l’opération qui consiste à transformer un actif en un ou plusieurs titres librement négociables sur une DLT” (technologie de registre distribué). Avantages liés à la tokenisation L’Adan, qui appelle l’Europe à se positionner sur ce sujet “face à l’accélération des solutions développées par les grandes banques américaines, britanniques et asiatiques”, rappelle dans son mémorandum les avantages liés à ce mécanisme technologique. Parmi eux : la réduction des coûts, l’abaissement des barrières à l’entrée pour l’accès aux infrastructures de marché, tant pour les émetteurs que pour les investisseurs, ainsi qu’une plus grande transparence. Pour les institutions financières, l’Adan met en avant une rapidité accrue, voire l’instantanéité de certaines opérations, la simplification de la tenue et de la gestion des registres financiers grâce à l’automatisation, une baisse des risques de manipulation de marché et, en théorie, une meilleure interopérabilité. En théorie seulement, pour le moment, puisqu’à ce stade, il reste “un enjeu de standardisation, car beaucoup de projets sont différents”, affirme Geneviève Douhet, global transaction & payment services – cryptoassets program director chez Société Générale, qui a contribué au rapport. L’interopérabilité doit être recherchée aussi bien entre les différents projets qu’avec la finance traditionnelle, souligne le document. “La tokenisation ne pourra s’imposer que par l’existence d’échanges fluides entre actifs traditionnels et tokénisés”, écrit le groupe de travail. Actifs de règlement on-chain Une autre limite pointée par le rapport concerne le manque d’actifs de règlement on-chain utilisables – un enjeu également identifié dans le cadre du règlement européen régime pilote (lire notre dossier : “Régime pilote : les infrastructures de marché DLT arrivent timidement sur le marché”). “Essentiels pour la finalisation de transactions directement sur la blockchain de manière sécurisée et efficace”, ces actifs (stablecoins, monnaies numériques de banque centrale, dépôts tokenisés et parts de fonds monétaires à valeur stable) et leur acceptation dans des projets de tokenisation restent encore en développement, évalue le rapport. L’Adan appelle ainsi à un élargissement du cadre réglementaire – actuellement “conçu pour des infrastructures financières traditionnelles” – et à la création d’un environnement plus favorable à l’adoption de la tokenisation. Il s’agit d’enjeux de “compétitivité” et de “souveraineté financière”, conclut Nadia Filali, responsable de l’innovation et du développement, ainsi que directrice des programmes blockchain et pilote du consortium LaBChain à la Caisse des Dépôts. Caroline Soutarson DLTtokenisation Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind