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Accueil > Investissement > Grâce aux fintech, les CGP réinventent la gestion privée

Grâce aux fintech, les CGP réinventent la gestion privée

De nouveaux acteurs technologiques accompagnent le métier de conseiller en gestion de patrimoine dans sa digitalisation, avec un triple objectif : gagner en efficacité, renforcer l’accompagnement client et répondre aux contraintes réglementaires toujours plus fortes.

Par Viktor Vadim. Publié le 07 mai 2025 à 15h15 - Mis à jour le 07 mai 2025 à 15h26
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Les points clés

  • La digitalisation s’impose comme un levier stratégique pour les CGP, permettant d’alléger la charge administrative et d’améliorer l’expérience client, malgré une adoption encore inégale des outils numériques
  • L’attaque contre Harvest a révélé la vulnérabilité du secteur, la dépendance à un fournisseur unique et l’urgence d’investir dans des infrastructures résilientes et des plans de continuité adaptés.
  • De nouvelles solutions, portées par l’IA et l’intégration de services, émergent pour offrir aux CGP des outils plus performants, interopérables et centrés sur l’utilisateur, tout en répondant aux attentes de réactivité et de personnalisation des clients

Dans un secteur de la gestion de patrimoine en pleine mutation, la digitalisation s’impose comme un levier stratégique majeur, sur fond de consolidation du secteur, d’une pression réglementaire accrue et d’une concurrence toujours plus vive. Face à ces défis, de nouvelles solutions technologiques émergent, conçues pour répondre aux enjeux opérationnels et commerciaux des conseillers en gestion de patrimoine (CGP). Leur promesse : améliorer l’expérience des épargnants, alléger la charge administrative des CGP et redonner aux conseillers le temps de se consacrer à leur véritable valeur ajoutée : le conseil.

Si le baromètre 2024 de la Chambre nationale des conseils en gestion de patrimoine (CNCGP) atteste d’une adoption croissante des outils numériques — 76 % des membres utilisent des agrégateurs de comptes comme Harvest et 49 % recourent à des services d’analyse de fonds — la réalité du terrain montre que le chemin reste encore long. “Lors d’un rendez-vous d’une heure avec un client, il m’arrive de passer les 45 premières minutes à remplir des questionnaires et à gérer l’administratif, sans avoir le temps d’aborder le moindre conseil”, déplore un conseiller.

Des clients finaux mieux équipés que leurs conseillers

Autre réalité frappante : l’écart entre les nouvelles solutions disponibles pour les épargnants, comme la plateforme Yomoni, et celles à disposition des professionnels. D’un côté, des solutions en ligne fluides, intuitives et rapides ; de l’autre, des outils lourds et peu interopérables — avec parfois la contrainte de renseigner plusieurs fois les mêmes questions sur des formulaires PDF.  ”Le véritable problème aujourd’hui, c’est que le client final est généralement mieux équipé technologiquement que son propre conseiller”, pointe ainsi Charlotte Thameur, directrice du développement commercial chez Shares.

La raison ? Notamment, un manque de rentabilité. “L’asset management demeure le segment le plus lucratif du secteur financier, tandis que la tenue de compte ou les logiciels de gestion de patrimoine sont perçus comme peu rémunérateurs et complexes à développer”, relève Charlotte Thameur. Un constat qui explique pourquoi les alternatives à Harvest – près de 80 % de parts de marché dans les logiciels pour CGP -, comme Karbonalpha, peinent encore à s’imposer : elles manquent de financements et ne sont pas toujours totalement abouties.

La cybersécurité, un enjeu majeur

La cyberattaque subie par Harvest le 28 février a agi comme un révélateur brutal pour l’écosystème de la gestion de patrimoine. L’éditeur de logiciels, qui équipe près de 80 % des CGP, a été victime d’un ransomware, contraint de couper l’accès à tous ses services. Selon plusieurs médias, le groupe Run Some Wares, à l’origine de l’attaque, a organisé le 11 avril sur le dark web une fuite de certaines données sensibles : revenus, origine de l’épargne, codes postaux, encours, etc.

Ces informations, disparates selon les clients et les fichiers, sont issues de documents internes et non des logiciels utilisés par les CGP. Elles concernent moins de 4 % des données numériques détenues sur des comptes de messagerie et des répertoires internes de la société. Mais c’est surtout l’arrêt brutal des services qui a paralysé l’activité de nombreux cabinets et mis en évidence un manque de plans de continuité chez certains professionnels.“Ce qui est arrivé à Harvest aurait pu arriver à n’importe qui. En réalité, leur position ultra-dominante en faisait une cible idéale”, souligne Gustav Sondén, cofondateur de Colbr. Plus qu’une simple alerte, cet incident pose trois défis majeurs : la vulnérabilité du secteur, sa dépendance à un fournisseur unique, et l’urgence d’investir dans des infrastructures résilientes.

Face à la pression réglementaire et aux attentes croissantes des clients — désireux d’obtenir des réponses rapides, claires, personnalisées, et un accès constant à leurs informations — plusieurs start-up ont identifié une réelle opportunité de marché. Leur objectif : proposer des solutions en ligne simples, interopérables, conçues pour alléger la charge opérationnelle des professionnels, tout en offrant une vision globale et en temps réel de l’épargne. Là où, traditionnellement, des reportings fragmentés peuvent prendre plusieurs mois avant d’être transmis aux clients, ces nouvelles solutions visent à renverser la tendance.

De nouvelles plateformes BtoC qui s’ouvrent aux CGP

Parmi ces sociétés, Shares, lancée en 2022 comme une application de social trading, a élargi son offre  aux CGP, via une plateforme SaaS qui leur est dédiée. Cette solution, baptisée Shares Pro, et lancée en novembre 2024, permet notamment d’intégrer la souscription dès le rendez-vous client, en traitant simultanément l’administratif et le conseil – une avancée significative face à des délais parfois étalés sur plusieurs jours. 

Le néocourtier Shares ouvre sa plateforme technologique aux CGP

Quatre mois après son lancement, la plateforme aurait déjà suscité des retours “très positifs” de la part des conseillers, séduits par une approche jugée “innovante” et “concrète”. Cette plateforme, développée en trois mois, est toutefois encore en phase d’amélioration, et doit notamment permettre une génération de rapports d’adéquation plus simple, rapide et intuitive.

Reposant sur une tarification transparente – 0,25 % HT sur les comptes-titres et PEA –, le modèle économique de Shares est principalement basé sur les droits de garde. La fintech vise notamment le marché du PEA, estimé à plus de 100 milliards d’euros en France, dont à peine 1 milliard est aujourd’hui géré par les CGP. 

“Notre objectif est clair : devenir le leader à la fois sur la partie collective – notamment grâce à notre accord avec AXA – et sur l’individuel”, affirme Charlotte Thameur. Shares a en effet annoncé en mars 2025 se relancer dans l’épargne salariale grâce à un partenariat avec Axa France. La plateforme s’y était essayée par le passé avec Oddo avant de mettre l’offre en pause. 

De son côté, Colbr, “banque privée 100 % digitale”, a choisi une approche pragmatique en ouvrant sa plateforme aux CGP. D’après nos informations, une vingtaine d’entre eux utiliseraient déjà sa plateforme, parmi lesquels plusieurs poids lourds du secteur, représentant ensemble plus de 5 milliards d’euros d’encours agrégés. “Nous sommes conseillers en investissements financiers (CIF), comme n’importe quel CGP, et nous avons développé cet outil, non pas par passion pour la technologie, mais par nécessité, explique Gustav Sondén, cofondateur et CEO de la néobanque privée française. Nous étions frappés par le manque criant de digitalisation et la médiocrité des outils disponibles.”

Colbr mise sur une base de données centralisée et alimentée automatiquement, regroupant plus de 10 000 établissements financiers. Cette infrastructure vise à fluidifier le parcours de conformité, automatiser les étapes du parcours CIF et générer instantanément les documents réglementaires à faible valeur ajoutée. Autre force de la plateforme : sa flexibilité. L’outil permet de personnaliser les parcours tout en centralisant l’ensemble des étapes — y compris la souscription finale — dans une interface unifiée.

Cette mutualisation technologique présente plusieurs avantages : générer des revenus pour financer le développement de l’outil, recueillir davantage de retours d’utilisateurs pour l’améliorer, et répondre précisément aux besoins réels des conseillers.

RockFi mise sur un réseau de banquiers privés

Un autre acteur au cœur de la digitalisation du métier de CGP, RockFi, a récemment franchi une étape importante. Moins d’un an après avoir levé trois millions d’euros, la fintech française a annoncé une nouvelle levée de fonds de Série A de 18 millions d’euros. Ces fonds lui permettront d’accélérer son développement et d’atteindre un milliard d’euros d’actifs sous gestion d’ici fin 2026, tout en consolidant sa dynamique d’innovation. 

La fintech propose aux clients finaux un accès à plus de 3 000 supports financiers diversifiés — actions, dette privée, private equity, marché de l’art… — et offre une application qui centralise en temps réel reporting global et détaillé du patrimoine. Son modèle économique repose sur un abonnement mensuel fixe, auquel s’ajoutent des frais de gestion appliqués par les partenaires assureurs ou sociétés de gestion.

Avec un ticket d’entrée fixé à 250 000 euros, RockFi ambitionne de devenir un leader européen de la gestion de patrimoine nouvelle génération. Pour cela, elle prévoit d’accroître ses investissements technologiques, de coopter 60 nouveaux banquiers privés et conseillers en gestion de patrimoine indépendants, au nombre de 25 actuellement, et de s’implanter dans un premier pays européen dans les 24 prochains mois.

“Nous sommes convaincus que le modèle gagnant repose sur le meilleur des deux mondes : associer l’expertise de banquiers privés, capables d’offrir une véritable expérience, à un accès privilégié à une gamme diversifiée de produits financiers haut de gamme, le tout soutenu par une technologie propriétaire qui simplifie massivement l’expérience client”, analyse Pierre Marin, cofondateur et CEO de RockFi. 

L’expérience utilisateur au cœur de la digitalisation des CGP

L’une des principales forces des nouvelles plateformes dédiées aux CGP réside en effet dans leur conception centrée sur l’utilisateur final.“Le métier de CGP est particulièrement exigeant : entre la charge de compliance, la nécessité d’être multitâche et une concurrence intense, la pression est constante, observe Charlotte Thameur.  Notre priorité est de fluidifier au maximum le parcours de souscription et d’onboarding, afin que les CGP puissent se concentrer rapidement sur leur cœur de métier : le conseil.” 

 L’intelligence artificielle, le train à ne pas rater

L’intelligence artificielle (IA) s’impose comme une technologie de rupture dans tous les secteurs – et la gestion de patrimoine n’échappe pas à cette vague. Selon le baromètre 2024 de BNP Paribas Cardif, 82 % des conseillers en gestion de patrimoine (CGP) estiment que l’IA jouera un rôle clé dans l’évolution de leur profession. En ligne de mire : la possibilité de gagner en efficacité.

Si 24 % des professionnels utilisent déjà l’IA pour automatiser certaines tâches, la moitié envisage de l’adopter prochainement. Mais cette révolution technologique soulève aussi de nouveaux défis, notamment en matière de confidentialité. Conscients des enjeux, deux tiers des CGP se disent prêts à se former spécifiquement à l’usage de l’intelligence artificielle, en complément de leurs formations en ingénierie patrimoniale ou sur les évolutions réglementaires.

Un autre point majeur réside dans l’intégration des fonctionnalités au sein d’une même plateforme. Colbr, par exemple, a développé des connecteurs API avec des fournisseurs comme Suravenir, permettant ainsi un échange d’informations en temps réel. Shares, de son côté, se connecte aux principaux agrégateurs du marché tels que Harvest, Karbonalpha ou Wealthcome ; une nécessité selon Charlotte Thameur : “sans ces intégrations, les CGP ne viennent tout simplement pas”.

Concernant les particuliers qui recourent aux CGP, “ils veulent un outil simple et efficace : pouvoir souscrire, suspendre, reprendre leurs versements, suivre leurs comptes – idéalement tous leurs comptes, pas seulement ceux gérés par un CGP. Et en même temps, ils apprécient d’avoir un expert compétent au bout du fil quand ils en ont besoin”, résume Gustav Sondén. 

Viktor Vadim
  • banque privée
  • gestion de patrimoine

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