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Accueil > Assurance > Services aux assureurs > Martin J. Gylfe : “Nous serons conformes à Fida dès son entrée en vigueur”

Martin J. Gylfe : “Nous serons conformes à Fida dès son entrée en vigueur”

À Bruxelles, Insurely milite en faveur de la réglementation Fida, qui doit ouvrir les données financières dans l’Union européenne. La plateforme suédoise d’open insurance, créée en 2018, élargit progressivement son périmètre. Lancée en mars 2024 en France, puis dans les pays baltes, la start-up a notamment convaincu Direct Assurance et BNP Paribas. Son cofondateur et CEO, Martin Gylfe, décrypte son positionnement pour mind Fintech.

Par Aude Fredouelle. Publié le 12 juin 2025 à 6h00 - Mis à jour le 13 juin 2025 à 13h47
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Que propose Insurely ?

Lorsque nous avons lancé Insurely, en 2018, nous voulions d’une part aider les consommateurs à mieux comprendre leurs produits financiers (les polices d’assurance, les pensions de retraite, les prêts…) et à améliorer leur culture financière, et d’autre part aider les assureurs, qui ont du mal à construire une expérience client de qualité. Nous avons donc créé une plateforme d’open insurance permettant aux consommateurs de partager leurs données d’assurance avec leurs assureurs, leurs courtiers ou des comparateurs.

Depuis, Insurely a évolué pour devenir une plateforme d’open finance qui aide les clients à partager leurs données d’assurance, mais aussi liées à leurs produits d’investissement, crédits à la consommation et immobiliers – et ce, avec leurs courtiers, gestionnaires d’actifs, assureurs… Notre mission reste la même, mais avec un spectre élargi, et nous voulons devenir le leader européen de l’open finance.

Dans quels marchés êtes-vous déployés ? Les offres sont-elles similaires ?

L’offre varie selon les marchés. En Suède, notre marché historique, nous couvrons toutes les catégories de données (patrimoine, assurance et crédit) ainsi que tous les types de clients. En France, nous avons commencé avec l’assurance IARD, et nous nous apprêtons à lancer notre premier produit d’open finance sur le segment de la retraite, afin d’aider, via les banques et les institutions financières, les consommateurs à transférer leur épargne retraite vers des PER. Nous nous sommes lancés il y a six mois dans les pays baltes, également sur le segment de l’assurance IARD, et nous sommes en train d’étudier s’il serait également intéressant que nous y déployions l’investissement et les produits d’épargne retraite. 

Pourquoi avoir choisi la France plutôt qu’un autre pays d’Europe centrale ?

Nous voulions nous étendre en Europe du Sud, et nous avons envisagé la France mais aussi l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Allemagne. En France, le marché de l’assurance est assez consolidé – comparé, par exemple, au Royaume-Uni – et les données d’assurance sont de qualité et accessibles pour les clients. Il y a donc de bonnes bases techniques pour obtenir les données par reverse engineering. Par ailleurs, les études que nous avons menées ont montré que les Français sont très enclins à partager des informations sur leurs contrats d’assurance ou leurs produits financiers, à condition de recevoir quelque chose en retour : un meilleur prix ou une meilleure couverture pour leur contrat, par exemple. La France est l’un des marchés étudiés où la volonté de partager ses données est la plus forte. Enfin, nous devions pouvoir prouver à nos prospects le retour sur investissement potentiel d’Insurely, et un pilote mené avec Direct Assurance, désormais passé en production, a permis de leur montrer que, lorsque les clients peuvent comparer leur contrat d’assurance actuel à une nouvelle offre, le taux de conversion augmente, ainsi que la fidélisation. 

Nous observons que la forte concurrence sur le marché français de l’assurance pousse les assureurs hexagonaux à mieux exploiter notre technologie que les assureurs suédois, où la concurrence est beaucoup plus faible et qui n’ont donc pas besoin de faire autant d’efforts pour se différencier.

Comment se répartit votre chiffre d’affaires entre les différents marchés ?

La majorité de notre chiffre d’affaires (environ 70 à 75 %) provient de la Suède – et à l’opposé, les pays baltes représentent peu puisque le lancement y est très récent. Nous allons accélérer en juillet avec le lancement d’une grande banque dans la région, qui augmentera nos volumes et nos revenus sur ces marchés dans la seconde moitié de l’année. 

Quels sont les cas d’usage en production ?

Nous proposons trois cas d’usage principaux. D’abord, partager ses données (crédits, produits d’investissement) avec un conseiller. Ensuite, intégrer notre solution dans un processus de souscription. Par exemple, quand le client achète une assurance auto, nous lui permettons d’importer son contrat actuel et de comparer le prix et les garanties avec une nouvelle offre. Nous avons ainsi signé avec Direct Assurance en France, mais aussi avec quinze autres acteurs en Europe, auxquels nous permettons d’améliorer leur efficacité commerciale. Enfin, nous proposons des cas d’usage de gestion des finances personnelles (PFM). Par exemple, des banques permettent à leurs clients d’importer dans leur application tous leurs contrats d’assurance ou d’épargne retraite.

Quels sont vos indicateurs de performance ?

En moyenne, sur ce cas d’usage de comparaison de l’assurance actuelle avec une offre concurrente, qui est déployé chez environ quinze à vingt clients, nous permettons d’augmenter le taux de conversion de 20 %. En France, nous diminuons aussi le temps du parcours d’achat de 35 à 40 % – mais pas en Suède, où les assureurs ne posent déjà que deux questions pour la souscription et où il y a donc peu de marge pour optimiser.

Comment récupérez-vous les données ?

Tous nos connecteurs sont basés sur le reverse engineering. Nous avons obtenu l’agrément DSP2 d’AIS [agrément d’accès aux informations des comptes de paiement, en avril 2025, Ndlr], qui nous permet d’améliorer notre offre : par exemple, sur le segment des investissements, cela peut permettre de déterminer combien le client a sur son compte courant. Je ne pense pas que nous irons jusqu’à exploiter cet agrément pour faire du KYC ou de la catégorisation de données, mais il nous permettra plutôt de développer des services simples pour enrichir nos autres données. 

Votre proposition de valeur réside-t-elle avant tout dans les connecteurs ? Dans les cas d’usage ?

Nous apportons trois éléments. D’abord, les connecteurs – nous sommes capables de nous connecter à de multiples gestionnaires d’actifs ou assureurs français. Et nous souhaitons être agréés dans le cadre du règlement Fida [sur l’ouverture des données financières, Ndlr] dès que cela sera possible. 

Fida : la Commission veut fermer la porte aux Big Tech

Ensuite, la catégorisation et la structuration des données. Quand on la récupère, la donnée n’est en effet pas utilisable en l’état. Par exemple, pour l’assurance IARD, on reçoit dix ou quinze points de données, mais on ne peut pas les comparer tels quels à d’autres produits d’assurance. Nous utilisons des données publiques et des données de sources tierces pour pouvoir les exploiter. Ainsi, même s’il devient plus facile et moins cher de bâtir les connecteurs, nous aurons toujours de l’avance sur l’affinage et la standardisation des données.

Notre troisième pilier repose sur les cas d’usage. Nous proposons des composants open source que les clients peuvent intégrer à leur parcours client, comme l’a fait, par exemple, Direct Assurance. Nous voulons être de plus en plus exposés à l’utilisateur final. C’est un avantage concurrentiel : dans un contexte où les connecteurs vont coûter moins cher, il est stratégique de se positionner davantage sur les deux autres piliers.

Vous indiquez sur votre site être conforme à Fida, mais la réglementation n’a pas encore été adoptée…

Nous sommes extrêmement impliqués au niveau européen sur les discussions autour de Fida et nous avons déjà une bonne idée des futurs pré-requis pour l’agrément FISP [prestataires de services d’information financière, Ndlr] : une police d’assurance, la conformité avec DORA [règlement européen sur la résilience opérationnelle numérique du secteur financier, Ndlr]… Nous avons déjà tout cela, donc nous serons conformes dès l’entrée en vigueur.

DORA : l’écosystème financier est-il conforme ?

En France, le segment de l’open banking est déjà occupé par plusieurs acteurs. Comment vous différenciez-vous ? 

Aujourd’hui, nous ne nous voyons pas comme des concurrents directs des plateformes open banking, puisque le périmètre de la DSP2 n’est qu’une toute petite partie de nos opérations et que notre objectif est de couvrir l’open finance au sens large. Je pense que la donnée de transaction a très peu de valeur et que c’est pour cela que les cas d’usage AIS (accès aux informations des comptes) n’ont pas vraiment décollé.

Mais ces sociétés pourraient être notre concurrence directe dans le futur puisqu’elles miseront probablement sur l’open finance également [plusieurs vont déjà bien au-delà du périmètre de la DSP2 en couvrant les produits d’épargne, d’investissement, les cryptoactifs… Ndlr]. La différence se fera sur les trois piliers : qui a les meilleurs connecteurs, la meilleure standardisation de données et les meilleurs cas d’usage ou produits qui apportent de la valeur aux clients et consommateurs finaux. Chez Insurely, nous avons développé une forte expertise dans les produits financiers que nous couvrons, combinée avec une expertise technologique. Notre valeur réside dans notre compréhension de ce que sont les données importantes, pour une comparaison d’assurances par exemple.

Combien de clients revendiquez-vous ? 

Nous avons entre quarante et cinquante clients, principalement en Suède [dont la banque SEB, Ndlr] et une poignée en France. Parmi eux, de grandes banques, qui commencent en général par une catégorie de données, puis étendent notre couverture à d’autres. Ensuite, des distributeurs de produits d’assurance. Enfin, des comparateurs, à la fois d’assurances et de crédits… 

En France, vous avez convaincu BNP Paribas en 2024. Sur quel cas d’usage ?

BNP Paribas nous utilise pour le cas d’usage de gestion des finances personnelles – de manière générale, lorsque les banques de détail achètent nos données d’assurance, elles les intègrent dans leur application ou sur leur site web pour proposer aux clients, depuis leur application bancaire, de rassembler tous leurs contrats d’assurance et éventuellement de recevoir des propositions pour changer de contrat. BNP Paribas est encore en phase de déploiement auprès d’un certain nombre de clients [le groupe est par ailleurs présent au capital d’Insurely via son fonds de corporate venture Opera Tech, Ndlr].

Les fonds d’investissement des banques veulent se faire une place dans l’univers du capital-risque

Mais si le groupe nous a choisi, c’est aussi dans une logique de long terme, pour se positionner comme un acteur de premier plan sur le segment de l’open finance à l’avenir [le groupe a par ailleurs annoncé en janvier 2023 un partenariat avec la plateforme d’open banking Tink, utilisée par BNP Paribas Fortis en Belgique puis Banca Nazionale del Lavoro (BNL) en Italie, et recourt à Powens en France, Ndlr]. L’utilisation d’Insurely débute avec l’assurance IARD, mais d’autres catégories de données, notamment sur le segment du patrimoine, pourraient suivre. Pour une banque de cette ampleur, il est très intéressant de se positionner et de réfléchir au sujet alors même que le règlement Fida s’apprête à être voté. Est-ce que les banques de détail vont passer d’une simple application bancaire à une plateforme où toutes les informations financières seront centralisées ? De nombreux acteurs français s’y intéressent.

Les PFM, tels qu’ils ont été proposés par les banques jusque-là, plutôt axés sur de l’agrégation de comptes bancaires, de la catégorisation et de l’aide à la gestion de budget, n’ont pas vraiment fonctionné…

Oui, parce qu’ils étaient basés sur la donnée de transaction, et qu’elle a beaucoup moins de valeur que les données d’assurance, par exemple, pour proposer des produits aux clients.

Quel est votre système de tarification ?

Nous facturons à la fois un accès à la donnée (via des commissions fixes ou variables, mais le plus souvent fixes), et le travail de personnalisation et de set-up pour nos clients. 

Combien de personnes compte Insurely ?

Insurely compte 65 personnes, principalement à Stockholm, mais nous avons aussi quelques personnes en France et des consultants externes dans les pays baltes.

Selon vos comptes annuels consultés par mind Fintech, vous avez enregistré un chiffre d’affaires de 20,2 millions de couronnes suédoises en 2023 (environ 1,9 million d’euros) pour une perte nette de 86 millions de couronnes suédoises (près de 8 millions d’euros). Et en 2024 ?

Les comptes seront rendus publics en juin. Mais notre croissance a été très positive et nous avons à la fois signé de nouveaux clients et accru les données et produits des clients existants. Nous avons légèrement réduit nos pertes, notamment en utilisant l’IA pour améliorer nos opérations.

Combien avez-vous levé depuis la création ?

Nous avons levé environ 30 millions d’euros [Notamment auprès de CNI, Opera Tech Ventures, Insight Partners et SEB, Ndlr]. Je pense que l’on bouclera encore au moins un ou deux tours de financement avant d’atteindre l’équilibre, car bâtir notre infrastructure et rendre la donnée accessible coûte cher.

Open finance : Insurely lève 8 millions d’euros
Aude Fredouelle
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