Accueil > Assurance > Seyna lève 10 millions d’euros avec le soutien de 115K, le fonds de La Banque Postale Seyna lève 10 millions d’euros avec le soutien de 115K, le fonds de La Banque Postale L’assureur Seyna a bouclé une nouvelle levée de fonds pour renforcer ses investissements technologiques et accroître ses capacités de portage de risque. Il défend un modèle délégué, spécialisé sur le canal du courtage. Par Antoine Duroyon. Publié le 15 septembre 2025 à 9h38 - Mis à jour le 15 septembre 2025 à 14h56 Ressources Assureur agréé depuis fin 2019, Seyna a annoncé le 15 septembre une augmentation de capital de 10 millions d’euros, portant le total de ses fonds levés depuis sa création à 57 millions d’euros. L’opération a été menée par 115K, le fonds de corporate venture capital (CVC) de La Banque Postale, avec la participation des investisseurs historiques White Star Capital et Elaia. Le management et l’équipe de Seyna restent majoritaires au capital. “Seyna est notre seizième investissement en trois ans. Cela complète bien notre portefeuille avec un véritable modèle d’assureur”, commente Armelle de Tinguy, partner de 115K. Le CVC a déjà investi dans Continuity (évaluation des risques grâce à l’open data et l’IA), Garantme (caution locative et garantie loyer impayé) ou encore Cashbee (épargne). À la différence de néoassureurs qui exploitent de multiples canaux de distribution, comme Acheel, Seyna s’est repositionnée, en 2025, exclusivement sur l’intermédiation, qu’elle opère via les courtiers grossistes ou les agences de souscription. Aujourd’hui, l’assureur revendique plus de cent courtiers en portefeuille, lesquels servent près de deux millions d’assurés dans cinq pays. “C’est un mode de distribution très puissant commercialement – les courtiers savent vendre et les coûts d’acquisition sont variabilisés -, mais il est également très difficile à piloter au niveau des risques”, souligne Stephen Leguillon, directeur général de Seyna. Plus de 125 millions d’euros de primes émises en 2025 Pour se différencier, Seyna mise sur la technologie afin de co-créer et optimiser plus de 120 produits d’assurance en marque blanche avec ses clients courtiers. Sept verticales sont actuellement couvertes : santé individuelle et santé animale, prévoyance, immobilier (GLI et caution), garanties panne-casse-vol et extensions de garantie, panne mécanique, rachat de franchise, annulation de voyage et billetterie. En 2024, l’assureur a franchi les 91 millions d’euros de primes émises et prévoit de dépasser les 125 millions en 2025. En 2024, son ratio de sinistralité (charges de sinistres sur primes acquises) s’est établi à 64 % contre 61 % en 2023, selon son dernier rapport SFCR. Avec ce financement, la compagnie entend accélérer ses investissements dans la technologie, en particulier dans le domaine de l’intelligence artificielle. Ces efforts “ont un impact très fort et mesurable sur l’activité, affirme Stephen Leguillon. Par exemple, la durée de traitement de données hétérogènes envoyées par des courtiers est passée de deux à trois jours à quinze minutes grâce à des agents basés sur des LLM qui s’adaptent en permanence. Au-delà du gain de productivité, cela renforce notre maîtrise du risque et notre cadence de décision en matière de tarification”. Les fonds d’investissement des banques veulent se faire une place dans l’univers du capital-risque L’un des objectifs consiste également à faire croître fortement le volume de primes, tout en maintenant des capacités de supervision et de contrôle. “Nous voulons être meilleurs à 500 millions d’euros ou à 1 milliard d’euros qu’à 100 millions d’euros. Mais soyons clairs : c’est notre défi et nous n’y sommes pas encore”, déclare Stephen Leguillon. Seyna prévoit aussi d’explorer des risques d’intensité, après avoir privilégié jusqu’ici les risques de fréquence, où l’apprentissage en matière de tarification est plus rapide. Cela explique le fait que l’entreprise ne propose pas aujourd’hui de produit cyber. “Pour adresser l’intensité, nous devons recruter des souscripteurs spécialisés et internaliser davantage certains volets de gestion des sinistres significatifs”, précise Stephen Leguillon. Antoine Duroyon courtageinsurtech Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire 2022, une année de croissance pour les nouveaux acteurs agréés de l'assurance Seyna a plus que doublé son volume de primes en 2022