Accueil > Services bancaires > Paiements > Euro numérique : les banques devront investir entre 4 et 5,8 milliards d’euros, selon la BCE Euro numérique : les banques devront investir entre 4 et 5,8 milliards d’euros, selon la BCE Répondant à la demande des co-législateurs de l'Union européenne, la Banque centrale européenne a évalué les montants que les banques devront investir pour la mise en place de l'euro numérique, ainsi que sur son impact potentiel sur les sorties de dépôts et la stabilité financière. Par Aude Fredouelle. Publié le 10 octobre 2025 à 17h47 - Mis à jour le 10 octobre 2025 à 18h08 Ressources La Banque centrale européenne (BCE) a publié, le 10 octobre, deux études sur l’euro numérique, à la demande des colégislateurs de l’Union européenne. L’une porte sur les montants que les banques de la zone euro pourraient devoir investir pour adapter leurs systèmes à l’euro numérique : entre 4 et 5,8 milliards d’euros, pendant la période de lancement de quatre ans, selon la BCE. Soit, sur une base annuelle étalée sur quatre ans, environ 3,4 % du budget annuel de mise à niveau IT des grandes banques. Des coûts jugés comparables à ceux de la mise en conformité avec la DSP2 (deuxième directive sur les services de paiement), par exemple. La BCE estime donc que les estimations réalisées récemment par le cabinet PwC sur commande des fédérations bancaires européennes (18 milliards d’euros, voire jusqu’à 30 milliards, selon le scénario de déploiement retenu) sont trop élevées. Impact sur les sorties de dépôts La seconde étude porte l’impact potentiel de l’euro numérique sur la stabilité financière et assure que les plafonds de détention seront efficaces pour limiter les sorties de dépôts et ainsi maintenir la stabilité. Deux scénarios ont été étudiés – une adoption progressive comme moyen de paiement courant et un scénario de crise dans lequel tous les déposants transfèrent immédiatement le maximum autorisé -, avec plusieurs plafonds, jusqu’à 3 000 euros. Avec un plafond de 3 000 euros, le scénario “classique” montre des effets limités sur les dépôts : un peu plus de 100 milliards d’euros quitteraient les caisses des banques. Dans le scénario de crise, le montant grimpe à 699 milliards, soit 8,2 % des dépôts à vue des particuliers (contre 20,9 % lors de la crise chypriote de 2013 et 25,9 % en Grèce en 2015). “Seules 13 banques représentant 0,3 % du total des actifs du secteur bancaire atteindraient le niveau de 100 % du ratio de couverture de liquidité (LCR). Parmi elles, seulement neuf banques, représentant 0,1 % du total des actifs du secteur bancaire, risqueraient d’épuiser leurs coussins de liquidité en dessous du seuil de 100 % du LCR”. Quant à l’impact de l’euro numérique sur la rentabilité des banques, le rapport prévoit un effet marginal dans un scénario classique, avec une baisse du revenu net d’intérêt de 9 à 18 points de base. Le scénario de crise n’est pas passé au crible de l’analyse de rentabilité car, selon la BCE, “ce scénario représente un choc systémique touchant simultanément toutes les banques, qui devrait être de courte durée et pour lequel une rentabilité temporairement réduite ne constituerait pas la principale préoccupation”. L’euro numérique pourrait voir le jour mi-2029 Piero Cipollone, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a dévoilé mardi 23 septembre, une date potentielle de lancement de l’euro numérique de détail : “mi-2029 serait une estimation raisonnable”. La proposition de règlement est encore en discussions chez les co-législateurs – le trilogue pourrait commencer en 2026. Aude Fredouelle euro numériqueMNBCwallet Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Notes de synthèse Une monnaie numérique de banque centrale, pour quoi faire ? L’euro numérique pourrait voir le jour mi-2029 L’intérêt pour une MNBC de gros étant vérifié, un projet pilote est prévu pour 2026