Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > BPCE veut vendre la néo-banque Fidor BPCE veut vendre la néo-banque Fidor Le groupe bancaire voudrait se séparer de la fintech rachetée en décembre 2016, après avoir abandonné le projet de son lancement en France. Par Aude Fredouelle. Publié le 16 octobre 2018 à 17h15 - Mis à jour le 19 janvier 2021 à 14h56 Ressources L’Agefi rapporte ce 16 octobre que deux ans et demi après l’acquisition de la néo-banque allemande Fidor par BPCE, le groupe bancaire serait sur le point de lancer le processus de vente de la fintech. “Clipperton, la boutique de M&A «tech» de Natixis, et Messier Maris ont été chargées de trouver preneur”, indique l’Agefi, et “les info-mémos à destination des acheteurs potentiels pourraient partir début novembre, pour des remises d’offre d’ici la fin de l’année et un deuxième tour d’enchères début 2019, selon un calendrier indicatif”. La néo-banque aura coûté cher au groupe bancaire : environ 230 millions d’euros, en raison d’une gestion actif-passif trop risquée qui a forcé le groupe français à recapitaliser sa filiale bien au-delà de ses attentes, comme l’avait révélé le journal Les Echos en avril dernier. “Fidor investissait en effet ses excédents dans des parts de titrisations de crédit automobiles subprimes en Grande-Bretagne”, décrit l’Agefi. Après avoir renoncé à passeporter l’agrément bancaire de Fidor en France, début 2018, puis lancé discrètement le volet communautaire en juin et embauché le cabinet Oliver Wyman pour réfléchir à une nouvelle stratégie de développement, BPCE avait finalement annoncé le 16 septembre l’abandon du lancement du volet bancaire dans l’Hexagone. “Ce qui m’intéresse fondamentalement, c’est l’activité BtoC de Fidor. Notre enjeu de développement doit être européen et Fidor peut nous servir d’aiguillon. C’est une piste parmi d’autres”, déclarait alors Laurent Mignon, président du directoire, aux Echos. Le BtoB pas conforme à la stratégie de BPCE Selon l’Agefi, c’est finalement le poids de l’activité BtoB de Fidor qui a poussé BPCE, sur les conseils d’Oliver Wyman, à mettre en vente la fintech. Le BtoB pèserait environ 25 millions d’euros de chiffre d’affaires sur des revenus totaux qui devraient avoisiner 45 millions en 2018. Fidor Solutions, qui aide des partenaires à lancer des néo-banques, revendiquait six clients en février 2018, dont l’opérateur télécoms allemand O2 (l’offre lancée avec Fidor aurait conquis 50 000 clients) et les banques Abu Dhabi Islamic Bank et Van Lanschot. En BtoC, Fidor revendique plus d’un demi-million d’utilisateurs en Allemagne, dont 200 000 clients. Le bilan de Fidor serait passé à plus de 1,5 milliard et selon l’Agefi, la valorisation pourrait s’élever au-delà de 300 millions d’euros malgré des pertes entre 15 et 25 millions d’euros – en 2017, Fidor a par exemple représenté 38 millions d’euros de pertes pour BPCE. Le manque de rentabilité du segment des néo-banques inquiète L’extrême concurrence sur le créneau en France a pu décourager le groupe BPCE de lancer la néo-banque en France : Fidor serait entré tardivement sur un segment déjà attaqué par N26, Revolut, Morning, Orange Bank, Compte Nickel, C-zam, max ou encore Lydia. La difficulté de ces nouveaux acteurs pour rentabiliser leur modèle a également pu peser dans la balance : selon une étude publiée le 10 octobre par l’ACPR, les néo-banques enregistrent actuellement un PNB de 138 euros par an et client en moyenne (avec une forte hétérogénéité selon les acteurs) et 20% des clients rapportent en moyenne 80% des revenus ou plus. 14% des clients seraient inactifs et 23% auraient tout de même choisi la néo-banque comme banque principale. La moyenne du coefficient d’exploitation des néo-banques est de 138% avec ici encore un écart-type important (35%). Aude Fredouelle acquisitionapplication mobilenéobanquepartenariat Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Confidentiel [Info mind Fintech] BPCE va lancer une offre bancaire en Algérie inspirée de Fidor Bank BPCE a souscrit à une augmentation de capital de 89 millions d’euros de Fidor Fidor lance sa communauté en France Le cabinet Oliver Wyman réfléchit à une nouvelle stratégie de développement pour Fidor Bank BPCE ne lancera finalement pas Fidor en France