Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > KYC : le partage entre institutions financières se heurte encore à la régulation KYC : le partage entre institutions financières se heurte encore à la régulation Si les institutions financières reconnaissent pleinement la nécessité de coopérer sur les processus de connaissance client (KYC), les avancées sont encore minces. Par Aude Fredouelle. Publié le 25 janvier 2019 à 12h23 - Mis à jour le 25 janvier 2019 à 12h23 Ressources Les processus de KYC sont en cours de digitalisation au sein des institutions financières. “A toutes les étapes du KYC, de la due diligence en passant par la collecte de document et leur archivage jusqu’au contrôle du client et sa classification, le déploiement de technologies est absolument nécessaire pour répondre aux dispositions réglementaires de plus en plus extensives et à l’obligation de surveillance permanente”, a ainsi assuré Mathias Auguy, directeur compliance et digital chez Natixis, au cours d’une conférence organisée par l’éditeur de solutions KYC Vialink le 24 janvier. Le directeur a évoqué des techniques de RPA, d’OCR, de machine-learning, de text mining, de sémantique et de registre distribué (DLT). Risque réglementaire Si les premières technologies citées sont en effet déjà utilisées dans les processus KYC au sein des institutions financières, notamment par le biais de solutions SaaS comme Vialink ou à travers des développements internes, les DLT n’ont pas encore dépassé le stade de PoC sur ce sujet. Une technologie de blockchain privée pourrait pourtant permettre aux institutions financières de créer une collaboration jugée nécessaire dans l’écosystème. “Le KYC est un process non concurrentiel, coûteux et porteur de risques réglementaires forts pour les institutions financières, confirme Mathias Auguy. Il y a donc une nécessité de mutualisation évidente, en intragroupe d’abord, mais aussi d’un point de vue interbancaire.” Depuis peu, Banque Populaire et Caisse d’épargne collaborent d’ailleurs sur le sujet et se transmettent des documents d’identité soumis par les clients, avec leur autorisation. Améliorer l’expérience client Pour les banques, à l’enjeu de réduction des coûts s’ajoute celui d’améliorer l’expérience client, tant pour les particuliers que pour les entreprises : une mutualisation permettrait d’éviter de soumettre plusieurs fois les clients au processus de KYC. “Nous pourrions imaginer la mise en place par des institutions financières de processus de partage des documents, comme des cartes d’identité, ou bien des données, contre rémunération”, décrit Laila Bendiab, directrice produits et services chez Vialink. La blockchain : l’une des solutions techniques étudiées Une initiative de place réfléchit au sujet, en France, et étudie diverses technologies, dont la blockchain. Mais les institutions financières pourraient aussi choisir de créer une base de données unique et accessibles à tous plutôt qu’un registre distribué. Une idée critiquée par Gonzague Grandval (ex-Paymium), dont la start-up Pikcio, créée à Lausanne en 2017, est en train de développer une blockchain privée permettant aux banques de partager la preuve de la vérification d’une identité (le document en lui-même reste stocké dans la banque ayant effectué l’authentification). “Je ne crois pas à un référentiel unique car cela accroîtrait les risques de manière exponentielle”, assure Gonzague Grandval. Mais la réglementation française ne permet pas encore ce type de mutualisation. Pikcio, par exemple, travaille avec des acteurs suisses et asiatiques, “en lien avec des régulateurs très proactifs sur le sujet”, mais pas en France. “La pression des attentes et des usages peut nous faire espérer une évolution réglementaire”, estime toutefois Georges-Henry Portefait, associate partner chez EY. La création d’un service d’identité numérique, à l’étude au sein d’un groupe créé par la Commission européenne, pourrait également servir d’accélérateur… À moins qu’une initiative nationale et gouvernementale (à l’image de celles développées en Estonie ou au Danemark) n’émerge dans l’Hexagone. Aude Fredouelle blockchainDLTfraudeKYCrégulation Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Le consortium R3 dévoile les résultats de son pilote sur le KYC DLT : 26 entreprises françaises ont réalisé un pilote KYC sur Corda