Accueil > Services bancaires > Paiements > Le logiciel de caisse Tiller lance son système de paiement Le logiciel de caisse Tiller lance son système de paiement Tiller Pay passe dans un premier temps par un partenariat avec Payplug, filiale de Natixis, mais a vocation à devenir un établissement de paiement pour gérer lui-même les flux. Le paiement devrait représenter 20 à 25% du chiffre d’affaires de la société dès fin 2020. Par Aude Fredouelle. Publié le 21 janvier 2020 à 17h42 - Mis à jour le 21 janvier 2020 à 17h42 Ressources La solution de caisse enregistreuse Tiller Systems, qui revendique 8 500 clients, remonte la chaîne de valeurs. Son directeur général Dimitri Farber annonce ce 22 janvier le lancement de Tiller Pay, une offre combinant un terminal Ingenico et une solution de paiement totalement intégrée à l’écosystème Tiller. “Pouvoir accepter des paiements cartes est une priorité pour les commerçants et nous réfléchissons donc, depuis début 2019, à nous positionner sur le sujet, raconte le cofondateur. Plus de 1,5 milliard d’euros de transactions passent chaque mois par Tiller, mais nous n’apportons aucune valeur à nos clients sur le sujet et nous n’en profitons pas. Les commerçants sont obligés de taper indépendamment le montant sur la caisse enregistreuse puis sur le TPE, ce qui engendre des erreurs.” Tiller a choisi d’imiter ses concurrents américains et canadiens en se déportant sur le paiement – le leader canadien Lightspeed, valorisé 3,7 milliards de dollars canadiens en Bourse, tire désormais 80% de son chiffre d’affaires récurrent du paiement. “De notre côté, nous espérons que d’ici fin 2020, entre 20 et 25% de nos revenus viendront du paiement”, indique Dimitri Farber. Selon lui, signer un client existant sur Tiller Pay permettrait à la start-up d’augmenter entre 30 et 40% le revenu récurrent issu de l’entreprise. Des taux négociés par Tiller Pour l’instant, la start-up ne gère pas les flux elle-même : elle a noué un partenariat avec le PSP PayPlug, racheté en 2017 par Natixis. La start-up prélève une commission au PSP sur chaque commission pour se rémunérer. D’autres partenariats sont en cours de discussions, avec d’autres PSP comme Adyen et Stripe, mais aussi avec des banques – dont les taux sont plus intéressants, et qui devraient donc être privilégiées par Tiller. “Nous voulons créer une passerelle, qui enverra en temps réel des demandes à quelques partenaires bancaires pour assurer les meilleures conditions à nos commerçants”, explique Dimitri Farber. La promesse : une installation en moins de 48 heures, une livraison du TPE en 72 heures, des taux très transparents et une interface intuitive. La start-up souhaite par ailleurs lancer des démarches en ce début d’année pour décrocher un agrément d’établissement de paiement et devenir faire elle même office de PSP. Jusqu’ici, Tiller ne proposait que des solutions de mPOS partenaires à ses clients, comme iZettle et SumUp, dont les commissions sont plus élevées que celles des TPE (1% environ). Elles étaient d’ailleurs “utilisées par une petite proportion de clients seulement, et plutôt comme solutions d’appoint”, indique le DG. Avec cette nouvelle offre, Tiller assure non seulement l’intégration au logiciel de caisse et évite donc une seconde saisie sur le TPE, mais apporte aussi un avantage de prix, assure Dimitri Farber. En faisant office d’intermédiaire, Tiller se sert des volumes gérés pour négocier des taux plus intéressants auprès de son partenaire – de 0,5 à 1,5% selon le client. “Nous avons calculé que nous permettrions à nos clients actuels d’économiser en moyenne 9% par rapport à ce qu’ils payent auprès de leur banque actuelle”. 250 clients enrôlés Déployée depuis le 17 décembre, l’offre compte déjà plus de 250 clients. “60% l’ont fait pour une question de délai d’équipement de la banque”, dévoile le DG. “Dans la plupart des cas, ajoute-t-il, nous parvenons à un taux plus attractif que ce que leur banque proposait, et dans le pire des cas, nous nous alignons”. Les clients existants de Tiller sont principalement des cafés, restaurants ou hôtels (80%), mais aussi des entreprises issues du secteur retail (15%) ou des services (5%). Leur chiffre d’affaires moyen avoisine les 350 000 euros par an. “À partir de 1,5 à 2 millions de CA par an, ils ont un meilleur pouvoir de négociation en direct avec leur conseiller bancaire, reconnaît le DG, mais en-deçà, Tiller Pay est plus intéressant.” Tiller Pay devrait être lancé avec des partenaires locaux en avril en Espagne et en Italie, où Tiller a ouvert en 2019 et où sont situés respectivement 20% et 5% de ses clients. La start-up espère équiper 2 000 clients de sa solution de paiement en 2020. “Nous espérons surtout que 95% des nouveaux clients recrutés choisiront Tiller Pay”, souligne Dimitri Farber. Tiller, qui compte 150 collaborateurs dont une quarantaine de commerciaux, a levé 16 millions d’euros en equity depuis sa création (dont 12 millions en juin 2018, lors d’un tour de table mené par Ring Capital). La start-up espère devenir rentable dans les 12 à 18 mois. Un nouveau tour de financement est prévu pour accélérer sur ce nouveau modèle du paiement. Aude Fredouelle capital-risquepaiement en magasinpartenariatrégulation Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind