Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > Felix Grevy (Finastra) : “Notre ambition est de résoudre le problème de connectivité entre banques et fintech” Felix Grevy (Finastra) : “Notre ambition est de résoudre le problème de connectivité entre banques et fintech” Responsable de la gestion produit chez Finastra, Felix Grevy détaille le fonctionnement et les objectifs de FusionFabric.cloud, la nouvelle offre de plateforme d'open banking développée par le fournisseur de logiciels. Par Antoine Duroyon. Publié le 27 février 2019 à 12h13 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h58 Ressources Dans quel contexte s’inscrit le développement de l’offre de plateforme FusionFabric.cloud ? Issu de la fusion de D+H et Misys, Finastra compte 9 000 clients, emploie 10 000 collaborateurs et dégage un chiffre d’annuels de 1,9 milliard de dollars. Contrairement à FIS et Fiserv, Finastra est uniquement fournisseur de logiciels. Nos solutions couvrent aujourd’hui 90% des activités bancaires : banque de détail, marchés de capitaux, crédit, paiement, etc. Elles présentent des backgrounds technique et organisationnel différents hérités de l’histoire de la société. Depuis quelques années, nous avons déployé des efforts pour apporter une expérience unifiée aux développeurs, lorsqu’ils souhaitent effectuer des personnalisations sur ces logiciels. C’est de là qu’est venu ce concept de plateforme qui se place au-dessus de l’ensemble des produits et qui offre, via des API ouvertes, la possibilité aux développeurs de réaliser des extensions. De manière concrète, comment se présente cette plateforme ? Depuis deux ans, nous développons un chantier uniquement basé sur le cloud avec l’ambition de fournir un portail de développement et in fine un catalogue d’API. La plateforme FusionFabric.cloud comprend trois composantes principales : la partie destinée aux développeurs (Fusion Creator), pour qu’ils puissent créer et tester des applications (via des sandboxes), la marketplace (Fusion Store) pour monétiser l’application, et enfin la partie cloud qui permet de faire tourner la mécanique des opérations (Fusion Operate). Notre plateforme cloud s’appuie sur Microsoft Azure et derrière, nous recourons à des technologies telles que Kubernetes et Docker pour les microservices. Quelle est votre ambition au travers de ce projet ? Jusqu’alors, le message traditionnel qui était adressé au client était que l’innovation venait de Finastra, avec une roadmap produits. Désormais, nous voulons lui offrir un socle de logiciels Finastra stable mais en plus, pour les fonctionnalités additionnelles, lui permettre de faire levier sur des fonctionnalités fournies par les fintech. Notre ambition est donc de résoudre le problème de connectivité entre banques et fintech, en leur fournissant une plateforme avec une validation de Finastra, puisque les applications sont certifiées par nos soins. Le succès de la plateforme sera lié au nombre de services qui y seront connectés Felix Grevy Responsable gestion de produit chez Finastra Ce que nous mettons en place se rapproche d’une certaine manière de ce que propose Salesforce avec AppExchange. Si la proposition de valeur est surtout axée aujourd’hui sur les logiciels Finastra – nous voulons que tous soient compatibles avec cette plateforme – l’idée est de permettre, une fois que la plateforme commencera à être utilisée de façon massive, d’intégrer des “core systems” non Finastra. Le succès de la plateforme sera lié au nombre de services qui y seront connectés, à la fois “core systems” et applications fintech. Quels types de solutions peuvent apporter les fintech ? Chez Finastra, nous développons essentiellement des systèmes positionnés sur le back-office et le middle-office. La plupart des microservices proposés par les fintech ou les développeurs sur la plateforme vont surtout venir enrichir l’offre en front office, côté utilisateur, avec un processing réalisé par les systèmes de Finastra. On observe des solutions intéressantes du côté du paiement, du KYC et des processus de digitalisation. Par exemple, dans l’automatisation du cycle de trade finance, Conpend propose via notre plateforme une application de reconnaissance des documents et d’extraction des données basée sur du machine learning. Et pour les banques, quel est l’intérêt d’une telle plateforme ? Dans le cadre de DSP2, nos clients sont souvent à la recherche de plateformes qui vont leur permettre d’exposer des API, potentiellement à des développeurs. Les grands groupes sont organisés en silos et disposer d’une plateforme qui expose des API entre différents “core systems” (trade finance, paiement, crédit…), c’est intéressant pour eux car ça leur permet de s’intégrer plus facilement avec une technologie standard et pas des couches d’intégration propriétaires. Le potentiel se situe aussi en interne. Cette stratégie d’open API et de services clouds natifs donne aux banques la possibilité de s’améliorer et de commencer à livrer des fonctionnalités en continu. Cela dépend bien sûr de leur volonté ou non d’aller vers le cloud. Dans une première phase, on sera sur un mode hybride avec le développement d’API côté “core system” (on-premise) pour se connecter au cloud où cette marketplace sera proposée. Ensuite, le consommateur peut tout à fait devenir un producteur. La banque peut développer des applications et les rendre disponibles auprès d’autres banques. Certaines sont prêtes à le faire gratuitement, d’autres y voient une possibilité de monétisation. Cette notion de communauté est intéressante car ce besoin de collaboration entre acteurs est souvent limité par des contraintes technologiques. Quel sera le modèle économique de la plateforme ? L’idée, c’est de mettre en place un partage de revenus. Nous prélèverons une commission sur la vente qui sera effectuée sur la plateforme. Nous réfléchissons à un pourcentage qui se situera entre ce que pratiquent Microsoft (5%) et Apple (30%). A quel stade de développement se situe la plateforme ? Nous avons lancé une version “early adopter” en décembre 2018 et la plateforme a été ouverte à une dizaine de fintech dans le but de recevoir du feedback. Un peu moins de 100 personnes, côté R&D, se consacrent à ce projet. Nous espérons compter un minimum de cinq applications disponibles au lancement commercial, prévu en juin 2019. Côté clients, nous allons commencer à prospecter, avec des premiers signaux positifs aux Etats-Unis notamment. Felix Grevy Depuis janvier 2016 : directeur senior puis vice-président en charge de la gestion produit chez Finastra Juin 2012 – Décembre 2015 : chef de produit puis directeur de la gestion produit chez Misys Mars 2012 – Juin 2012 : chef de produit chez Turaz 2002-Février 2012 : divers postes de responsable du développement puis du business development chez Thomson Reuters Formation Diplômé de l’école d’ingénieurs Sup Galilée Antoine Duroyon APIcloudcore bankingopen bankingplateformisation Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind