Les applications Arkéa adoptent les standards des néo-banques

Les clients d’Arkéa ont la possibilité, depuis le 27 février, de réaliser un virement instantané sur l’application CMB Ma Banque, et ce gratuitement – contrairement à la plupart des autres banques l’ayant déjà lancé, qui le facturent jusqu’à un euro. Cette intégration fait suite à plusieurs mises à jour majeures des applications du groupe, qui souhaite se rapprocher des nouveaux standards en la matière. L’application CMB Ma banque, pour les opérations de la banque au quotidien, est actuellement notée 3,5 sur Android et 2,7 sur iOS, et CMB Paiements 2,4 sur Android et 2 sur iOS,  légèrement en deçà des autres banques traditionnelles (lire notre dossier comparatif des applications mobiles bancaires en France).

La refonte a débuté en décembre dernier par l’intégration de la possibilité pour les clients d’enrôler leur smartphone en temps réel avec leur numéro de carte bancaire. Cet enrôlement, qui permet de réaliser toutes les opérations sensibles (ajout de bénéficiaire, virements…) en utilisant une authentification forte en biométrie (plutôt qu’un SMS OTP “One Time Password”), ne pouvait jusqu’alors pas être réalisé instantanément. “Le processus était asynchrone, avec l’envoi d’un QR Code par courrier chez le client”, indique Hugues Mercier, responsable du département offre et back-offices à la direction des flux. La mise en place de l’enrôlement instantané a permis “une croissance significative de l’enrôlement des téléphones des clients”. Environ 60% des utilisateurs actifs web du groupe ont réalisé cette étape, et 50% des clients au total.

Gestion de la carte bancaire

 Début 2019, Arkéa a également déployé des fonctionnalités de gestion de la carte bancaire, introduites courant 2017 sur le marché par les néo-banques. Blocage temporaire de la carte, “géoblocking” (désactivation à l’étranger), “géoalerting” (envoi d’alertes en cas d’utilisation de la carte à l’étranger)… Les clients peuvent aussi désormais réaliser leurs déclarations de sinistres sur mobile – processus auparavant réalisé au téléphone. “Ces fonctionnalités ont pour but de donner de l’autonomie au client dans la gestion de sa carte”, analyse Hugues Mercier.

La réédition du code PIN en temps réel sur l’application en cas d’oubli sera également mise en place, dans un premier temps en mars sur l’assistant personnel max (lire notre interview de son directeur général, Didier Ardouin) puis sur les applications des fédérations. Et à partir d’avril, les nouveaux utilisateurs de max pourront choisir leur code PIN à la souscription.

Paylib P2P

Arkéa a également lancé en janvier un nouveau service via le consortium Paylib : le paiement P2P. Contrairement aux autres banques l’ayant également déployé, Arkéa passe par l’Instant Payment (IP) pour les transactions – toutes les banques du consortium étant atteignables en IP.

Ce nouveau service vient s’ajouter aux deux autres déjà créés par le consortium : le paiement en ligne et le paiement sans contact en magasin, disponibles dans l’application CMB Paiements. Mais le P2P a vu le jour dans une troisième application distincte, lancée pour l’occasion et baptisée CMB Paiements Mobile. “Nous avons créé cette troisième application qui ne propose pour l’instant que le P2P, décrit Hugues Mercier. A terme, CMB Paiements va disparaître et nous migrerons tous les services Paylib sur cette nouvelle appli. C’était nécessaire pour refondre complètement l’expérience utilisateur et créer une application qui corresponde aux standards du marché.” Le paiement P2P via IP sera par ailleurs intégré à max en avril.

Deux applications et un nouvel espace web

Contrairement à d’autres banques, comme BNP Paribas, qui ont récemment fait le choix de fusionner leur application de gestion de la banque au quotidien et leur application de services de paiement, Arkéa conserve donc deux applications distinctes. “Le débat n’est toujours pas tranché mais nous faisons ce choix pour l’instant, notamment parce que les concurrents sur le paiement mobile ou sur le P2P proposent des services avec un accès très fluide et rapide, explique Hugues Mercier. Intégrer le service et le mettre en avant dans une application trop riche fonctionnellement serait compliqué.” Sans compter que “les applications sont de plus en plus volumineuses et dans ce cas toutes les livraisons sont complexifiées en termes de stabilité”.

Le site web “legacy” d’Arkéa est lui aussi en train de disparaître au profit d’un nouveau, déjà déployé auprès de certains clients. Mais le mobile reste au coeur des préoccupations du groupe : “l’essentiel de nos fonctionnalités apparaissent d’abord sur l’application mobile puis seront parfois déployées ensuite sur le site web”, souligne Hugues Mercier.