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Accueil > Services bancaires > Paiements > Instant Payment s’installe dans le paysage bancaire

Instant Payment s’installe dans le paysage bancaire

Le virement instantané (Instant Payment ou IP) a vu le jour dans l’Hexagone au cours de l’année 2018. Six banques dressent pour mind Fintech un premier bilan et dévoilent leurs projets de déclinaison de l’IP sur de nouveaux usages.

Par Aude Fredouelle. Publié le 28 août 2019 à 11h30 - Mis à jour le 28 août 2019 à 11h30
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Concurrencées par les néo-banques, qui apportent de multiples nouveautés sur le marché, les banques traditionnelles ont cependant été les premières à introduire sur le marché le virement instantané à partir de la fin de l’année 2018. Aucun nouvel acteur n’a d’ailleurs déjà déployé l’IP, tandis que Société Générale, BPCE, Boursorama, Arkéa, BNP Paribas et Crédit Agricole dressent un premier bilan de leur lancement pour mind Fintech.

Chantier technique 

Peu de banques communiquent sur les coûts de mise en place de l’Instant Payment, mais le chantier a souvent été conséquent. Passer d’un système asynchrone en “batch” – celui du virement classique SCT – à un système instantané nécessitait une modification des processus de vérification, de gestion de la fraude, de réconciliation, de reporting… mais aussi des interfaces clients.

Chez BPCE, le chantier technique a coûté 15 millions d’euros, révèle le directeur stratégie des offres BtoC, Jean-Philippe Van Poperinghe. “Cela a nécessité beaucoup d’investissements au sein de Natixis Payment et des structures IT des caisses et des banques, I-BP et IT-CE”. La plateforme est raccrochée à STET pour la France et la Belgique mais aussi à TIPS, le scheme de la Banque centrale européenne disponible dans les 34 pays de la zone SEPA. Natixis Payment a retenu SWIFTNet Instant pour accéder directement à TIPS et a fait appel à l’intégrateur FIS.

De son côté, Arkéa a démarré le chantier en 2017 pour être prêt en juillet 2018. “L’IP introduit la nécessité d’avoir une tenue de comptes temps réel pour les banques, explique Jean-Luc Dubois, directeur des flux. Mais nous avions une architecture favorable, donc l’effort n’a pas dû être trop conséquent.” Arkéa est connecté à STET et à RT1, la plateforme de l’EBA Clearing déployée dans plusieurs pays européens. La banque ne communique pas sur le coût de mise en place de l’IP, tout comme BNP Paribas, qui a commencé fin 2017 à construire “une nouvelle plateforme européenne pour traiter l’IP”, reliée à STET pour la France et la Belgique et à EBA Clearing pour l’Italie, raconte Christine Guillaumet, directrice adjointe de l’offre de paiement pour la banque de la rue d’Antin. À terme, cette plateforme a aussi vocation à traiter les virements classiques – la migration commencera l’année prochaine pour certains pays d’Europe.

Société Générale et Boursorama passent par la plateforme de Transactis (société détenue par Société Générale et La Banque Postale). Le plus gros chantier technique a donc été géré par Transactis. “Nous avons commencé à construire une nouvelle plateforme Instant Payment en partenariat avec Sopra Banking Software avec une capacité temps réel en septembre 2017 et nous étions opérationnels pour l’échange avec l’interbancaire en moins de 15 mois”, relate Aline Maitre, directrice du développement et des offres de Transactis. La plateforme est connectée à STET pour la France et la Belgique et, grâce à l’offre SWIP de STET, sera aussi bientôt branchée (d’ici fin 2019) à TIPS et RT1.

Chez Boursorama, l’interface client mobile et web a été adaptée et le chantier a duré un an environ. Si le budget n’a pas été trop lourd, Boursorama doit aussi s’acquitter d’un coût plus important auprès de Transactis pour réaliser un IP, par rapport à un virement SCT classique… En attendant que les volumes ne permettent de réduire ce coût.

Enfin, au Crédit Agricole, le développement de la plateforme permettant d’émettre et de recevoir des IP a été mené en deux ans par Crédit Agricole Payment Services, des premières réflexions à la mise en production. Mais le groupe ne propose pas encore l’IP en émission sur ses interfaces de banque en ligne.

Parcours client et tarification

BPCE a choisi de mettre le service à disposition dans les applications mobiles, mais pas sur desktop. “Cela viendra peut-être par la suite”, glisse Jean-Philippe Van Poperinghe. “Il a fallu refaire complètement l’application virements pour pouvoir intégrer l’IP de manière très simple et fluide”. Lorsqu’un client souhaite faire un virement, si la banque du bénéficiaire est raccordée au système IP, BPCE propose de choisir un virement classique ou bien un virement instantané. Même schéma pour Société Générale, Arkéa et BNP Paribas, mais à la fois sur mobile et desktop. Boursorama a de son côté choisi une stratégie originale : deux parcours dissociés, avec un onglet “virement instantané”.

Les banques françaises n’ont pas toutes adopté la même stratégie concernant la tarification de l’IP. BPCE a lancé le service pour les particuliers au tarif d’un euro par opération. “Nous avons regardé d’autres pays l’ayant lancé avant nous, comme l’Espagne ou le Royaume-Uni, et la plupart des acteurs le facturent un euro environ, se souvient Jean-Philippe Van Poperinghe. Mettre en place l’IP nous a coûté beaucoup d’argent – 15 millions d’euros pour le chantier technique, mais ça ne comprend pas l’investissement en communication – et c’est un service additionnel. Il nous a donc semblé normal de le facturer.” 

Son de cloche identique chez BNP Paribas. “L’IP est un nouveau moyen de paiement qui a sa valeur ajoutée, ce qui explique sa facturation de 1 euro par virement aux particuliers. Nous n’avons pas l’intention de le passer en gratuit”, estime Christine Guillaumet. Société Générale, pour sa part, facture l’opération 80 centimes. “Nous tenons compte du coût du projet global du passage à l’IP, du risque de fraude et enfin du fait que l’instantané représente un service complémentaire”, détaille Christian Gnanou, responsable des offres et de la lutte contre la fraude sur les paiements.

Une stratégie qui vise à faire reconnaître dans l’IP un nouveau service à valeur ajoutée, et qui pousse à des cas d’usage sur des montants importants ou des virements très urgents. 

La gratuité pour favoriser l’adoption

D’autres ont suivi une stratégie inverse : le gratuit, pour faciliter l’adoption de l’IP. Boursorama a été le premier a annoncé un lancement en ce sens, en janvier 2019, mais avec des limitations : un IP par jour seulement, avec un plafond à 500 euros. “Nous considérons que le paiement instantané est très important pour des clients digitaux, commente Aurore Gaspar, directrice générale adjointe. Et notre promesse étant de rester la banque la plus compétitive, nous voulions conserver cette stratégie et favoriser l’usage de l’IP.” Le plafond de 500 euros permet aussi à Boursorama d’afficher “une approche prudente sur les risques et de tester le service”. Les plafonds auront vocation à être augmentés, avec “une tarification à déterminer en fonction des usages”, indique Aurore Gaspar.

Arkéa est la banque la plus volontariste sur le sujet. Au début de l’année, elle a lancé l’IP gratuitement, sans autre limitation que le plafond établi par la Commission européenne. “Pour nous, l’IP est essentiel, argue Jean-Luc Dubois. Comment faire comprendre à un utilisateur qui utilise WhatsApp en instantané que son virement va mettre jusqu’à 3 jours à parvenir à son destinataire ?”. L’IP a été intégré aux applications des fédérations d’Arkéa, Fortuneo et max (qui permet même de faire des virements via les numéros de téléphone des contacts). 

D’autres acteurs pourraient suivre sur cette lignée. Chez BPCE, la Caisse d’Épargne propose désormais de réaliser des virements instantanés gratuitement jusqu’à 300 euros depuis l’application mobile. “Un certain nombre d’IP seront probablement gratuits dans le cadre de nos différentes offres de banque au quotidien, pour certains packages”, ajoute également Jean-Philippe Van Poperinghe, directeur stratégie des offres BtoC du groupe, qui explique que “les Caisses d’Épargne ont souhaité harmoniser la gratuité sur Paylib jusqu’à 300 euros”.

Paylib : l’IP gratuit pour le peer-to-peer

Les banques membres de Paylib intègrent en effet aussi progressivement l’IP, qui deviendra le mode transactionnel par défaut pour les paiements entre particuliers. Dans ce cas, l’IP est totalement gratuit et les virements peuvent être réalisés via les numéros de téléphone des contacts. “C’est un cas d’usage dans un cercle restreint et sur des montants plafonnés à 500 euros, ce qui explique la gratuité”, analyse Jean-Philippe Van Poperinghe, de BPCE. 

La plupart des banques sont passées en production pendant l’été et une campagne de communication démarrera en octobre 2019 pour donner de la visibilité au service. “Après la campagne de place de Paylib, Société Générale en fera aussi la promotion auprès de sa clientèle”, annonce Christian Gnanou. Au Crédit Agricole, Paylib a été le premier cas d’usage de mise en oeuvre de l’IP, tandis que le groupe envisage de le mettre à disposition via la banque en ligne d’ici fin 2019 seulement.

Adoption rapide

Tous les acteurs s’accordent pour observer une adoption rapide. “Les chiffres sont en augmentation constante, observe ainsi Aurore Gaspar, de Boursorama. Il y a une bonne adoption, bien plus rapide que pour le paiement sans contact, par exemple.” STET indiquait fin mars 2019 traiter “entre 20 000 et 30 000 transactions par jour”. 

Chez BPCE, on revendique 1,9 million d’IP traités (en émission uniquement) entre septembre 2018 et juin 2019, dont 1,3 million pour les clients et 600 000 pour Natixis (pour virer les fonds d’un crédit à la consommation, indemniser à la suite d’un sinistre, etc.). En comptant l’émission et la réception, on atteint 2,8 millions d’IP. “Les volumes montent régulièrement depuis le lancement”, assure Jean-Philippe Van Poperinghe. BPCE gérait en juin environ 13 000 IP par jour. De son côté, Arkéa traite “plus de 15 000 IP par jour en moyenne, un rythme assez stable depuis le lancement” (à la fois en émission et en réception), avec un montant moyen de 300 euros.

Le Crédit Agricole, qui ne propose pour l’instant l’IP que via Paylib ainsi qu’en réception, assure avoir dépassé le million d’IP traités sur sa plateforme. De son côté, Transactis a géré 2,4 millions d’IP entre décembre 2018 et juillet 2019, pour Société Générale, Boursorama et Crédit du Nord (en réception uniquement). En juillet dernier, Transactis opérait en moyenne plus de 20 000 IP par jour, soit “40% de parts du marché français environ”, précise Aline Maitre, “et cela augmente progressivement”. “En quatre mois, cela avait déjà remplacé plus de 2% des opérations de virements pour la banque de détail”, témoigne Christian Gnanou de Société Générale, qui ajoute que 80% des IP sont réalisés sur mobile, avec un montant moyen de 850 euros.

BNP Paribas ne communique pas de volumes mais assure “qu’ils ont été assez importants dès le démarrage” même si “cela reste une part assez faible des virements du groupe. D’autant que les gros volumes viennent des entreprises, qui mettront plus de temps à l’adopter car cela changera leurs processus de gestion de trésorerie”. Le montant moyen avoisine les 600 euros en réception et 800 euros en émission. 

Perspectives

Le prochain chantier : le lancement de l’IP en émission pour les entreprises. Société Générale s’est lancée en premier, en juin 2019. Arkéa prévoit un lancement au second semestre. Chez BNP Paribas, le tarif n’est “pas encore défini, mais ce sera sans doute au cas par cas, selon les volumes”. 

Une autre perspective de développement résidera dans le développement de nouveaux usages pour les particuliers, au-delà du P2P. “Nous allons sûrement voir se développer des usages en CtoB, pour des achats de voiture par exemple ou des achats sur des sites comme Le Bon Coin”, anticipe Jean-Philippe Van Poperinghe, pour BPCE. D’autant que le montant maximal, aujourd’hui déterminé à 15 000 euros par l’UE, a vocation à augmenter, comme l’a fait Faster Payments au Royaume-Uni. 

Pour Jean-Luc Dubois, d’Arkéa, tout l’enjeu résidera dans la capacité des banques à “créer des services à valeur ajoutée autour de l’IP, pour lesquels le client sera prêt à payer”. S’il reste encore vague sur les projets du groupe, prévus pour début 2020, il évoque des possibilités “autour de l’assurance, par exemple” – pour proposer une solution de paiement par IP avec des garanties similaires à celles des cartes bancaires. “Si le virement instantané devient un moyen de paiement répandu pour payer un corporate, le client voudra être assuré”. Selon lui, en remplaçant les chèques, l’IP peut aussi permettre d’apporter “une meilleure connaissance de la transaction et donc de proposer d’autres services au client. Des travaux sont en cours avec les équipes, en associant tous les réseaux de distribution”. 

Le Crédit Agricole travaille aussi sur de nouveaux produits avec CA Assurances, CA Consumer Finance ou encore CA Leasing & Factoring. Et le segment des corporates reste encore à explorer pour les banques françaises. “Nous proposerons aux corporates d’ici 2020 une offre de virements IP de masse et nous compléterons ainsi le dispositif actuel qui couvre déjà tous les marchés sur les outils de banque à distance”, assure Christian Gnanou, de Société Générale.

sct inst ou ip, la fraude reste stable

Il est encore tôt pour tirer un bilan sur la fraude. Les opérations passent à travers trois briques de gestion de la fraude : au niveau de la banque, puis de Transactis et enfin de STET. Chez Boursorama, Aurore Gaspar assure que “le taux est extrêmement maîtrisé”. “Nous gérons la fraude avec les mêmes outils que pour les virements traditionnels”, indique de son côté Jean-Philippe Van Poperinghe, de BPCE, qui reconnaît que “la fraude nous coûtera sûrement plus cher sur l’IP que sur les virements classiques, et il faut l’anticiper.” Chez Arkéa, “des dispositifs supplémentaires sont mis en place progressivement, au fur et à mesure que les volumes augmentent”. Du côté de Société Générale, “il est encore tôt pour tirer des conclusions, note Christian Gnanou. À ce jour, le taux de fraude est maîtrisé.”


Pour consulter le tableau, cliquez sur l’image (PDF)

 

Aude Fredouelle
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