Jérôme Traisnel : “SlimPay devrait gérer deux milliards d’euros de paiements en 2019”

Pouvez-vous faire un point sur le développement de SlimPay ?

SlimPay compte 70 collaborateurs. Après une levée de 15 millions d’euros en 2017, nous ne prévoyons pas de nouveau tour de table pour l’instant car nos revenus sont maîtrisés [Slimpay a enregistré un produit net bancaire de 5,92 millions d’euros pour une perte nette de 2,76 millions d’euros en 2018, contre un PNB de 4,71 millions d’euros et une perte nette de 3,48 millions d’euros en 2017, ndlr]. Nous devrions gérer 2 milliards d’euros en 2019 et nous visons les 33 millions de transactions, deux fois plus qu’en 2018. 

Nous revendiquons 2 000 clients, parmi lesquels principalement des grands comptes, dont EDF, Solocal, TGVmax, Deezer et Younited Credit. Notre chiffre d’affaires est réalisé à plus de 80% en France mais nous sommes aussi présents en Espagne, Italie et Allemagne et nous comptons des bureaux dans ces trois pays. 

Votre concurrent GoCardless revendique 1 500 clients en France environ et 40 000 clients en Europe. Il a enregistré en 2018 un chiffre d’affaires de 20 millions de livres. Comment vous différenciez-vous ?

Nos clients sont principalement des références de la grande consommation alors que GoCardless est davantage positionné sur le BtoB et les paiements entreprises [GoCardless indique cependant parmi ses références françaises AXA, LaFourchette, box, habitat, SOS Méditerranée et Sowee, ndlr]. Et contrairement à eux, nous gérons à la fois les prélèvements mais aussi les paiements cartes. 

GoCardless est par ailleurs principalement concentré sur le Royaume-Uni et surtout déployé chez de plus petits clients, alors que nous visons principalement les grands comptes. Nous essayons aussi de nous différencier en travaillant énormément sur la qualité du parcours client : ce qui compte pour le marchand, c’est d’avoir le meilleur taux de conversion. Nous sommes en train de tester des nouveautés pour l’améliorer, que je ne peux pas encore dévoiler, et les résultats des PoCs sont très encourageants. 

Quelles évolutions percevez-vous sur le marché du prélèvement ?

Nous observons une très forte croissance du métier de l’abonnement, et pas seulement sur les business models comme la musique, les films ou les jeux. De nouveaux domaines s’y intéressent : par exemple, des abonnements dans des centres auto comme Feu Vert et des abonnements mensuels pour l’entretiens de pneus et de voitures. Du côté de l’évolution des technologies, le paiement par abonnement continue de s’intégrer avec les ERP et les outils de comptabilité. Nous prenons aussi en compte les CRM en proposant des plugins, chez Salesforce par exemple, qui permettent de déployer SlimPay en quelques semaines.