Charles d’Haussy (InvestHK) : “La cybersécurité est la priorité numéro un pour Hong Kong”

Comment se développe l’écosystème fintech à Hong Kong ?

Nous avons la chance d’avoir à Hong Kong une industrie financière puissante. C’est aujourd’hui la troisième place financière mondiale. Cela crée un terrain fertile pour les fintech, non seulement pour de la disruption mais surtout pour de la rénovation des services financiers et de la collaboration avec les acteurs établis. Nous observons par exemple que le paiement quitte les banques à Hong Kong et se développe uniquement grâce aux nouveaux entrants.

A fin 2016, nous avons dénombré 130 start-up fintech sur 2 500 start-up en général. Près de 40 % d’entre elles comptaient au moins un fondateur d’origine étrangère. Ces sociétés bénéficient d’un cadre dynamique, avec 3 accélérateurs entièrement dédiés aux fintech (SuperCharger, DBS, Accenture), deux centres d’excellence fintech (Cyberport et Hong Kong Science Park) et une université (HKU) très active sur la recherche académique liée à la regtech.

Comment évolue le cadre réglementaire ?

En 2016, les trois régulateurs (HKMA pour les banques, SFC pour les marchés financiers et l’Insurance Authority) ont ouvert des guichets pour faciliter l’octroi de licences aux start-up fintech. La HKMA a également lancé une “sandbox” qui permet de tester de nouveaux produits sans passer par le processus réglementaire classique (cette possibilité est toutefois réservée aux banques, ndlr).

Autre nouveauté : Hong Kong a mis en place une licence de e-wallet qui est notamment utilisée par les acteurs technologiques (Alibaba, Tencent…). Enfin, au mois d’octobre, la SFC a clarifié sa position concernant la vérification d’identité lors de l’ouverture d’un compte à distance (1). Cette circulaire, qui conforte les certificats de signature électronique, facilite notamment les échanges avec des utilisateurs basés en Chine continentale.

Quelles sont les activités qui vont monter en puissance ?

La cybersécurité est la priorité numéro un pour Hong Kong. C’est au cœur de la fintech et nous avons engagé un dialogue avec des sociétés que nous souhaiterions installer à Hong Kong. Nous observons des initiatives très intéressantes dans ce domaine. Par exemple, des fintech parviennent à ouvrir de nouveaux canaux de conversation entre les établissements financiers (banques, brokers) et leurs clients via des plateformes de messagerie (du type WhatsApp) tout en les rendant sécurisés et conformes à la réglementation. La blockchain est un autre sujet sur lequel nous travaillons, notamment au travers d’un centre de recherche appliquée auquel la HKMA et des acteurs privés sont associés. Enfin, nous avons des ambitions dans l’insurtech, la regtech et la wealth tech (robo-advisor, PFM, plateformes de distribution…).

(1) Lire à ce sujet le commentaire de Karen H.Y. Man, partner du cabinet Baker McKenzie.