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Accueil > Assurance > Assurance numérique & collaborative > Les assureurs cherchent un modèle rentable pour le “pay how you drive”

Les assureurs cherchent un modèle rentable pour le “pay how you drive”

Tandis que Direct Assurance et Amaguiz misent sur des boîtiers très complets pour surveiller la conduite et ciblent uniquement les jeunes aux primes élevées ou les bons conducteurs, Allianz ouvre son offre à tous mais recourt à une solution moins onéreuse. Sogessur élabore une stratégie à mi-chemin et se lancera d’ici 2018.

Par Aude Fredouelle. Publié le 05 janvier 2017 à 8h09 - Mis à jour le 05 janvier 2017 à 8h09
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Les assureurs français s’accordent sur les bénéfices potentiels des assurances comportementales : interactions plus fréquentes et positives avec les assurés, diminution de la sinistralité, acquisition clients… Mais tous tâtonnent pour dénicher un modèle rentable. Ils doivent s’assurer que le coût de la technologie choisie pour mesurer la conduite de l’assuré ainsi que la réduction de prime accordée pour bon comportement seront bel et bien contrebalancées par la réduction des sinistres.

Car le “pay how you drive” peut coûter cher à l’assureur. Pour mesurer la conduite de l’assuré, une simple application mobile n’est pas assez fiable (elle ne permet pas de différencier un trajet dans la voiture de l’assuré ou dans un bus ou un taxi) et trop consommatrice de batterie. C’est pourquoi les assureurs français se tournent vers des boîtiers branchés sur la prise diagnostic du véhicule. Si Sogessur (groupe Société Générale) n’offre pour l’instant que des chèques cadeaux aux utilisateurs de son application de suivi de conduite Stardrive, elle fera installer un boîtier avec son nouveau service de tarification comportementale d’ici à 2018.

Les boîtiers coûtent entre 20 et plus de 120 euros, selon leurs caractéristiques. Ils peuvent être dotés d’une batterie interne, d’une carte SIM -qui implique des coûts supplémentaires auprès d’un opérateur pour transmettre les données au serveur de l’assureur (sinon, les données sont envoyées directement au smartphone de l’utilisateur via bluetooth), ou encore d’une puce GPS capable de localiser précisément la voiture. Outre le boîtier hardware, les assureurs doivent faire appel à des éditeurs de logiciels pour faire remonter et analyser les données de conduite. YouDrive achète ses boîtiers à l’italien Meta System mais fait appel au spécialiste de la télématique canadien Baseline Telematics pour gérer les données, tout comme Sogessur. Amaguiz s’appuie sur Scope Technology pour le boîtier et la technologie de recueil de données et Allianz fait confiance à Tomtom telematics.

Amaguiz et YouDrive misent sur les boîtiers les plus chers

Amaguiz Road Coach (Groupama) et YouDrive (Direct Assurance, filiale d’Axa) ont choisi le boîtier le plus complet (puce GPS, carte SIM et batterie intégrées). Pour amortir leur coût élevé, le premier limite la réduction à 36% et ne propose le contrat qu’aux clients de plus de 25 ans avec un malus inférieur à 0,85. Le second, qui peut permettre de réduire la prime de moitié, vise au contraire les jeunes conducteurs (moins de 7 ans de permis ou première assurance auto). Il faut dire qu’en octobre 2016, selon le comparateur LesFurets, la prime d’un jeune conducteur s’élève à 1 605 euros par an en moyenne contre 616 euros pour le reste de la population. De quoi amortir plus facilement un boîtier qui est en plus censé diminuer les sinistres chez cette population à risque.

“Pour proposer l’offre à tout le monde, nous devrions la repenser, reconnaît Anne Gaëlle Moisy, responsable marketing YouDrive. Avec le coût du boitier et le niveau de prime que l’on offre déjà, on ne pourrait pas se permettre une réduction de 50%.” L’application Youdrivelite, proposée par Direct Assurance depuis juillet 2015 et ouverte à tous, sert de vitrine à l’offre YouDrive mais ne propose pas de contrat lié. Elle a été téléchargée plus de 250 000 fois et a collecté 18 millions de kilomètres.

Allianz se passe de puce GPS et de carte SIM

Allianz mise de son côté sur un boîtier TomTom moins cher, sans batterie, puce GPS ni carte SIM. Il coûte 80 euros en BtoC, contre environ 140 euros pour des boîtiers à carte SIM et puce GPS, et serait facturé environ 40 à 50 euros à un assureur. Cela permet à l’assureur de proposer son offre de tarification comportementale à tous ses assurés pour un euro par mois, avec une réduction potentielle de prime de 30% à la clé. “Nous avons fait le choix pragmatique de ne pas réserver l’offre à une population qui paye sa prime auto très chère, explique Delphine Asseraf, directrice digital et marque et communication chez Allianz France. Les boitiers avec batterie et puce GSM intégrée peuvent coûter entre 1,5 et 3 fois plus cher.” Elle assure en tout cas qu’Allianz “ne cherche pas à faire des bénéfices supplémentaires avec cette offre”. Dans les faits, les souscripteurs sont majoritairement “des profils technophiles de 35 ans en moyenne et des hommes à 60%.”

Sogessur semble, comme Direct Assurance, s’orienter vers une offre pour les jeunes, confie Laurent Dunet, directeur. “Nous pensons à un boîtier non intrusif sur l’électronique du véhicule, sans batterie et carte SIM mais avec puce GPS pour faciliter la mise en place de services adjoints comme le déclenchement de secours rapides, ajoute-t-il. L’offre n’aura de succès que si, en retour d’une baisse de sinistralité pour meilleure conduite, la prime de l’assuré diminue de 20% au minimum.” La Maif, qui expérimente depuis novembre 2015 avec 2 000 sociétaires et a lancé une nouvelle vague fin 2016, se contente pour l’instant d’affiner son scoring sans avoir encore élaboré d’offre. Ses boîtiers sont fournis par Imetrik et Scope Technology.

Les assureurs affinent leur technique de scoring
Les assureurs mesurent accélération, freinage et virages et le nombre de kilomètres effectués. Mais chacun ajoute des subtilités de scoring. YouDrive et Amaguiz prennent en compte le type de route tandis qu’Allianz, faute de puce GPS, se passe de ce critère. Allianz et Amaguiz analysent le moment de la journée ou de la nuit, pas YouDrive.
 
Mesurer la vitesse précise du conducteur à un instant T est interdit aux assureurs par la Cnil. Si Allianz s’en passe donc, YouDrive compare la vitesse des assurés à la vitesse moyenne du trafic, Amaguiz mesure la vitesse moyenne durant le trajet et Sogessur la durée totale pendant laquelle le conducteur est au-dessus de la limite.

Les boîtiers sont voués à disparaître

“Nous choisissons la meilleure technologie à un instant T et mon sentiment, c’est que la deuxième étape sera de se baser uniquement sur le smartphone puis la troisième de prendre directement les données du véhicule, analyse Delphine Asseraf, d’Allianz. Je pense que les solutions smartphone deviendront fiables et peu consommatrices de batterie et qu’elles permettront d’alléger le coût de l’offre pour l’assureur, sans compter que le client n’aura plus à installer de boîtier.” Mais en attendant que la technologie puisse répondre aux exigences des assureurs, les applications ne font office que de vitrines (pour tester l’offre, comme sur YouDriveLite ou l’application lancée par Allianz fin 2016) ou de filtre pour choisir les conducteurs assez bons pour bénéficier de l’offre et qu’elle reste rentable pour l’assureur.

Le français Geco mise sur une appli

Geco, spécialiste français de l’éco-conduite, mise aussi sur l’avènement des solutions smartphone. La sienne passe par une application. Outre son application BtoC, Geco propose sa technologie à des assureurs, en BtoB. Un courtier français l’adoptera début 2017. “Les assureurs français recourent à des boîtiers aujourd’hui car les volumes sont faibles et parce qu’ils veulent récupérer des données fiables et monter en compétence, explique Philippe Moulin, CEO. Mais dans un deuxième temps, ils basculeront sur des offres basées sur des données smartphone, moins chères, ou bien sur des systèmes de télématique embarqués dans les véhicules par les constructeurs. C’est ce qui se passe actuellement aux Etats-unis.”

La start-up d’assurance collaborative Wecover utilisera Geco pour lancer son offre début 2017 avec un assureur et un réassureur, en se contentant de l’application sans beacon. Mais elle ne sera utilisée qu’avant souscription, pour s’assurer que le client est assez bon conducteur pour rejoindre l’un des groupes affinitaires (à la fin de l’année, si le taux de sinistre est faible, une partie de la prime est reversée aux membres du groupe). “Nous savons que l’application n’est pas fiable à 100%, mais le but est de filtrer les personnes qui se pensent bons conducteurs et acceptent de surveiller quelques trajets avant de souscrire”, explique Brice Le Houérou, fondateur.

La télématique embarquée pourra démocratiser les offres

A partir de 2018, les constructeurs deviendront des acteurs clé de la chaîne de valeur car la Commission européenne les oblige à embarquer dans les véhicules des systèmes de télématique pour alerter les secours automatiquement en cas d’accident. De quoi peut-être faire pression sur les prix de l’assurance comportementale, en l’absence de boitier à installer, et la démocratiser. En octobre, Amaguiz a lancé une offre d’assurance de “pay as you drive” pour les conducteurs de la nouvelle Zoe de Renault, grâce à son système de télématique embarqué. Il faudra de toute façon des années pour renouveler le parc, laps de temps durant lequel les boîtiers ou applications prévaudront.

18 700 contrats signés avec l’option boîtier chez Allianz

Plus d’un an après le lancement des premières offres, le “pay how you drive” reste confidentiel dans l’Hexagone. Allianz France, a priori le plus avancé, revendique 18 700 souscriptions à l’option, une diminution  moyenne des primes de 15% et 75 millions de kilomètres analysés. YouDrive a signé “des milliers” de contrats et réduit les primes de plus de 20% en moyenne et Amaguiz revendique 10 à 20% de réduction effective (72% des clients en ont bénéficié). Du côté de l’augmentation de l’interaction clients, le pari semble gagné : Allianz et YouDrive revendiquent plus de 10 sessions par mois et par utilisateur en moyenne et Amaguiz dépasse “largement” la session par mois. Bien plus que les 1,2 interactions annuelles moyennes des contrats classiques. YouDrive assure de son côté constater une réduction de la fréquence et de la sévérité des accidents.

Déjà, les assureurs réfléchissent à l’écosystème de services qui pourrait se greffer autour de la conduite connectée. YouDrive, par exemple, envisage de sortir dans les années à venir une version améliorée : “nous pourrions imaginer collecter les données de l’assuré pendant quelques mois et lui fournir directement le juste prix plutôt que d’ajuster sa prime mensuellement, comme le fait Progressive aux Etats-Unis par exemple’, note Anne-Gaëlle Moisy. “A plus court terme, nous réfléchissons à des fonctions d’antivol, à aller chercher des données de diagnostic dans le véhicule pour détecter les pannes, aux appels automatiques en cas d’accident pour renforcer  la proposition de valeur… “ ajoute Yves-Marie L’Hénaff, responsable YouDrive. Amaguiz, de son côté, modifiera son application mi-2017 pour “augmenter l’engagement du client dans l’application”. L’assureur réfléchit à des services de prise de rendez-vous avec le garage sur l’application, de compensation CO2, de mécanismes pour faciliter le partage de véhicules… Le tout grâce au boîtier de recueil de données.

En Italie, une baisse de 20 à 25 points de la sinistralité sur le “pay how you drive”
Selon une étude publiée en mai par IHS Automotive, l’Italie est le seul pays au monde où les assurances auto de tarification comportementale dépassent une pénétration de 10%. En réponse à un taux de fraude à l’assurance très élevé, le gouvernement a pesé de tout son poids pour développer ces offres.
 
Résultat : en 2015, l’Italie comptait 3,6 millions de souscripteurs sur 36,8 millions de conducteurs (contre 5 millions de souscripteurs à des offres de tarification comportementale aux Etats-Unis mais 260 millions de conducteurs au total). Les assureurs italiens observent une réduction de la sinistralité de 20 à 25 points.

 


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Aude Fredouelle
  • application mobile
  • assurance dommages
  • pay how you drive

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