Accueil > Investissement > Comment LiquidShare bâtit un registre distribué pour le post-marché des PME européennes Comment LiquidShare bâtit un registre distribué pour le post-marché des PME européennes La start-up vise à simplifier le traitement des opérations post-marché sur les titres des PME européennes. Elle débutera sa phase commerciale en fin d’année 2019. Par . Publié le 21 janvier 2019 à 16h37 - Mis à jour le 18 mai 2021 à 17h26 Ressources “En termes de titres, il existe à l’heure actuelle deux environnements radicalement différents. Il y a d’une part les échanges de titres en non coté, pour les PME, un processus manuel pour lequel il y a très peu d’infrastructure et de numérisation. Et, d’autre part, les échanges de titres cotés, dont les volumes sont si importants qu’il est nécessaire d’avoir une mécanique bien huilée, et pour lesquels il existe donc une grosse infrastructure”, résume Thibaud de Maintenant, PDG de LiquidShare. Depuis la création de l’entreprise en juillet 2017, cet ancien de Deutsche Bank travaille à créer un pont entre ces deux univers. Née du partenariat entre ses actionnaires BNP Paribas, CACEIS, Caisse des Dépôts, Euroclear, Euronext, S2iEM et Société Générale, LiquidShare bénéficie aussi du soutien de Paris Europlace. L’entreprise utilise la technologie blockchain pour créer une solution numérique facile d’utilisation pour les PME désireuses d’accéder au marché des capitaux et pour leurs investisseurs. Avec dans l’idée que ce nouvel outil, plus simple et plus rapide d’utilisation que l’infrastructure pensée pour les très grands émetteurs, permette d’attirer un nombre croissant de petites entreprises. Un registre distribué pour des opérations simplifiées A l’heure actuelle sur le marché des capitaux, que l’on parle d’une PME ou d’une société du CAC 40, chaque titre doit passer par une chambre de compensation entre l’acheteur et le vendeur. Vient ensuite l’étape du règlement-livraison via le dépositaire-central (Euroclear en France). L’opération prend en général deux jours. Et si l’entrepreneur veut connaître ses actionnaires, il doit passer par un TPI (titre au porteur identifiable), service qui ira interroger Euroclear pour rapporter l’information au bout de 9 jours en moyenne. Entre chaque TPI, il est impossible d’avoir une vision claire de son actionnariat. Avec sa blockchain privée basée sur le protocole Ethereum, LiquidShare compte proposer une structure plus souple, qui facilite l’accès aux informations relatives à l’actionnariat boursier de l’émetteur et permette un réglement-livraison quasi-instantané. En somme, un dispositif qui réponde aux besoins spécifiques des PME à leur entrée sur le marché. “Avec une trentaine de transactions par jour, elles ont moins l’utilité des services de brokers par exemple, dont l’avantage premier est de traiter de gros volumes de transactions et de procéder à leur netting“, explique Thibaud de Maintenant. L’un des postulats de LiquidShare est donc que la réduction du nombre d’intermédiaires permettra à la fois de faciliter la levée de fonds, d’en baisser le coût, et de favoriser la transmission d’information sur les détenteurs de titres. En pratique, seules les personnes autorisées et identifiées accèdent au réseau de LiquidShare, dont les noeuds sont les sociétés de conservation de titres. Lorsqu’un investisseur y émet un ordre d’achat, un smart contract est émis, qui réserve les liquidités d’un côté et les actions de l’autre. L’ordre est ensuite transmis au courtier, puis à la plateforme Optiq d’Euronext, pour une exécution quasiment en temps réel. Pour un montant moyen de transaction de 2 000 euros, LiquidShare estime pouvoir faire baisser le coût du règlement-livraison de 4,80 euros en moyenne à 1,20 euros. “Réduire les coûts permet aussi d’améliorer l’efficacité de la formation des prix sur la place de marché“, ajoute Thibaud de Maintenant. Et de créer plus de liquidités pour les PME, voire d’attirer de plus petits brokers, qui pourraient de nouveau gérer les transactions en direct plutôt que de passer par des chambres de compensation. Deuxième phase de tests et commercialisation Une phase pilote a donc été lancée en décembre 2018 avec les institutions financières qui seront amenées à utiliser la plateforme LiquidShare dans le futur. BNP Paribas, la Caisse des Dépôts, AFS Group, CMC-CIC, soit une bonne partie des actionnaires de l’entreprise et quelques autres, se sont prêtés au jeu, pour des résultats plutôt encourageants. “La rapidité de réalisation des opérations avait quelque chose de fascinant“, lâche même Thibaud de Maintenant. Après la validation des processus ds travail, la deuxième phase de tests et de mise en application doit être lancée dans les prochaines semaines avec l’aide de l’Association française de la gestion financière (AGF), l’Association française des professionnels des titres (AFTI) et de l’Association des marchés financiers (AMF). La partie relative au transfert d’information doit notamment être mise à exécution ; à terme, les PME pourront facilement visualiser depuis un portail en ligne les positions de leurs actionnaires, qu’ils s’agissent d’investisseurs institutionnels ou de comptes omnibus, l’historiques des achats et ventes et l’historique de la position des titres. Le service “TPI-on-click” leur permettra de simplement cliquer sur les comptes collectifs de particuliers pour récupérer rapidement les informations relatives aux actionnaires auprès des banques. Incubée au Village by CA, LiquidShare vise pour commencer les 400 PME cotées chez Euronext et initiera sa phase commerciale d’ici la fin 2019. Elle tirera une partie de ses revenus des PME qui utiliseront la plateforme, mais, surtout, des dépositaires de titres impliqués dans les transactions. blockchainDLTintroduction en Bourseopérateur boursier Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind