Descartes Underwriting fait entrer Cathay Innovation et Serena à son capital

Insurtech française spécialisée dans la conception de couvertures d’assurance paramétrique pour les grandes entreprise, Descartes Underwriting annonce une augmentation de capital en série A de 15,7 millions d’euros. Le fonds de capital-risque BlackFin Tech, qui avait investi 2 millions d’euros au démarrage de la société début 2019, y remet 4,2 millions d’euros. 

Le VC est accompagné de deux nouveaux investisseurs, Cathay Innovation et Serena, qui prennent chacun un ticket de 5,75 millions d’euros. Les cofondateurs (le président Tanguy Touffut, le directeur de la souscription Sébastien Piguet et le directeur de la R&D Kevin Dedieu) conservent la majorité du capital (près de 54% à eux trois) devant BlackFin Tech (29,5%) et les deux nouveaux investisseurs (près de 8% chacun). 

La start-up exploite l’analyse de données issues de satellites, stations météo, objets connectés ou autre pour commercialiser via des courtiers et au nom d’assureurs, réassureurs et fonds ILS des produits d’assurance dommages sur mesure pour de grands comptes. Elle intervient en tant qu’agence de souscription et permet principalement de couvrir des dommages liés aux risques climatiques et de catastrophes naturelles (tremblements de terre, typhons, ouragans, sécheresse…). Ce marché est estimé à environ 50 milliards de dollars dans le monde.

Plus de transparence

Depuis son lancement, Descartes Underwriting a réussi à placer plus de 25 millions d’euros de primes, à un rythme oscillant actuellement entre 1,5 et 2 millions d’euros de primes par mois. Ceci dans un contexte de crise sanitaire qui tend plutôt à renforcer la proposition de valeur de l’assurance paramétrique : “Les grands corporates cherchent à faire baisser leur budget assurantiel, indique Tanguy Touffut à mind Fintech. Les risk managers et les courtiers sont en première ligne pour identifier les risques clés et éliminer le superflu, devenu un luxe dans un marché en durcissement, et travaillent avec les directeurs financiers pour optimiser le coût du risque. En se concentrant uniquement sur les besoins réels du client, on peut proposer des produits moins coûteux, avec plus de transparence et des conditions d’indemnisation améliorées (le paiement après sinistre est de l’ordre de 5 jours, ndlr).”

La société revendique une centaine de clients qui dégagent en moyenne plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. En mai 2020, elle a communiqué sur un partenariat privilégié avec Generali Global Corporate & Commercial. Elle collabore aussi sur le portage de risque avec une dizaine d’acteurs de la réassurance et de la gestion d’actifs. “En termes de capacité, c’est-à-dire le montant maximum qui peut être (ré)assuré par contrat, nous sommes aujourd’hui à 75 millions d’euros et nous pouvons aller au-delà pour certains clients”, souligne Tanguy Touffut.

Les fonds levés dans cette série A doivent permettre à Descartes Underwriting de soutenir son expansion internationale, notamment aux Etats-Unis et en Asie. Des bureaux devraient prochainement ouvrir à New York et Singapour. La société, qui compte une vingtaine de collaborateurs de diverses nationalités, prévoit aussi d’étoffer son équipe de data scientists. Elle vient de recruter Hervé Tong, qui a mené plusieurs projets d’étude et de recherche autour de la data science et du deep learning au sein de Schlumberger et de l’agence publique singapourienne A*Star. Des profils tournés vers le développement d’affaires sont aussi intégrés à l’équipe de Violaine Raybaud, nommée début 2020 au poste de responsable du business development après un passage chez Swiss Re. Une trentaine de recrutements sont prévus d’ici à 9 mois.