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Accueil > Assurance > Assurance auto connectée : de nombreuses expérimentations mais peu d’avancées

Assurance auto connectée : de nombreuses expérimentations mais peu d’avancées

Sur le marché français, les premières offres d’assurance automobile télématique basées sur un boîtier n’ont pas été concluantes. Les projets autour de la télématique smartphone concernent avant tout la prévention, sans incitation tarifaire. L’assurance au comportement pourrait cependant convaincre les néo-assureurs, à la recherche de marqueurs de différenciation.

Par Antoine Duroyon. Publié le 30 novembre 2021 à 16h08 - Mis à jour le 06 décembre 2021 à 17h09
Télématique smartphone
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En 2015, Allianz France et Direct Assurances ont voulu réveiller le marché de l’assurance automobile. Le premier lançait Allianz Conduite Connectée, une offre basée sur le modèle du “pay how you drive” (PHYD), qui consiste à faire bénéficier l’assuré d’une réduction de sa prime d’assurance en fonction de son comportement de conduite. Le second dévoilait YouDrive, une offre tournée vers les jeunes conducteurs (avec moins de 7 ans de permis) et ceux qui n’ont pas pris le volant depuis au moins deux ans. Des années plus tard, force est de constater que leurs initiatives n’ont pas fait basculer le marché. En juin 2020, le cabinet Wavestone estimait à seulement 50 000 le nombre de contrats de type PHYD souscrits dans l’Hexagone. Contacté par mind Fintech, Allianz France n’a pas tenu à s’exprimer sur la trajectoire de son offre connectée.

Certains acteurs ont même abandonné leurs offres, dont Groupama qui avait lancé en 2016 sous la bannière Amaguiz une offre d’assurance connectée, via un boîtier, offrant des récompenses sous forme de bons cadeaux. La même année, Société Générale Assurances avait également présenté Star Drive, une application de coaching de conduite intégrant des mécanismes de jeu. La solution devait servir à évaluer l’appétence des clients à partager leurs données en vue d’une éventuelle offre de type PHYD. Celle-ci n’a pas vu le jour et l’application Star Drive a été retirée des stores.

Néanmoins, d’autres assureurs ont tenu à étudier le sujet via des démarches exploratoires qui n’incluent pas d’incitation tarifaire. C’est le cas du groupe Matmut, qui a lancé en 2018 son initiative Matmut Connect Auto. Cette expérimentation a d’abord réuni 2 000 automobilistes sociétaires avant un élargissement à 10 000 en 2020. Le dispositif comprend un boîtier solaire couplé à une application dédiée. Il associe Michelin et son offre DDI (Driving Data to Intelligence) de captation, de traitement et d’analyse des données de conduite. Objectif affiché : “observer et mesurer la corrélation entre scores de conduite et sinistralité”. Son concurrent Macif a lancé en 2018 une solution tournée vers les conducteurs de moins de 30 ans et avec moins de 3 ans de permis. Macif drivers comprend une application et un boîtier branché sur la prise OBD pour l’analyse de la conduite et la détection d’accident. La mutuelle a collaboré sur ce projet avec la start-up Drust, mais cette dernière a cessé son activité et vendu sa technologie à l’équipementier Continental en 2019.

Le boîtier, une solution coûteuse et contraignante

Comment expliquer ces résultats décevants et cette grande prudence ? Les primes d’assurance automobile sont peu coûteuses en France comparé à celles d’autres marchés européens, ce qui rend l’incitation tarifaire peu attractive. Mais surtout, les choix technologiques n’ont pas répondu aux attentes. La solution du boîtier connecté, installé sur la prise OBD du véhicule, est coûteuse pour l’assureur – une quarantaine d’euros environ – et contraignante en termes d’expérience utilisateur. Il faut assurer la logistique, installer le boîtier puis le maintenir en état. Par ailleurs, “le boîtier remonte de la donnée à l’assureur, mais il ne restitue absolument rien au conducteur en temps réel. Cela peut susciter de la défiance à l’égard de la donnée qui est transmise à l’assureur”, souligne Christophe Meunier-Jacob, cofondateur et CEO d’Eiver, un fournisseur de solutions télématiques basées sur le smartphone. 

Une autre solution consiste en effet à s’affranchir d’un composant hardware pour exploiter des données captées par le smartphone. Allianz France a d’ailleurs discrètement basculé sur une solution smartphone, comme l’anticipait en 2017 Delphine Asseraf, alors directrice digital et marque et communication chez Allianz France, interviewée par mind Fintech. “Pour la collecte des données, le smartphone fonctionne très bien. Les performances sont même meilleures qu’avec un boîtier sur la prise OBD”, assure Philippe Moulin, CEO de DriveQuant, un spécialiste de la télématique smartphone. Toujours est-il que, contrairement aux autres pays européens (voir encadré), les projets français sont avant tout basés sur la prévention et ne bousculent pas le métier d’assurance. 

DriveQuant a notamment développé l’application DrivMeUp’, poussée par GMF et MAAF. Elle analyse la conduite en fonction de trois critères : sécurité, distraction au volant et écoconduite, et propose des challenges de conduite. Axé sur l’usage du smartphone au volant, qui est un risque accidentogène accru, le programme a débuté en juillet 2021 et doit durer au moins deux ans. Toujours dans cette optique de prévention, la société a aussi conçu pour le compte de la MAIF l’application “Conduire par MAIF” pour accompagner les jeunes engagés dans la conduite accompagnée. Le focus sur les jeunes conducteurs préfigure des offres de type MHYD (manage how you drive) en plus grand nombre, une extension du PHYD qui vise à “coacher” les nouveaux conducteurs.

Un projet plus ambitieux en termes de mécanique assurantielle est celui porté par le courtier Yeet, qui s’adresse aux conducteurs VTC. La solution, lancée en septembre 2021, combine un beacon, un petit composant hardware connecté en bluetooth, et une application. La réduction tarifaire peut atteindre les 20 % dans le cadre de cette offre assurée par Wakam. Autre exemple récent, BlaBlaCar a lancé une offre d’assurance auto connectée 100 % smartphone via son entité de courtage. Le simple téléchargement de l’application BlaBlaCar Coach, qui exploite une technologie développée par Swiss Re, permet d’obtenir une réduction sur le montant de la prime. La qualité de la conduite, mesurée notamment par l’analyse de la vitesse, des manœuvres risquées et de la distraction, n’a donc pas d’influence sur la prime. “C’est une stratégie de petits pas. Nous ne sommes pas certains que le marché soit prêt pour accepter un impact lié à la conduite”, justifie Gwénaël Moy, insurance senior advisor chez BlaBlaCar. Pour cette nouvelle offre, la plateforme de mobilité s’est associée à L’Olivier Assurances pour le portage de risque.

Peu d’appétence pour le PHYD chez les assureurs

L’assurance auto connectée de type PHYD soulève des questions de positionnement. “Un premier niveau est de constater que la télématique est très efficace pour faire de la segmentation positive. Un second niveau est de voir comment faire entrer les conducteurs les moins performants dans ces programmes et comment les aider à s’améliorer”, souligne Philippe Moulin, de DriveQuant. Des impacts en termes de volumes d’affaires et de rentabilité technique qui ne sont pas négligeables et qu’il faut savoir appréhender. DriveQuant compte une quinzaine de programmes actifs actuellement, toutes industries confondues. La société développe des applications en marque blanche avec des abonnements qui peuvent aller de 3 euros par mois et par utilisateur jusqu’à quelques dizaines de centimes. Elles fournit aussi un SDK qui permet d’intégrer toutes les fonctionnalités dans une application existante.

Eiver, de son côté, est un nouvel entrant sur le marché de la télématique mobile pour l’assurance. “Les assureurs ont été échaudés par la télématique boîtier et sont très prudents sur ces nouvelles offres, mais nous sommes persuadés du potentiel du marché sur le long terme”, estime Christophe Meunier-Jacob, cofondateur et CEO d’Eiver. La société compte se différencier avec une offre qui intègre en son cœur des programmes de récompenses et travaille aussi sur de nouveaux indicateurs, dont l’estimation des niveaux d’usure des pièces roulantes (pneumatiques, plaquettes et disques). 

“Le dispositif Eiver est composé de deux éléments. D’abord, un espace compétition où le conducteur va pouvoir se hisser sur un podium et remporter des cadeaux offerts par nos partenaires annonceurs. L’utilisateur peut aussi profiter des points gagnés au fil des trajets pour bénéficier de remises sur des produits et services sélectionnés auprès de nos partenaires”, détaille Christophe Meunier-Jacob. Le modèle économique repose sur deux leviers : la vente de programmes marketing digitaux, dont les tarifs varient entre 5 000 et 30 000 euros, et la monétisation d’un SDK. L’équipe d’Eiver estime que sa solution peut redynamiser des applications d’assureurs mais constate une appétence quasi-nulle à l’heure actuelle. En revanche, les néo-assureurs se montrent beaucoup plus ouverts. “Ils ont une clientèle plus jeune, sont en conquête et cherchent à se démarquer”, note Christophe Meunier-Jacob. Aucun client n’a toutefois été signé à ce stade, le démarchage commercial venant d’être engagé.

Des partenaires internationaux

DriveQuant et Eiver partagent le fait de s’être associés à un partenaire d’envergure internationale. Le premier est détenu majoritairement par FairConnect, un fournisseur mondial de solutions connectées à destination des compagnies d’assurance basé en Italie. La société indique servir plus de 500 000 assurés actifs au travers de plus de 20 programmes d’assurance connectée. Pour sa part, Eiver s’est rapproché de Zendrive. Cet acteur californien est présent sur la zone Amériques, l’Europe du Nord et l’Afrique. “Ils ont une offre complémentaire à la nôtre. Comme nous, ils font de la capture de données mais de manière plus complète et sur une base assurantielle : ils rajoutent les virages brusques, la distraction au volant et l’alerte collision”, pointe Christophe Meunier-Jacob. Pour autant, les deux acteurs rencontrent encore peu d’appétence dans l’Hexagone.

Faudra-t-il donc attendre l’exploitation des données des véhicules connectés pour assister au décollage de l’assurance au comportement en France ? L’exemple de Tesla, qui exploite les données de conduite provenant du véhicule en temps réel, a marqué les esprits. Si cette solution est captive, elle illustre néanmoins la possibilité d’ajuster la prime au plus près des performances de manière automatisée. Plusieurs problématiques de taille restent à traiter. Dans quelle mesure les constructeurs sont-ils prêts à partager les données des véhicules avec des tiers ? Comment lever les contraintes du RGPD sur l’utilisation de ces données ?

La France, un marché atypique

Si l’assurance auto connectée, qu’elle soit au comportement ou l’usage, n’a pas trouvé son marché en France, il n’en est pas allé de même chez nos voisins européens. La crise du Covid-19 a même donné un coup de fouet à des offres d’assurance au kilomètre, alors que les véhicules restaient cloîtrés au garage. L’Italie est de longue date érigée en exemple. FairConnect y est le principal fournisseur de Generali et Cattolica et a racheté G-Evolution, la filiale télématique de Groupama Italie. Le Royaume-Uni, où opère par exemple le courtier spécialisé Carrot (avec une offre boîtier et 100 % smartphone sans incitation tarifaire mais des récompenses), fait également la course en tête. En Allemagne, le marché décolle depuis un an et demi, tiré notamment par des acteurs comme Allianz et Huk-Coburg (en partenariat avec Cambridge Mobile Telematics). “Comme la France et l’Allemagne ont des fondamentaux de marché similaires – niveau des primes, niveau de mutualisation, appétence par rapport au partage des données…- on se dit que la France devrait suivre”, espère Philippe Moulin, CEO de DriveQuant.

Antoine Duroyon
  • assurance connectée
  • assurance dommages
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