Accueil > Assurance > Le marché français de la cyberassurance s’élargit vers les entreprises de plus petite taille Le marché français de la cyberassurance s’élargit vers les entreprises de plus petite taille Basée sur l’analyse de plusieurs milliers de polices, la dernière étude LUCY, menée par l’Amrae, présente un marché français de la cyberassurance en phase de consolidation. Le recul des primes, la hausse de la souscription chez les ETI et PME, le retour modéré de la sinistralité et l’assouplissement des conditions tarifaires en sont les principaux enseignements. Par Antoine Duroyon. Publié le 05 juin 2025 à 17h25 - Mis à jour le 05 juin 2025 à 18h00 Ressources Fruit de l’analyse de plus de 14 000 polices de cyberassurance souscrites par des entreprises de taille diverse auprès de onze courtiers (dont les insurtech Stoïk et Dattak), la cinquième édition de l’étude LUCY (LUmière sur la CYberassurance) révèle les dynamiques à l’œuvre sur le marché français. Ce dernier est en phase de consolidation avec un assouplissement tarifaire marqué, une pénétration accrue chez les ETI et les moyennes entreprises et un retour modéré de la sinistralité. Sur l’ensemble de l’année 2024, le volume global de primes s’inscrit en recul de 3 %, à 317 millions d’euros. Avec un total de 238 millions d’euros, les primes souscrites par les grandes entreprises (chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros) restent le principal canal contributif du marché, mais elles ressortent en baisse de 9 % par rapport à 2023. La forte baisse du taux de prime annuel moyen (-18 %) pour ces acteurs ne les a pas incités à accroître leur couverture, la capacité souscrite moyenne n’ayant augmenté que de 7,5 %. “Les grandes entreprises ont réduit leur budget en assurance cyber et n’ont pas profité de la baisse des taux pour augmenter significativement leur souscription”, analyse Philippe Cotelle, président de la commission cyber de l’Amrae. Les ETI prennent le relais des grandes entreprises La dynamique est à rechercher du côté des ETI et des entreprises de taille moyenne. Le nombre d’ETI assurées a progressé de 32 % et celui des entreprises moyennes de 33 % en 2024, contre une croissance de 5 % pour les grandes entreprises. Une tendance qui peut être expliquée à la fois par la volonté des courtiers de chercher à acquérir de nouveaux marchés sur les tranches basses – une tendance confortée par une baisse des franchises moyennes – et par une prise de conscience des ETI et des entreprises de taille moyenne de la nécessité de s’assurer. Ces dernières ont également profité d’un assouplissement tarifaire, néanmoins plus mesuré que pour les grandes entreprises (-9,8 %). Du côté des résultats techniques, le ratio S/P (sinistres sur primes) se maintient à un excellent niveau de 17 %, contre 12 % en 2023. À 54 millions d’euros, le montant indemnisé des sinistres reste à “des niveaux acceptables”, souligne Philippe Cotelle. Ce sont les grandes entreprises qui sont responsables de cette évolution (+86 % du montant indemnisé total), avec un retour modéré des sinistres sévères. Deux sinistres supérieurs à dix millions d’euros ont été enregistrés l’an dernier, contre zéro en 2023. Chez les ETI et les entreprises de taille moyenne, la fréquence des sinistres est en forte augmentation, avec des hausses respectives de 117 % et 353 %. La forte hausse des petits sinistres (inférieurs à 300 000 euros) pourrait traduire une meilleure détection et déclaration, sous l’effet de la loi Lopmi (dépôt de plainte obligatoire dans les 72 heures suivant la connaissance de la cyberattaque). Le marché reste fragile Dans une période de transition, le marché français de la cyberassurance montre des signes positifs. Avec un décalage habituel par rapport aux grandes entreprises, les ETI pourraient bénéficier en 2025 d’une baisse plus significative du taux de prime moyen. Néanmoins, le marché reste fragile. “La tendance à la baisse des franchises et le léger retour de la sinistralité indemnisée sont des signaux faibles à prendre en compte et peuvent augurer de la réapparition d’un certain nombre de sinistres qui n’étaient pas couverts”, conclut Philippe Cotelle. Par ailleurs, quelques sinistres de très grande ampleur pourraient suffire à provoquer un retournement rapide du marché français. Antoine Duroyon cyberassurance Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Assurance cyber : Stoïk met le cap sur l’Espagne Howden France lance une plateforme d’assurance cyber pour les PME et ETI Assurance cyber : la baisse des sinistres fait tomber le ratio S/P à 12 % Assurance paramétrique : Descartes décline sa solution sur le risque cyber