Accueil > Assurance > Assurance numérique & collaborative > L’insurtech Leocare dévoile son business plan en prévision de sa levée de fonds L’insurtech Leocare dévoile son business plan en prévision de sa levée de fonds Le courtier en ligne Leocare, fondé en 2017, veut mener une levée de fonds via l’émission de jetons sur la plateforme Kriptown pour constituer un réseau d’ambassadeurs et soutenir sa stratégie d’acquisition. Le white paper dévoile son business plan et ses ambitions produit. Par Aude Fredouelle. Publié le 21 juin 2019 à 8h13 - Mis à jour le 11 décembre 2020 à 18h50 Ressources Quelle est la proposition de valeur de Leocare ? Créée en 2017, Leocare permet de souscrire un contrat d’assurance en ligne “en cinq minutes” sur mobile, assure son CEO, Christophe Dandois. Le courtier, qui passe par des partenariats avec des porteurs de risque comme Allianz et L’Équité Assurances, met en avant une “expérience client de qualité” et une “culture de l’innovation client”. Le client peut gérer son sinistre directement dans l’application mobile, avec un expert en visioconférence. Leocare veut aussi proposer des services additionnels pour “créer une récurrence aujourd’hui absente du marché de l’assurance”. Contrairement à certains courtiers, comme Luko sur l’habitation, Leocare ne revendique pas des prix très en-deçà de ceux de l’industrie. L’assurance habitation est facturée à partir de 6,57 euros par mois, l’assurance auto un peu plus de 15 euros. “Notre positionnement n’est pas de casser les prix, qui sont déjà bas en France, note le CEO, même si nous nous plaçons parmi les meilleures propositions du marché.” La start-up revendique actuellement 20 000 téléchargements et 7000 utilisateurs (72% sur l’automobile, 28% sur l’habitation), ainsi qu’une fréquence de connexion moyenne de trois fois par mois. La société compte 15 collaborateurs (dont sept sur la partie technique, quatre en communication et marketing, deux en finance-conformité et deux sur le produit) et prévoit d’en compter cinquante d’ici 2022. Comment se déroulera l’ITO sur Kriptown ? Leocare s’apprête à lancer une “ITO” (Initial Token Offering) sur la plateforme Kriptown. Ce modèle permet aux start-up de lever des fonds en euros puis de lister leurs tokens sur un marché secondaire, sur le modèle d’une ICO. Les investisseurs deviennent propriétaires de tokens dont la valeur est liée à celles des actions de l’entreprise et ils accèdent à un marché secondaire pour revendre ou acheter des tokens. C’est une société dite “émettrice de jetons” qui souscrit au capital de la start-up, reçoit les parts, signe le pacte d’actionnaires, et livre les tokens dans le portefeuille Kriptown des investisseurs. Si la société actionnaire revend ses parts, elle passe un ordre d’achat sur l’intégralité des tokens en circulation pour un prix total égal au montant net de fiscalité reçu lors de cette vente. Leocare souhaite lever entre 200 000 et 700 000 euros pour une valorisation de 6,3 millions d’euros. La valeur du jeton LEOC est de 19,20 euros (soit la valeur de quatre actions à l’introduction) – les utilisateurs pourront donc investir à partir de ce montant. Objectif : se financer, certes, mais surtout “créer une communauté d’ambassadeurs et accélérer l’acquisition client”, assure Christophe Dandois. La levée de fonds aura lieu du 26 juin au 10 août. Elle donnera accès à des avantages pour les investisseurs : une assurance mobile offerte pendant un an pour les clients de Leocare ayant investi entre 200 et 500 euros au cours de l’opération ; six mois offerts sur l’assurance habitation et quatre mois sur l’assurance auto au-delà de 500 euros investis. Quelle est la stratégie d’acquisition de Leocare ? Le plus gros défi pour le courtier résidera sans aucun doute dans l’acquisition client, difficile pour toutes les insurtech en BtoC (Wilov sur l’assurance auto ou Luko sur l’assurance habitation, par exemple). “L’acquisition est un combat énorme“, reconnaît le CEO. Outre les canaux habituels, comme le SEO et SEA, il assure vouloir “se battre avec d’autres armes, en allant chercher des communautés d’influenceurs.” Le cross-selling fait également partie de la stratégie de la société, qui compte actuellement 22% de clients multi-équipés et en vise 25% d’ici 2022. Leocare vise un coût d’acquisition “inférieur à la moyenne de l’industrie”. Il est actuellement de 116 euros, révèle le CEO, qui cible une baisse à 54 euros dans les 18 mois. Ses frais opérationnels seront investis pour 60% dans le marketing (et 25% dans la plateforme). Quels sont les projets d’évolution produit ? Leocare souhaite lancer de nouveaux produits : une assurance mobile, dans les trois mois, qui sera vendue avec les assurances maison et auto ; une assurance deux-roues, dans les six mois, avec 5 activations et désactivations de garanties possibles par an ; un contrat multi-bien, enfin, dans l’année venir. La start-up mise aussi sur le développement de services additionnels. Par exemple, elle déploiera en 2019 un système de prévention basé sur un algorithme permettant de signaler un contexte à risque à ses clients. La société a aussi déposé un brevet européen sur une vignette verte connectée se collant sur le pare-brise, se chargeant à l’énergie solaire et permettant de recueillir la localisation et de stocker les données pendant un mois. “Cela va nous permettre, à partir du second semestre 2020, de pousser des offres de partenaires aux clients, par exemple pour aller faire un plein ou manger au restaurant sur leur trajet, dévoile Christophe Dandois. Nous voulons valoriser la dimension commerciale pour fidéliser et diminuer le taux d’attrition.” La société veut aussi accentuer la modularité des garanties, selon l’exposition aux risques, et des prix selon l’activation et la désactivation. Un modèle de pricing à l’usage n’est par contre pas prévu. Quel est le business model de Leocare ? Leocare planifie un développement en trois axes. Outre le BtoC, la start-up a commencé à développer une activité BtoBtoC avec des partenaires de distribution comme Muter Loger, qui propose l’assurance habitation de la start-up aux salariés venant de déménager. “Nous avons déjà sept partenariats actifs et cinq autres ont été signés”, indique Christophe Dandois. Elle veut aussi commercialiser sa plateforme en BtoB, en marque blanche, pour “des leaders de l’énergie, des télécoms, de l’assurance qui souhaitent distribuer de l’assurance”. Objectif : une signature de contrat en 2019. Le CEO mise sur une répartition des revenus de 68% en BtoC, 20% en BtoB et 12% en BtoBtoC en 2022. Leocare assure vouloir atteindre un volume de primes de 41 millions d’euros en 2022, en capturant 3 à 5% du marché avec une base de 78 000 assurés et un taux de multi-équipement de 25%. La start-up vise un taux d’attrition moyen à 13% (contre 15% en moyenne sur le marché). Elle espère atteindre le point mort en 2021 et atteindre un Ebitda d’environ 2,8 millions d’euros en 2022 Comment la start-up s’est-elle financée ? Leocare a obtenu 1,29 million d’euros en septembre 2017 auprès de business angels et d’organismes financiers, puis 500 000 euros en juin 2019 auprès d’autres business angels pour une valorisation de 6,3 millions d’euros. Les fondateurs détiennent toujours 90% du capital. Une autre opération de 500 000 euros auprès de business angels est prévue pour cet été, en plus de celle sur Kriptown. 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