Accueil > Assurance > Assurance numérique & collaborative > Quels résultats techniques dégagent les insurtech américaines avec une licence ? Quels résultats techniques dégagent les insurtech américaines avec une licence ? Les performances techniques sont mauvaises pour des acteurs comme Lemonade ou Metromile, révèle une analyse de leurs comptes statutaires 2017. Ces start-up insurtech, leurs investisseurs et leurs réassureurs doivent se préparer à une longue phase de démarrage. Par Antoine Duroyon. Publié le 19 mars 2018 à 10h46 - Mis à jour le 19 mars 2018 à 10h46 Ressources Sur la plateforme Insurance Thought Leadership, Matteo Carbone (avec Adrian Jones) a étudié les résultats de trois start-up insurtech – Lemonade, Metromile et Root – à partir de leurs comptes statutaires 2017. Ces documents sont obligatoires aux Etats-Unis dans la mesure où ces trois sociétés ont choisi d’être des assureurs de plein exercice. Plusieurs constats peuvent être tirés de cette analyse. Premièrement, les résultats en terme de souscription ont été faibles, avec des ratios de sinistralités proches (dans le cas de Metromile) ou supérieurs à 100%. Un ratio à 100% signifie que l’assureur a versé 1 dollar sous forme d’indemnisation pour chaque dollar de primes. L’auteur, qui reconnaît néanmoins que les résultats de souscription sont attendus à un faible niveau sur les premières années, rappelle que le ratio de sinistralité moyen du secteur s’établissait à 72% en 2016. “Un ratio de sinistralité de plus de 100% implique un problème de tarification, et non pas un problème avec le modèle de souscription“, nuance Matteo Carbone. Un coût d’acquisition client de 77 dollars pour Lemonade Deuxièmement, les comptes statutaires révèlent que la gestion d’une start-up insurtech détenant une licence coûte 15 millions de dollars par an, dont 5 à 6 millions pour la masse salariale. Ces nouveaux acteurs sont confrontés à un casse-tête en termes de développement : “grossir trop rapidement sans exceller en matière de souscription amplifie les pertes techniques, mais rester trop petit rend le portefeuille volatil et aboutit à un ratio de dépenses élevé“, écrit Matteo Carbone. Troisièmement, les coûts d’acquisition client sont à surveiller. Dans le cas de Lemonade, la start-up dépense quasiment 1 dollar en publicité pour chaque dollar de prime engrangée (7,7 millions de dollars en frais de publicité pour 9,9 millions de primes souscrites). “Si nous considérons que Lemonade a assuré 100 000 maisons et appartements, le coût d’acquisition client intégrant seulement la publicité est d’environ 77 dollars“, souligne la note. La route vers la rentabilité sera longue. Enfin, la note relève que les pertes des start-up insurtech sont aujourd’hui largement épongées par les réassureurs. Lemonade par exemple, qui est soutenue par les principaux réassureurs mondiaux, dispose d’un programme de réassurance qui génère 5 dollars de pertes pour chaque dollar de prime cédé aux partenaires. Si les réassureurs voient dans ces alliances des expérimentations qui peuvent leur être bénéfiques, la question est de savoir sur quelle durée ils seront prêts à s’engager. Antoine Duroyon assurance collaborativeassurance connectéeassurance dommagesinsurtech Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind