Régis Rocroy (Ozon) : “Nous sommes convaincus de la pertinence du couple cybersécurité et cyberassurance”

Comment fonctionne Ozon et quel est son business model ?

Ozon recourt au cloud, au big data et aux algorithmes pour rendre la cybersécurité accessible aux PME. Nous développons des technologies en interne, en utilisons d’autres open source, et d’autres encore, produites par des partenaires, pour proposer un service de cybersécurité adapté aux besoins de ces entreprises. Cela comprend la protection des e-mails, du site web et des postes de travail, et nous comptons bientôt y ajouter des services de sauvegarde des fichiers et de gestion des mots de passe. Le produit, qui se veut simple d’utilisation, est disponible sur abonnement, depuis notre site ou via nos courtiers grossistes partenaires, et son tarif mensuel varie selon la taille de la PME cliente.

A l’origine, nous cherchions surtout à le vendre aux e-commerçants, mais nous avons réalisé un pivot stratégique il y a 18 mois pour cibler toutes les PME. C’est un marché de 640 000 unités en France et de plus de 2 millions en Europe. Nous leur proposons une version de notre solution de cybersécurité adossée à la couverture assurantielle de Swiss Re Corporate Solutions (gestion de l’incident et indemnisation des dommages). Nous avons lancé la commercialisation début février.

Pourquoi ce pivot stratégique ?

Nous sommes convaincus de la pertinence du couple cybersécurité et cyberassurance. Depuis notre création, nous avons constaté que les acteurs habituels (intégrateurs, hébergeurs, agences web, etc.) ne savaient pas vendre nos produits cyber. Les compagnies d’assurance et les banques, en revanche, ont un vrai savoir-faire : elles ont l’habitude de parler de gestion du risque. En commençant à travailler avec Swiss Re il y a 18 mois, nous avons réalisé que malgré l’arrivé du RGPD, malgré la conscience croissante des enjeux de cybersécurité, les PME représentent encore des “non-clients”.

Quelles zones géographiques visez-vous ?

Nous avons l’ambition d’être un leader sur le marché de l’insurtech cyber à l’échelle européenne, parce que nous avons les moyens de déployer des technologies souveraines – tous nos partenaires sont européens. Nos atouts sont l’expérience en cybersécurité et en développement web de nos 4 ingénieurs [sur 5 salariés, Régis Rocroy étant le seul business developper d’Ozon, ndlr] et les partenariats avec des assureurs. Nous sommes par ailleurs en discussion avec des banques.

Aux Etats-Unis, il existe déjà une concurrence : At-Bay ou Coalition sont plutôt jeunes, entre 18 et 24 mois d’existence. Côté européen, en revanche, la voie est libre. Nous allons donc commencer par là, notamment par la zone DACH puisque nous nous appuierons sur le réseau de notre premier partenaire Swiss Re, puis par le Benelux et les pays nordiques.