Valérie Bompard (VYV) : “Les enjeux sont d’apporter le meilleur de la technologie dans l’ensemble de nos métiers”

Pouvez-vous présenter la direction de transformation stratégique que vous dirigez depuis sa création en 2019 ?

Cette direction a été créée en septembre 2019. Nos principales missions consistent à initier et piloter des solutions mutualisées de connaissance et de compréhension de notre groupe et de notre environnement puis déployer des ressources au plus près du terrain. Nous allons trouver dans ces ressources spécialisées des expertises en méthodologie de projets pour rythmer l’exécution de projets transverses au groupe et des expertises plus spécifiques mobilisées pour nourrir et accompagner la mise en oeuvre de la transformation stratégique. L’enjeu pour le positionnement d’une équipe comme celle-là est de comprendre l’existant, d’avoir une vision d’ensemble, de poser une cartographie et fédérer un ensemble de spécialistes des différentes entités du groupe autour de projets communs.

Quels sont les profils des membres de votre équipe ?

La direction compte une équipe de 40 personnes avec des compétences sur le numérique, la data, le développement durable, l’innovation, la facilitation, la gestion de projets, la santé publique, les relations institutionnelles et la prospective. Nous nous organisons en cabinet interne au service de toutes les entités du groupe, de tous les clients tout en étant tournés vers l’extérieur. Nous sommes là pour faire entrer les bruits du monde, développer les synergies… Nous misons sur la proximité avec les entités et les métiers. Nous fédérons dans des logiques de communautés. Nous n’envisageons rien sans partir des besoins du terrain.

Sur quelles technologies vous appuyez-vous ?

Les enjeux sont d’apporter le meilleur de la technologie dans l’ensemble de nos métiers. Nous avons un certain nombre de travaux sur les apports de la e-santé sur la relation patients. Nous regardons ce que les technologies peuvent apporter de positif sur l’ensemble du parcours : de la prévention au diagnostic, aux soins, jusqu’au télésoin et aux suivi. Et nous regardons également les apports de ces technologies sur les métiers d’assurance. Nous n’excluons rien. Sur l’intelligence artificielle et son apport dans la relation client nous avançons en fédérant l’ensemble des entités impliquées dans la relation avec nos adhérents. Nous posons ensemble le constat de départ, définissons les besoins, analysons les solutions et technologies. Mon équipe est en charge à la fois de développer l’acculturation et d’apporter le knowledge management autour de ces problématique. Nous allons également activer tout notre réseau d’écosystème externe.

Le groupe a présenté en octobre 2019 le plan Force VYV. Comment intervenez-vous ?

Notre ambition est de faire avancer l’ensemble des projets du programme Force VYV : mieux servir l’adhérent, gagner en performance de nos activités et créer les conditions pour favoriser la transformation. Nous travaillons sur l’ambition de mieux servir l’adhérent en combinant l’ensemble de nos solutions existantes dans une logique de parcours dans le cadre de moments à forte valeur émotionnelle (en octobre 2019, le DG du groupe VYV Stéphane Dedeyan présentait la constitution de package de services autour de moments de vie, ndlr), comme devenir aidant d’une personne dépendante, la parentalité… Il s’agit d’orchestrer l’accès à un ensemble de services du groupe pour l’adhérent d’une mutuelle mais aussi pour un patient ou un futur client. Nous sommes dans une logique de projet transverse.

Pour 2020, nous travaillons en priorité sur le moment de vie : je deviens aidant d’une personnes âgée dépendante. Nous estimons à 1,5 million le nombre d’aidants protégés par VYV et considérons que 53 % des aidants sont des salariés. Il s’agit donc d’un moment de vie où les employeurs sont fortement concernés. C’est aussi un sujet avec une forte actualité sociale et réglementaire pour lequel nous avons aujourd’hui un socle fort de services existants et la capacité de toucher les Français. Nous serons en mesure en fin d’année de proposer plusieurs parcours, qu’on soit adhérent d’une mutuelle ou patient par exemple via nos centres d’audioprothèses.

VYV s’est doté en 2018 d’un fonds d’investissement VYV Invest. Quels sont les objectifs ?

VYV Invest, structure qui regroupe et gère toutes les participations du groupe VYV dans les domaines stratégiques placés sous le pilotage politique et financier du groupe, s’est en effet dotée d’une allocation financière pour investir dans des fonds dédiés aux start-up. Une dizaine d’investissements ont été réalisés ces dernières années. La décision d’investir repose en grande partie sur les modalités de coopération avec ces fonds et leur capacité à développer des synergies fortes avec les équipes de leurs investisseurs.

Nos partenariats doivent nourrir des réponses métiers innovantes sur nos quatre piliers d’activité : mutuelle et assurance, services et assistance, soins et accompagnement, et logement et habitat. Les fonds d’expertise en santé et en technologies sont naturellement très représentés ; la dimension d’impact social, sociétal et environnemental est importante. Notre dernier investissement rendu public s’est réalisé dans le nouveau fond d’Axeleo Capital dédié à la proptech. Notre équipe orchestre la communauté open-innovation du groupe qui valorise ses relations.

Comment travaillez sur les sujets de la data ?

Nous sommes en train de structurer notre démarche autour de la data pour le groupe. Nous le prenons de manière pragmatique avec un projet du plan stratégique qui fédère autour de cas d’usage, de gouvernance des données, de l’acculturation et de l’éthique. Un des facteurs clés de succès est l’interopérabilité. Nous construisons et continuons d’enrichir notre logique de plateformisation.

Comment le groupe est-il intervenu tout au long de la crise liée à la COVID-19 ?

Nous avons accompagné les nombreux projets et partenariats de dimension transverse qui ont émergé. Nous avons soutenu le développement de la plateforme Ensemble contre le COVID-19 qui a été mise en ligne dès le 25 mars 2020. Elle permet d’accéder à des services, des conseils pratiques pour gérer son quotidien… Elle a été complétée ensuite par un volet pour les entreprises pour les accompagner dans la sortie du confinement. MesDocteurs et le groupe sont devenus des partenaires et contributeurs actifs de l’Alliance digitale contre le coronavirus. La crise a permis de faire plus ensemble, et de démontrer toute la valeur de la combinatoire de tous nos métiers.  Les équipes ont encore gagné en culture commune dans la crise ce qui est favorable à la réussite du projet collectif de transformation d’un groupe qui fête ses trois ans d’existence.

Ce contenu a été réalisé par la rédaction de mind Health, service d’information professionnelle consacré à la mutation des industries de santé.