Accueil > Financement > Finance alternative > COVID-19 : mobilisation générale pour soutenir les petites entreprises COVID-19 : mobilisation générale pour soutenir les petites entreprises Pouvoirs publics et établissements bancaires ont multiplié les annonces destinées à rassurer des entreprises affectées par la crise du COVID-19. Des acteurs fintech ont également présenté des initiatives. Par Antoine Duroyon. Publié le 17 mars 2020 à 16h15 - Mis à jour le 17 mars 2020 à 16h15 Ressources Alors que la France est entrée le mardi 17 mars dans une phase de confinement “pour au moins 15 jours”, les initiatives se multiplient pour soutenir des entreprises dont l’activité est à l’arrêt. Dès le 15 mars, la Fédération bancaire française (FBF) a fait part de la “mobilisation totale” des banques françaises pour lutter contre les effets de la pandémie du COVID-19 sur le tissu économique, en particulier celui des commerçants, professionnels, petites et moyennes entreprises. Jusqu’à 6 mois de report des remboursements de crédits Cette organisation professionnelle, qui regroupe 340 entreprises bancaires adhérentes, a énoncé une première série de mesures : mise en place de procédures accélérées d’instruction de crédit pour les situations de trésorerie tendues (dans un délai de 5 jours), report jusqu’à six mois des remboursements de crédits pour les entreprises mais aussi suppression des pénalités et des coûts additionnels de reports d’échéances et de crédits des entreprises. La FBF assure aussi vouloir se faire le relais des mesures gouvernementales. Bpifrance, notamment, a dévoilé le 16 mars des mesures d’urgence pour les entreprises affectées par la crise liée au Coronavirus. La Banque publique d’investissement créée en 2012 promet un rehaussement du niveau de sa garantie à hauteur de 90% (contre jusqu’à 70% auparavant) pour les prêts de 3 à 7 ans accordés par les banques privées, les découverts confirmés pour une période de 12 à 18 mois par la banque de l’entreprise. En outre, la garantie Bpifrance est désormais accessible aux ETI. Enfin, pour soutenir la trésorerie des entreprises, le paiement des échéances de prêts accordés par Bpifrance est suspendu, des crédits de trésorerie représentant 30% des volumes de créances mobilisées pourront être octroyés, ainsi que des prêts sans garantie de 3 à 5 ans, pour des montants allant de 10 000 euros à plusieurs dizaines de millions d’euros. Ce soutien s’inscrit dans un cadre beaucoup plus large – d’un montant global de 45 milliards d’euros – instauré par le gouvernement, incluant l’intervention de la Banque de France (Médiation du crédit) pour négocier un rééchelonnement des crédits avec sa banque, des délais de paiement d’échéances sociales et/ou fiscales ou encore une prise en compte de la situation particulière des start-up. L’association France Digitale a d’ailleurs créé à leur intention un “Rescue Kit“, avec des ressources et contacts utiles. Quant à la Commission européenne, elle a leur réservé un fonds de 164 millions d’euros destiné à financer des solutions innovantes pour lutter contre le coronavirus. Des initiatives individuelles se mettent en place Sur LinkedIn, Cyril Tramon, fondateur et président de la plateforme de crowdlending WeShareBonds, estime que pour la plupart des PME “aujourd’hui, demain et le reste de la semaine va être focalisé sur l’adaptation, la survie, l’essentiel“. Il rappelle que les leviers les plus immédiats restent entre autres le non paiement des loyers, l’allègement de la masse salariale (éventuellement via du chômage partiel) et la réduction des sorties de cash pour les fournisseurs non majeurs. Nouveaux acteurs en croissance du financement des TPE/PME/ETI et des start-up, les plateformes de prêt aux entreprises et d’affacturage ont collecté 901 millions d’euros de financements en 2019 (hors ESS), selon le dernier baromètre annuel du crowdfunding. Un montant à relativiser ; en décembre 2019, 436,7 milliards d’euros de crédits étaient mobilisés en faveur des PME en France et 300,2 milliards au profits des TPE, selon une étude de la FBF. Des initiatives individuelles se mettent en place. D’après le JDN, WeShareBonds prépare une offre de prêt à court terme (de 3 à 6 mois) pour laquelle la plateforme limitera ses frais au maximum. “Nous allons aussi proposer à nos investisseurs de participer à cette démarche de solidarité“, indique Damien Beurier, directeur général en charge du développement commercial. Des fintech dans le domaine du paiement font également des annonces. C’est le cas du fournisseur de terminaux d’encaissement mobile Smile & Pay qui adapte sa politique de tarification. “Chez Smile & Pays, nous adoptons ce jour et pour nos 12 000 clients commerçants une tarification unique à 0,75% par transaction (vs 1,75% habituellement), sans aucun frais fixes (…). Nous remboursons également tous les commerçants ayant choisi l’offre Premium et qui étaient engagés sur 1 an“, déclare son directeur général Nicolas de Labarre. des initiatives À l’Étranger Les acteurs financiers étrangers ont également multiplié les annonces de soutien à leurs entreprises clientes. Dans les pays européens les plus précocément et durement touchés par cette crise – Italie en tête – les annonces ont déjà été faites il y a plusieurs jours. Ainsi, dès le 24 février, Intesa Sanpaolo s’est dit prêt à suspendre pour 3 mois (voire 3 à 6 mois supplémentaires) les remboursements de crédits et de prêts immobiliers pour les familles et entreprises affectées par le COVID-19. Le 13 mars, l’assureur Générali a annoncé la création d’un fonds d’urgence de 100 millions d’euros pour combattre le COVID-19 au niveau international. Outre-Manche, Lloyds Banking Group a promis un soutien financier de 2 milliards de livres sous la forme d’une absence de facturation de commissions et NatWest a engagé 5 milliards de livres pour des besoins en fonds de roulement. Enfin, en Espagne, Santander a mis en place un programme de prêts court terme pré-approuvés totalisant 20 millions d’euros. Antoine Duroyon coronavirusfinancement des entreprises Besoin d’informations complémentaires ? 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