Accueil > Financement > Crédit > Silvr, qui finance les campagnes d’acquisition en ligne des e-commerçants, lève 3 millions d’euros Silvr, qui finance les campagnes d’acquisition en ligne des e-commerçants, lève 3 millions d’euros Silvr se connecte aux prestataires des commerçants pour analyser leurs données et accorder des financements de campagnes Google Ads ou Facebook Ads. La société vise une centaine de clients d’ici 18 mois. Par Aude Fredouelle. Publié le 10 mars 2021 à 6h00 - Mis à jour le 10 mars 2021 à 10h42 Ressources Silvr, start-up lancée en mars 2020, annonce ce mercredi 10 mars une première levée de fonds de 3 millions d’euros bouclée auprès d’ISAI, Idinvest et Serena Capital ainsi que de business angels tels que Marc Menasé (fondateur de Founders Future), Didier Valet (ex n°2 Société Générale), et Michaël Diguet (cofondateur d’Algoan, outil de credit scoring basé sur l’accès aux données bancaires dans le cadre de la DSP2). Silvr propose aux e-commerçants de financer leurs campagnes d’acquisition et de rembourser le montant en fonction de leur chiffre d’affaires, selon un modèle de “revenue-based financing” (RBF). La société répond aux demandes de financement en moins de 24 heures et délivre le montant sur une carte virtuelle pouvant être utilisée sur Facebook Ads ou Google Ads. Amazon Ads viendra bientôt s’ajouter à la liste et Silvr est aussi en test avec la régie de Snapchat. La revenue based finance reste un segment méconnu du financement alternatif Les financements sont opérés sur le bilan de Silvr, via des contrats de prêt participatif – des prêts assimilables à des fonds propres, pour des taux de 6 à 9%. “À terme, nous créerons peut être un véhicule de dette dédiée, lorsque nous aurons de plus gros volumes”, commente Nima Karimi, cofondateur et CEO. Si les 3 millions levés en equity par Silvr serviront à financer ses recrutements et sa croissance, la société est aussi en train de débuter une levée de dette de 5 millions d’euros auprès de business angels pour augmenter ses capacités de financement. Cible privilégiée : les DNVB Silvr revendique déjà une quinzaine de sociétés clientes, parmi lesquelles LXH, Le Beau Thé, l’Intendance et Clever Beauty, et un montant moyen prêté de plusieurs dizaines de milliers d’euros. “Les prêts déjà accordés oscillent entre 10 000 et 200 000 euros, mais nous pouvons aller au-delà”, indique le CEO. La plupart des clients sont des DNVB (“digital native vertical brands”, des pure-players BtoC), qui réalisent entre 100 000 et quelques millions d’euros de chiffre d’affaires. “Les DNVB dépensent souvent entre 20 et 30% de leur chiffre d’affaires dans l’acquisition en ligne, qui est leur premier relais de croissance, commente Nima Karimi. Pourtant, il existe très peu de solutions de financement pour ces dépenses, hormis la levée de fonds en equity. Ça n’est par exemple pas adressé par les prêts des banques traditionnelles.” L’augmentation de capital de Silvr va permettre aux cofondateurs de constituer une équipe en recrutant une dizaine de collaborateurs. La société vise une centaine de clients d’ici 18 mois. Recueil de données via APIs Silvr a développé plusieurs scores internes pour évaluer les commerçants. “Nous avons développé des connecteurs en interne pour récupérer les données des entreprises”, explique le CEO. La start-up demande en effet aux prospects de connecter leurs analyses d’audience (via Google Analytics), données de vente (via le connecteur du cms comme Prestashop ou Shopify), les données de campagnes (via les régies publicitaires comme Google Ads), les comptes bancaires (dans le cadre de la DSP2, via la plateforme Bridge de Bankin’) et les comptes de son PSP (prestataire de services de paiement). “Nous calculons tout d’abord un score de performance à partir de l’analyse du trafic sur le site, des performances des campagnes publicitaires, du panier moyen, de la progression du chiffre d’affaires…, explique Nima Karimi. Nous regardons si la société est en croissance et si les campagnes média sont rentables en calculant le ROAS (retour sur les dépenses publicitaires). Ensuite, nous calculons un score de risque grâce aux données bancaires, qui nous permettent d’évaluer les sorties d’argent et l’évolution de la trésorerie sur les mois précédents. Les deux scores nous permettent de décider si l’on finance ou pas et de décider du montant et du taux.” Le remboursement, effectué chaque semaine par prélèvements avec Gocardless, est un pourcentage du chiffre d’affaires du commerçant. Le marché du RBS est déjà investi en Amérique du nord par les plateformes pour e-commerçants comme Shopify, Amazon, Adyen, PayPal, Stripe, Square… “Tous ont leur entité de RBF, qui représente souvent des milliards de dollars prêtés chaque année”, explique Nima Karimi. Le créneau est aussi adressé par des acteurs comme le canadien Clearbanc, les américains Pipe (spécialisé sur les acteurs SaaS) et Braavo (qui adresse les applications mobiles), ou encore Uncapped au Royaume-Uni. “En Europe continentale, par contre, très peu d’acteurs proposent ce genre de solutions”, conclut le CEO. Aude Fredouelle agrégateurcrédit en ligneDSP2e-commercefinancement des entreprisesmarketingscoring Besoin d’informations complémentaires ? 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