Accueil > Financement > Crowdfunding immobilier : la Covid-19 n’a pas entaché sa croissance en 2020 Crowdfunding immobilier : la Covid-19 n’a pas entaché sa croissance en 2020 Les plateformes françaises de crowdfunding immobilier ont collecté 505 millions d’euros en 2020, soit une augmentation de 35 % par rapport à 2019. Cette croissance s’accompagne d’une hausse du placement moyen de 198 %, preuve de l’attractivité du secteur malgré la crise. Par Caroline Soutarson. Publié le 22 janvier 2021 à 18h02 - Mis à jour le 27 janvier 2021 à 10h08 Ressources “L’année 2020 s’est déroulée dans un contexte inédit, mais le crowdfunding immobilier a poursuivi sa croissance malgré les difficultés que le secteur immobilier a pu rencontrer”, estime Jérémie Benmoussa, président du directoire de Fundimmo, plateforme de financement participatif immobilier, et président de Financement Participatif France (FPF). Les chiffres du baromètre du crowdfunding immobilier en France, co-édité par Fundimmo et HelloCrowdfunding, révèle une nouvelle progression en 2020, avec 589 projets financés et 310 remboursés. Avec plus d’un demi-milliard d’euros collectés cette année (505 millions), le montant cumulé des placements dans le crowdfunding immobilier augmente de 35 %. Et si cette croissance est en partie imputable à la légère hausse du nombre de projets financés (+8 % par rapport à 2019), l’augmentation de 198 % du placement moyen des investisseurs à 4 711 euros (contre 1 581 euros l’an dernier) confirme l’attrait pour ce secteur. “Les dernières années, on observait une baisse du ticket”, déclare Jérémie Benmoussa à Mind Fintech. Cette inversion de tendance a, selon lui, deux origines : la crédibilité du secteur “après 5 ans de croissance forte continue”, ainsi que “la réorientation des souscriptions vers des investisseurs historiques et professionnels, qui placent au moins 100 000 euros”. Si le baromètre ne donne pas de chiffres concernant la part d’investisseurs professionnels, Jérémie Benmoussa indique que chez Fundimmo, ils représentent environ “35 % de la collecte et 10 % du nombre d’investisseurs” et que ces ratios doivent être relativement similaires chez ses concurrents. L’attractivité du crowdfunding immobilier Cette progression des placements s’accompagnent d’une hausse dans les montants financés puisqu’en moyenne, en 2020, le financement moyen d’un projet s’élevait à 857 329 euros, contre 689 150 euros en 2019 (+24 %). La législation favorable aux plateformes de crowdfunding avec le relèvement du plafond de collecte à 8 millions d’euros grâce à la loi Pacte a notamment permis cette évolution. En 2020, 15 % de la collecte a concerné des projets compris entre 5 et 8 millions d’euros. Mais surtout, ces résultats montrent qu’il y a une demande pour ce financement alternatif, à la fois du côté des porteurs de projets aux montants élevés, et du côté des investisseurs qui sont prêts à investir davantage. Au niveau de la performance de l’investissement, les chiffres sont assez stables par rapport à 2019 : le taux de rendement annuel moyen atteint 9,3 % (+0,1 point de pourcentage) et la durée moyenne de placement est de 21 mois (contre 21,3 mois l’an dernier). Un autre pan de la loi Pacte permettait aux particuliers d’inscrire leurs titres de crowdfunding dans un PEA-PME. Pourtant, après plus d’un an de service, Jérémie Benmoussa ne voit pas d’engouement autour de cette option. Dans le cas de sa plateforme, Fundimmo, il compte “pour 15 000 souscriptions, 200 à 300” qui se font via le PEA-PME. Selon lui, les raisons de cette faible proportion tiennent à plusieurs éléments : la méconnaissance du produit par les investisseurs ; la mauvaise volonté des banques qui “soit ne veulent pas, soit ont des process difficiles” qui découragent les clients ; ainsi que “les frais liés à l’enregistrement qui n’étaient pas plafonnés jusqu’à l’été dernier”, faisant “qu’en-dessous de 10 000 euros, le placement ne valait pas le coût”, avoue le président de Fundimmo. 2021, une année qui portera les conséquences de la crise pandémique En 2021, l’environnement devrait être “propice à la demande en crowdfunding immobilier par les professionnels de l’immobilier” déclare Jérémie Benmoussa. En revanche, “l’impact des deux confinements [de 2020] devrait se ressentir sur les durées et retards de remboursement” à partir du second semestre 2021, du fait “de l’arrêt ou du ralentissement de certains chantiers”. Actuellement, le taux de retard dans les remboursements est de 5,7 % (-1,99 point de pourcentage par rapport à 2019) et le taux de défaut est de 0,16 % (-0,41 point de pourcentage). Enfin, la réglementation européenne devrait affecter les plateformes de crowdfunding françaises à la fin 2021. Alors que la loi Pacte, par l’augmentation du plafond de collecte à 8 millions d’euros, avait permis le financement de projets plus élevés, la législation européenne va introduire un “rabaissement du plafond de 8 à 5 millions”, en même temps que l’ouverture aux plateformes européennes sur le marché domestique. Jérémie Benmoussa, en tant que président de FPF, confie à Mind Fintech “travailler sur un texte qui permettrait aux plateformes françaises” de continuer à profiter de la réglementation française lorsqu’elles collaborent avec des opérateurs français. “Financement participatif France est en échange constant avec l’Autorité des marchés financiers (AMF) sur ce point de lobbying”, nous informe-t-il. Caroline Soutarson crowdfunding immobilier Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Crowdfunding : le profil des 216 plateformes françaises Les plateformes de crowdfunding ont collecté 320 millions d'euros au premier semestre 2020 Crowdfunding immobilier : les fonds collectés ont doublé en 2019 Le crowdfunding progresse vers un cadre unique européen