Accueil > Financement > David Bounie (Télécom ParisTech) : “La Banque Postale et CB investissent 200 000 euros par an dans la Chaire finance digitale” David Bounie (Télécom ParisTech) : “La Banque Postale et CB investissent 200 000 euros par an dans la Chaire finance digitale” Télécom ParisTech, l’Université Paris 2 Panthéon Assas, l’Institut Louis Bachelier, le Groupement des Cartes Bancaires (CB) et la Banque Postale ont annoncé le 14 mars le lancement d’une Chaire sur la finance digitale. David Bounie, professeur et responsable du département Sciences Économiques et Sociales à Télécom ParisTech et co-directeur de la Chaire, pose les jalons du projet. Par Aude Fredouelle. Publié le 15 mars 2019 à 11h34 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h58 Ressources Pouvez-vous revenir sur la genèse de la Chaire ? Avec Marianne Verdier [professeure d’économie à l’université Paris II Panthéon-Assas, membre du Centre de Recherches en Économie et Droit et responsable du master finance de l’Université Paris II, ndlr], nous avons souhaité créer une chaire dédiée à la finance digitale pour réfléchir à des questions sur les moyens de paiement, la monnaie, l’évolution vers des plateformes… Nous avons démarché des partenaires et sommes déjà soutenus par le Groupement des Cartes Bancaires et la Banque Postale, qui nous financeront pour 4 ans à hauteur de 100 000 euros par an chacun. Nous sommes aussi en discussions avec AXA Research Fund, qui pourrait nous financer à hauteur de 200 000 euros par an pour cinq ans, et nous aurons leur réponse le 20 avril. Nous négocions également avec d’autres acteurs. Concrètement, comment travaillez-vous avec les partenaires ? Nous sommes en train de monter une équipe d’enseignants-chercheurs avec deux doctorants et des stagiaires de recherche. Nous serons une dizaine environ et travaillerons en continu avec les équipes de CB et de La Banque Postale sur des projets opérationnels liés à des questions de recherche. Les doctorants et stagiaires de recherche passeront la moitié de leurs temps dans les locaux de nos partenaires et nous organiserons des interactions régulières. Le premier axe de la Chaire est baptisé “data, paiements numériques et analyse prédictive”. Sur quoi portera-t-il exactement ? L’objectif de cet axe de recherche est de s’appuyer sur les données de cartes bancaires pour prédire des indicateurs d’activités économiques. Aujourd’hui, l’INSEE calcule déjà le PIB ou les dépenses de consommation des Français, mais les méthodes sont compliquées et prennent du temps. Depuis quelques temps, les banques centrales lancent des travaux académiques pour utiliser les données de cartes bancaires afin de mieux prédire l’activité économique, et de manière plus fréquente. Piloter l’activité économique avec deux ou trois mois de retard n’est pas aisé et nous voulons gagner du temps et de la précision. En lien avec les institutions, nous essaierons donc de valoriser les données de paiements cartes. Cet axe recouvre aussi un volet plus opérationnel pour les acteurs bancaires : nous allons étudier les usages de la carte en les comparant à ceux des innovations concurrentes. Nous nous demanderons comment le sans contact se substitue aux espèces, comment cela affecte le réseau des DAB, comment les nouveaux moyens de paiement concurrencent la carte… Nous allons faire de l’analyse prédictive et utiliser de nouvelles méthodes d’analyse de données. Par exemple, les données cartes peuvent aussi nous renseigner sur l’activité commerciale dans un quartier en particulier et aider à mieux tarifer les services de paiements par carte. Le second axe porte sur l’intelligence artificielle dans la banque et l’assurance. Sur quels cas d’usage réfléchirez-vous ? Cet axe portera en fait sur l’évolution des métiers, des compétences et de l’emploi dans la banque. Nous utiliserons notamment des bases de données massives des ministères pour voir comment évoluent les métiers et compétences dans la banque. Le troisième axe s’intitule “blockchain, crypto-monnaies et monnaies numériques des banques centrales”. Pourquoi cette question de l’émission par la banque centrale ? Cet axe est plus académique mais intéresse beaucoup les banques. Nous regardons en effet de près le sujet des crypto-monnaies émises par les banques centrales : elles pourraient émettre leur propre cash numérique, en concurrence avec les cartes. Ces questions intéressent notamment les gestionnaires d’investissement chez AXA car le cash numérique est un actif au même titre que le cash et pourrait bouleverser le marché. Sur ce sujet, nous travaillerons avec l’ACPR – Marianne Verdier fait partie de son comité numérique. Nous nous demanderons quelle forme pourrait prendre cette monnaie numérique, quelles propriétés elle pourrait avoir, quel serait l’impact de cette émission sur les dépôts des banques ? David Bounie Depuis 2018 : cofondateur de la Chaire finance digitale Depuis 2017 : responsable du département Sciences Économiques et Sociales à Télécom ParisTech 2015-2017 : expert de l’inclusion financière dans les pays en développement, Télécom ParisTech 2005-2018 : expert finance digitale, Cartes Bancaires CB 2011 : habilitation à diriger des recherches, université de Strasbourg Formation 2002 : doctorat en économie, Télécom ParisTech Aude Fredouelle analyse de donnéesintelligence artificiellerecherche Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind