Accueil > Financement > Finance alternative > [Info mind Fintech] Passé de l’affacturage digital au BNPL BtoB, Finexkap mord la poussière [Info mind Fintech] Passé de l’affacturage digital au BNPL BtoB, Finexkap mord la poussière Pionnier des solutions d’affacturage en ligne en France, Finexkap avait engagé un pivot pour proposer du paiement fractionné et différé. La société n’a pas réussi son pari et se retrouve aujourd’hui en liquidation judiciaire. Par Antoine Duroyon. Publié le 19 septembre 2022 à 17h19 - Mis à jour le 19 janvier 2024 à 15h41 Ressources Fin de partie pour Finexkap. La plateforme de solutions de financement BtoB fondée en 2015 a engagé une procédure de liquidation judiciaire, selon des documents consultés par mind Fintech. La date de cessation des paiements a été fixée au 29 août et l’activité est maintenue jusqu’au 27 septembre. Le cabinet de mandataires judiciaires SCP BTSG 2 a été nommé en tant que liquidateur. C’est lui qui assure la gestion de l’entreprise, la vérification des créances, ainsi que la vente des biens pendant la phase de liquidation. Cette procédure est engagée dans le cas où le redressement de l’entreprise est jugé manifestement impossible. Elle concerne aussi bien la société en charge du développement technologique et de la maintenance de la plateforme de financement de trésorerie que la société de gestion de portefeuille (Finexkap AM). La liquidation signifie en théorie la fin définitive de l’activité, mais “la cession de tout ou partie de l’entreprise (dans le cadre d’un plan de cession) en vue d’apurer au moins une partie de son passif, reste envisageable si le tribunal estime que les circonstances le permettent”, rappelle Infogreffe. Au fil du temps, la plateforme cofondée par Cédric Teissier et Arthur de Catheu – qui s’étaient retirés de l’aventure fin 2021- a fait évoluer son modèle pour pousser le “network lending” (intégration de solutions d’e-invoicing, reverse factoring, financement de trésorerie pour les marketplaces chez des partenaires en BtoBtoB), la marque blanche et plus récemment le crédit court terme (lire notre étude de cas datant de 2017 à ce sujet). Avec Finexpay, la société a voulu se développer sur le créneau très convoité du paiement différé et fractionné en BtoB. Une offre de paiement différé a été lancée au printemps 2020 avec le grossiste professionnel Metro. Mais les perturbations et les épisodes de confinement liés au Covid-19 ont mis à mal son développement et ses performances, selon nos informations. En 2020, la plateforme a essuyé une perte d’environ 2 millions d’euros. Concurrence acharnée dans le BNPL BtoB Sur le segment de l’affacturage en ligne, où la fraude représente un risque majeur et la différenciation est difficile, Finexkap devait affronter des factors puissants et confortablement financés comme Cash In Time du Crédit Agricole. Sur le créneau du BNPL BtoB, la compétition s’est intensifiée avec la présence de très nombreux acteurs tels que Hokodo, Soan, RollingFunds, Pledg, Alma, Mansa, Hero ou encore DeFacto. La transition est en outre complexe pour évoluer de l’affacturage digital, un métier de financement, vers le BNPL BtoB, un métier qui relève davantage du paiement. La société était en vente depuis plusieurs mois. Selon nos informations, une banque française s’est positionnée, mais l’offre n’a pas abouti. Avec un burn rate qui n’était plus tenable, et dans un contexte économique morose, Finexkap a cherché une porte de sortie. Sa dernière augmentation de capital remontait à 2019. Chenavari Investment Managers avait fait son entrée au capital à cette occasion, en participant à une levée de 7 millions d’euros en compagnie de deux actionnaires existants, le VC Black River Ventures (Marqeta, Bitpay, Fair…) et le family office britannique Somerston. Le groupe de gestion d’actifs dirigé par Loïc Fery avait en outre apporté 32 millions d’euros sous forme de dette au véhicule de financement monté par Finexkap. Au total, l’entreprise a levé près de 14 millions d’euros depuis sa création et a apporté quelque 600 millions d’euros de financement à plus de 7 500 entreprises. Antoine Duroyon affacturageBNPL Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Entretien Louis Carbonnier (Hokodo) : “Les marchands nous perçoivent comme un outil de paiement” Affactureurs et recouvreurs de créances, premiers témoins des difficultés des TPE-PME Finexkap se lance dans le crédit court terme et la marque blanche Entretien Jean-Charles Dwelshauvers : “Koalaboox n'est pas qu'une solution d'affacturage, c'est un écosystème complet”