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Accueil > Financement > Marchés de capitaux > Antoine Connault – Albert Loo : “Société Générale cherche des fintech pour améliorer l’efficacité de ses activités de marché”

Antoine Connault – Albert Loo : “Société Générale cherche des fintech pour améliorer l’efficacité de ses activités de marché”

Le Global Markets Incubator, incubateur de Société Générale CIB spécialisé dans les activités de marché, s’apprête à lancer sa quatrième promotion. Antoine Connault, Directeur du Global Markets Incubator et Albert Loo, responsable adjoint de la vente activités de marché, décryptent pour mind Fintech la stratégie et le fonctionnement de l’incubateur et dressent un premier bilan des synergies qui en ont découlé.

Par Aude Fredouelle. Publié le 26 mai 2021 à 11h59 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h52
Albert Loo - Antoine Connault
  • Ressources

Le Global Markets Incubator, incubateur de Société Générale CIB dédié aux fintech spécialisées dans les activités de marché, vient de lancer un appel à candidatures pour sa quatrième promotion. Pouvez-vous nous décrire sa genèse et son positionnement ?

Albert Loo, responsable adjoint de la Vente activités de marché : Le Global Markets Incubator cible une verticale extrêmement fine dans l’écosystème fintech : les activités de marché. En 2018, j’ai pris la responsabilité du pilotage de la transition numérique pour les activités de marché, vis-à-vis des clients, des équipes, de l’écosystème… Nous nous sommes alors posé la question de nous ouvrir vers les fintech, car les activités de marché ont souvent fait les choses en interne pour protéger la propriété intellectuelle. Mais après avoir réalisé des due diligences, nous avons changé d’avis. D’abord, car nous nous sommes rendu compte qu’en Europe, aucune banque n’a développé de vraie verticale fintech sur ses activités de marché, même pas dans la banque d’investissement. Les incubateurs européens sont plutôt généralistes. Mais les États-Unis étaient déjà très en avance sur l’Europe : Goldman Sachs, JPMorgan, Morgan Stanley ou Citi avaient déjà investi et noué des partenariats… 

Le deuxième constat, fait grâce à une étude sur le financement des fintech depuis début 2009 menée avec Expand, est que 80 à 90 % des fonds levés concernaient la banque retail, souvent pour des sociétés BtoC souhaitant “disrupter” les acteurs traditionnels. Mais quand les fintech se développent, celles qui réussissent sont à plus de 80 % des fintech qui aident les banques. Enfin, les activités de marché concernaient à peine 4 % des fonds récoltés par les fintech. 

Data : Comment évolue le financement des fintech en France ?

Comme les activités de marché sont des activités pour lesquelles la France est reconnue au niveau européen et mondial, nous avons voulu créer un incubateur spécialisé sur ce segment pour contribuer à faire de Paris une place emblématique, surtout dans le contexte du Brexit. Lorsqu’une fintech est très spécialisée dans un segment des activités de marché, elle n’est souvent pas bien comprise quand elle postule dans un incubateur généraliste et cherche des fonds auprès de VC. Au Global Markets Incubator, lancé en 2018, nous comprenons ces métiers et nous savons rapidement si l’activité de la fintech correspond à une réalité.

Antoine Connault, directeur du Global Markets Incubator : Nous avons lancé un appel à candidatures pour la quatrième promotion le 29 mars. Le processus de sélection dure de six à huit semaines et engage l’ensemble des équipes des activités de marché de Société Générale. Nous choisissons cinq à sept sociétés pour un programme d’incubation de six mois. Avec chacune d’entre elles, nous validons un cas d’usage que nous voulons mettre en place. Nous visons à développer ou co-développer ou tester un produit existant dans l’optique d’une implémentation et nous nous mettons d’accord sur une feuille de route qui convient à la start-up et à nos équipes. Systématiquement, nous visons la mise en place de partenariats concrets et opérationnels, par lesquels nous deviendrons soit client, soit distributeur d’une solution. 

L’objectif est de délivrer une solution prête à l’emploi au terme des six mois. Nous considérons que cette période est à la fois suffisante pour tester une solution tout en étant respectueuse de l’échelle de temps d’une start-up, qui engage du temps et des ressources sur le projet. Au bout de six mois d’incubation, un comité se réunit pour décider de l’ouverture d’une discussion commerciale et des contours d’un éventuel partenariat.

Qu’apportez-vous aux start-up incubées ?

AC : En fonction des cas, nous pouvons mettre à disposition de l’expertise, des connexions aux marché, à la demande de nos clients, des sets de données propriétaires très importants de Société Générale… Nous donnons aussi la possibilité de se déployer à grande échelle. Par exemple, Nephelai.ai, qui propose une solution de détection automatique d’erreurs de booking, est déployée sur nos activités en Europe, aux États-Unis et en Asie. Et pour les partenariats les plus fructueux, nous offrons beaucoup de visibilité, parfois en organisant des introductions auprès de certains de nos clients.

Rémunérez-vous les start-up pendant ces six mois, par exemple si vous réalisez un PoC ?

AC : Nous ne rémunérons pas les start-up incubées pendant ces six mois, même si nous réalisons un PoC. Nous valorisons l’expertise que nous pouvons leur apporter. Pour les promotions passées, entre 50 et 65 % des sociétés parviennent à une relation commerciale avec le groupe, et nous apportons systématiquement une valeur à la fintech.

AL : Nous faisons en effet le pari de ne pas rémunérer les start-up pendant la période d’incubation et les PoC, car nous leur assurons qu’elles s’y retrouveront par la suite. Nous savons que d’autres formules existent avec des PoC payants mais sans volonté très forte de passer en production. 

Chez Société Générale, dès le départ, les fintech ne sont sélectionnées dans le programme que si des collaborateurs se disent prêts à créer une “équipe Avatar”, qui peut compter jusqu’à dix personnes de niveaux de séniorité variés, pour être le miroir de cette start-up pendant la période d’incubation et l’accompagner. Et nous limitons le programme à six mois pour ne pas trop prendre la bande passante des start-up qui travaillent gracieusement mais aussi pour pousser Société Générale à changer ses méthodes et accélérer pour se mettre dans le rythme des start-up. 

Quels types de fintech recherchez-vous ?

AL : Nous ne partons pas d’un besoin particulier, nous sommes ouverts à toutes les solutions. Et pour la troisième promotion, nous nous sommes concentrés sur une zone géographique : l’Asie.

Nous avons incubé deux types de fintech. D’abord, des solutions qui nous aident à être plus efficaces, comme Nephelai.ai. Nous avons déjà des pare-feu pour l’éviter mais quand cela ne crée pas immédiatement de perte opérationnelle, c’est plus dur à repérer et cela génère beaucoup de travail. Quand ce type de solution a de la valeur pour nous, nous savons qu’elle en aura pour d’autres banques et pour nos clients. Et quand bien même nous ne sommes pas actionnaire, nous continuons de les présenter à nos clients et à nos pairs deux ans après la fin de l’incubation, même si nous évoluons dans un monde concurrentiel. Pour l’appel à candidatures en cours, nous nous concentrons sur ce premier segment, c’est-à-dire des solutions destinées à améliorer les process, l’efficacité et la qualité.

Mais nous avons aussi incubé des start-up dans une optique d’accroissement de notre IP (propriété intellectuelle). C’est le cas de Raise Partner, par exemple, solution de risk-management-as-a-service qui fournit des algorithmes d’optimisation à travers des API et a réussi à travailler sur des optimisations de portefeuilles à double étage. C’est aussi le cas d’Opensee (ex-ICA), spécialisée dans les risques de marché avec contreparties avec qui nous avons signé un gros contrat commercial qui va toucher à la fois le front office, les risques et la direction financière.

Nous avions aussi incubé dans cette optique Kesitys, focalisée sur l’optimisation pour les portefeuilles d’options (convexes/non linéaires), des produits pour lesquels la gestion est très technique. Malheureusement, nous n’avons finalement pas trouvé d’utilisation à Kesitys dans nos activités à cause des contraintes de notre univers régulé.

AC : Nous pouvons aussi citer entelligent, qui construit des algorithmes pour évaluer le risque de transition climatique de certaines sociétés, qui est un grand sujet de préoccupation pour la communauté financière. Nous sommes en relation commerciale avec cette société américaine et le partenariat prend de plus en plus d’ampleur, notamment car le groupe Société Générale est très engagé dans les sujets ESG, risque climatique, transition énergétique…

Nous nouons des relations qui vont bien au-delà du client et du prestataire. Nous aidons les sociétés à se développer en les introduisant auprès de partenaires potentiels, par exemple. Nos équipes IT ont ainsi témoigné et soutenu Opensee dans des discussions avec ses prospects. Concernant Kesitys, même si nous n’avons pas trouvé de cas d’usage en interne, la solution apporte beaucoup de valeur dans un environnement d’asset managers. Nous les aidons à se rediriger dans cette voie. Ce n’est pas parce que l’incubation n’était pas fructueuse qu’on ne reste pas un partenaire pour les aider à grandir. 

L‘incubation peut-elle aboutir à des prises de participation ?

AC : Ce n’est pas un objectif poursuivi par l’incubateur mais cela a en effet donné lieu à plusieurs opportunités d’investissement. Nous sommes entrés au capital de  plusieurs start-up, parmi lesquelles wematch.live [Wematch fournit une technologie qui offre aux opérateurs de marché des outils innovants pour exprimer leurs intérêts, négocier, et gérer leurs opérations et compte également JPMorgan à son capital, ndlr].

Avez-vous des zones géographiques de prédilection ?

AC : Nous n’avons pas de focus géographique. La première promotion était surtout composée de sociétés françaises mais grâce au bouche-à-oreille, la seconde était plus diversifiée avec des sociétés venant de Suisse, Pays-Bas, Royaume-Uni, États-Unis et France. La troisième était exclusivement axée sur l’Asie car nous avions déjà bien balayé l’écosystème européen, mais aussi car l’Asie est une zone très active sur le sujet. Nous avons beaucoup d’ambitions pour cette promotion, dévoilée il y a quelques semaines. Cela devrait ouvrir des ponts entre l’Asie et l’Europe, car les sociétés alumni vont être introduites auprès des équipes et écosystèmes asiatiques. Réciproquement, ce qui est testé en Asie sera observé sous l’angle de l’Europe.

Forge, la start-up interne de Société Générale, fait partie de la deuxième promotion de l’incubateur. Pourquoi avoir choisi de l’accompagner ?

AL : Forge est issue de l’internal startup call de Société Générale et ce sont eux qui nous ont approchés. Il se trouve qu’en 2018, quand nous avons réalisé un mapping des sujets à traiter au sein de l’incubateur, nous nous étions dit que la blockchain serait plutôt un sujet à horizon d’une dizaine d’années. Mais lors de l’appel à candidatures pour notre seconde promotion, Forge nous a approchés. Forge avait déjà émis la première obligation sécurisée de 100 millions d’euros sous la forme de “security tokens” sur une blockchain publique et nous nous sommes laissés convaincre, car c’est une équipe de très grande qualité. En avril, Société Générale a émis un premier produit structuré sur la blockchain grâce à Forge et la filiale a été retenue par la Banque de France pour l’expérimentation MDBC. Nous pensons que le sujet des actifs de marché (obligations, actions) sur la blockchain va s’accélérer et le déclencheur, c’est que les banques centrales veulent créer leurs monnaies digitales pour faire face aux initiatives des GAFAM à ce sujet car elles souhaitent rester souveraines sur la politique monétaire, ce qui ne sera plus le cas si une grande partie des échanges se font hors de leur système. Dès que les infrastructures de marché existeront pour les MDBC, il n’y aura plus qu’un pas à franchir pour les règlements-livraisons pour tous les titres financiers.

Aude Fredouelle
  • BFI
  • incubateur

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