Clément Francomme (Utocat) : “Catalizr a traité 47 millions d’euros de titres non cotés”

Où en est le développement de la solution de gestion des titres non cotés d’Utocat, Catalizr ?

Notre solution traite toutes les activités non cotées dans les PEA, PEA PME et comptes titres ordinaires et nous activons au fur et à mesure ce que nos clients nous demandent. Catalizr est destinée aux banques et intermédiaires financiers qui gèrent des comptes titres, comme les structureurs de produits financiers en lien avec des CGP indépendants. Les banques privées sont particulièrement intéressées. 

Cette solution SaaS, que l’on déploie en trois mois environ, représente 90 % de notre chiffre d’affaires. 80 % de notre chiffre d’affaires est aujourd’hui du CA récurrent. À date, nous avons traité 47 millions d’euros via Catalizr. Nous avons signé trois groupes bancaires dont l’un, déjà en production en région, déploiera Catalizr au niveau national en 2021. Le second l’utilise aussi déjà au niveau régional et les négociations sont en cours pour un déploiement national. Le troisième est client via trois entités régionales. [Parmi ces clients, la Caisse d’Épargne Haut de France et le Crédit Agricole Nord de France, dont Claire Labarre, responsable de projet d’entreprise, témoigne sur le sujet, ndlr]

En 2021, nous visons d’abord une consolidation française en allant déployer les comptes déjà signés. Puis nous voulons élargir notre cible aux banques privées de taille plus modeste, au Luxembourg et en Italie où les fonctionnements sont très proches. Notre solution est donc déjà compatible.

Quels sont les KPIs de Catalizr ?

Aujourd’hui, pour intégrer du non coté dans un PEA, on compte en moyenne un délai de traitement d’un mois, via des envois papiers par voie postale, et cela a été encore retardé avec le confinement. Catalizr permet d’atteindre un délai de paiement administratif de moins de deux heures dans la moitié des cas et de moins d’une semaine dans 80 % des cas. Le délai moyen est à 5 jours et la médiane plutôt à un jour seulement. 

Nous avons mesuré des économies de 78 % en prenant en compte le temps économisé par le conseiller, les coûts chargés, et le temps passé en back office. Notre client qui a enregistré les meilleurs résultats compte 50 à 60 % de réduction de coûts uniquement pour le back office et 92 % de diminution au niveau du conseiller. Notre NPS est de +80.

Quel est le tarif de la solution ?

Nous facturons un montant fixe à l’opération. Les banques nous achètent un certain nombre d’opérations à venir, avec un tarif dégressif qui peut varier de 50 à 120 euros par opérations selon le volume. Nous facturons aussi des coûts de déploiement, pour former à l’outil et pour le paramétrage technique. Une banque d’envergure nationale peut traiter 3 000 à 5 000 opérations par an environ.

Quels enrichissements de la solution prévoyez-vous ?

Nous permettons de gérer les actions mais aussi les obligations non cotées. Avant le 1er janvier 2020, aucune banque n’acceptait les obligations non cotées mais la loi le permet depuis cette date. Petit à petit, les grandes banques commencent à les accepter et Catalizr les aide à le faire. Nous souhaitons également intégrer les obligations des plateformes de crowdfunding, car les plateformes refusent souvent à leurs clients de placer leurs obligations dans des produits bancaires [la loi PACTE a entériné la possibilité des souscrire à des instruments de dette avec un PEA-PME, ndlr] et ne font pas l’effort de valider les documents. Nous voulons rappeler que certaines banques les acceptent. Le marché de l’obligation étant dix fois plus important que celui de l’action, c’est un enjeu fort pour nous. 

Nous sommes devenus une wealth tech

Clément Francomme, cofondateur et CEO d’Utocat

Nous étudions aussi la dématérialisation des contrats d’assurance vie haut de gamme, de type luxembourgeois, de 250 000 euros minimum avec une palette de services très larges. Ces contrats ont beaucoup d’options et sont réalisés sur mesure, mais ils ne sont pas du tout dématérialisés. Nous souhaitons nous ouvrir à ces sujets. Nous sommes devenus une wealth tech : nous nous concentrons sur notre population cible d’utilisateurs et nous allons chercher les services qu’ils utilisent fréquemment pour les dématérialiser et les sécuriser sur la blockchain. 

Qu’en est-il de Blockchainiz, votre solution historique ?

Nos clients demeurent mais nous ne réalisons plus d’efforts commerciaux pour développer Blockchainiz. Si une opportunité surgit, le produit est toujours disponible.

Quel chiffre d’affaires avez-vous enregistré en 2020 ?

En 2020, nous avons enregistré un chiffre d’affaires de 300 000 euros environ car des contrats ont été décalés à cause de la situation sanitaire. Nous visons environ 800 000 euros de chiffre d’affaires en 2021. L’objectif est aussi d’atteindre l’équilibre fin 2021. Utocat compte 12 personnes.