Accueil > Financement > Une deuxième année de baisse en 2024 pour le crowdfunding en France Une deuxième année de baisse en 2024 pour le crowdfunding en France Alors qu’elle progressait jusqu’en 2022, la collecte du crowdfunding en France a chuté de 17,6 % en 2024, atteignant 1,7 milliard d’euros, selon le baromètre annuel publié par France Fintech et Forvis Mazars. L’immobilier, moteur du secteur, souffre, tandis que les énergies renouvelables ne compensent pas le recul. Par Antoine Duroyon. Publié le 12 février 2025 à 16h32 - Mis à jour le 07 avril 2025 à 12h07 Ressources Pour la seconde année consécutive, le crowdfunding accuse une baisse de la collecte dans l’Hexagone. Celle-ci a reculé de 17,6 % en 2024 par rapport à 2023, pour s’établir à 1,7 milliard d’euros, selon le baromètre du crowdfunding en France 2024, réalisé par Forvis Mazars et France Fintech. Un pic avait été atteint en 2022, avec 2,3 milliards d’euros collectés. Dix ans après la mise en place d’un cadre réglementaire propre au financement participatif en France, et alors qu’un agrément européen est désormais en vigueur pour les acteurs du prêt et de l’investissement, la barre des 10 milliards d’euros cumulés a été franchie. Un ralentissement marqué par la crise de l’immobilier Sans conteste, la période est moins faste pour les acteurs du crowdfunding. Ce ralentissement s’explique en grande partie par les difficultés rencontrées dans l’immobilier, qui faisait jusqu’alors office de locomotive. Avec 861 millions d’euros collectés, ce segment a connu une baisse plus marquée que le marché (-25,8 % contre -17,1%) et représente désormais 49,7 % de la collecte globale, contre 55,6 % en 2023 et 68,2 % en 2022. Répartition de la collecte entre prêts et investissements Source : Baromètre du crowdfunding en France 2024, France Fintech, Forvis Mazars Les opérations de marchands de bien restent majoritaires (56 %), tandis que la promotion immobilière pure stagne (32 %). Le risque s’est désormais matérialisé, avec 15 à 20 % des projets accusant un retard de plus de six mois. “Les plateformes ont largement durci leurs critères de sélection. Moins d’un projet sur six est mis en ligne sur les plateformes de crowdfunding immobilier”, note Florence de Maupeou, déléguée générale adjointe de France Fintech, chargée des relations institutionnelles et du financement participatif. Les énergies renouvelables en léger repli Contrairement à ce qui avait pu être observé par le passé, le segment des énergies renouvelables (EnR) n’a pas compensé la faiblesse de l’immobilier. Avec 352 millions d’euros (20,3 % du total), la collecte ressort en recul de 4,3 % en 2024, bien que la performance reste supérieure à celle du marché. Ultra-majoritaire sous forme de dette (94 % de la collecte), le financement participatif EnR reste concentré sur le solaire (67 % de la collecte), devant l’éolien (12 %) et le biogaz (9 %). PSFP : plus de 200 plateformes de crowdfunding ont décroché l’agrément européen, dont 59 en France En termes de typologie d’investissement, le don poursuit sa progression, avec 178,9 millions d’euros collectés, tandis que le prêt marque un recul. Quant à l’investissement, il reste atone, avec 202,5 millions d’euros collectés. Les canaux de collecte n’ont pas connu d’évolution majeure, avec une prépondérance du direct (64 %), devant les CGP (18 %), les réseaux bancaires (11 %) et les fonds d’investissement. Pour mémoire, La Banque Postale s’est retirée en revendant KissKissBankBank à Ulule et Lendopolis à Lendosphere. Par ailleurs, la plateforme de crowdfunding obligataire WeShareBonds, au capital de laquelle était présente La Banque Postale, a cessé ses activités, ainsi que la plateforme de prêts aux PME October. Quelles perspectives pour 2025 ? “On s’attend à un léger rebond de la collecte, grâce à une reprise modérée des transactions dans l’immobilier et à une situation macroéconomique et géopolitique un peu meilleure qu’en 2024, ce qui devrait rassurer les investisseurs”, indique Florence de Maupeou. À l’heure de l’agrément européen PSFP, il faudra également observer les stratégies d’acteurs étrangers en France, et inversement. “À ce jour, seuls 127 projets, représentant un montant cumulé de 127 millions d’euros, ont été réalisés par des plateformes européennes en France”, souligne Bertrand Desportes, associé au sein de Forvis Mazars. Antoine Duroyon crowdequitycrowdfundingcrowdfunding immobilierindicateur Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire La liste des plateformes de crowdfunding européennes agréées comme prestataires de services de financement participatif (PSFP)