Accueil > Investissement > Alan se valorise près de 500 millions d’euros après sa levée de fonds d’avril Alan se valorise près de 500 millions d’euros après sa levée de fonds d’avril Les détails de l’augmentation de capital réalisée par Alan fin avril montrent que l’assureur santé se valorise à près de 500 millions d’euros, tandis que des investisseurs historiques cèdent des parts. Par . Publié le 21 juillet 2020 à 10h13 - Mis à jour le 20 avril 2021 à 12h07 Ressources Le 20 avril 2020, Alan annonçait une nouvelle levée d’une cinquantaine de millions d’euros à l’occasion d’un tour de financement de série C mené par Temasek, la société d’investissement de Singapour (lire notre article). L’analyse des détails de l’opération par mind Fintech apporte quelques précisions : un investisseur historique cède une partie de ses titres, tandis que le montant de la levée porte la valorisation post-money de la société à près de 500 millions d’euros. Dans le détail, 40 millions d’euros ont été réunis par le biais d’une augmentation de capital (à 29,05 euros l’action, prime d’émission comprise). L’opération porte à 16,77 millions le nombre d’actions composant le capital de la start-up. Elle comprend aussi l’exercice de bons de souscription d’actions et la conversion de différentes actions détenues par les fondateurs, les salariés d’Alan et certains investisseurs historiques. Une clause de ratchet [protection contre les effets de dilution, ndlr] fixée à 29,05 euros est attachée à chacune des nouvelles actions émises dans l’opération. Difficile, en revanche, de savoir d’où proviennent les 10 millions d’euros qui permettent d’atteindre le total de 50 millions d’euros annoncé par Alan en avril. Contactée par mind Fintech, l’insurtech n’a pas encore donné suite. Cet article sera mis à jour en fonction. Portag3 Ventures cède des parts Parmi les conversions constatées, celles réalisées par Portag3 Ventures attirent l’attention. En 2017, la société canadienne avait commencé par acheter 649 actions pour un prix total frôlant les 250 000 euros. Depuis, le fonds early-stage a exercé différentes clauses de ratchet et a profité de la division par 100 de la valeur nominale des actions d’Alan – assortie de la multiplication par 100 du nombre d’actions composant son capital – pour multiplier le nombre d’actions en sa possession. En avril, il a cédé 188 100 actions pour un montant total qu’on peut estimer, sur la base du prix d’achat des actions nouvellement émises, à 5,46 millions d’euros (il s’agit d’une hypothèse haute puisque ce type d’action doit normalement être vendu à un prix inférieur aux 29,05 euros demandés pour chaque action nouvellement émise, ndlr). Dans le même mouvement, Hélène Falchier, associée chez Portag3 Ventures, a quitté le conseil d’administration de l’insurtech et a été remplacée par Connie Chan, directrice associée de Temasek. Contactées par mind Fintech, ni Portag3 ni Temasek n’ont souhaité commenter. Rapportées au nombre total d’actions, les sommes investies dans cette série C font par ailleurs grimper la valorisation d’Alan. Sur la base du prix de souscription de 29,05 euros par actions émise, celle-ci dépasse les 485 millions d’euros. Des analystes interrogés par mind Fintech soulignent que cela représente un multiple de revenu annuel récurrent (ARR) près de dix fois supérieur aux résultats dernièrement avancés par Alan. En effet, son ARR est passé de 20,1 millions d’euros fin 2018 à 50,5 millions d’euros au 1er janvier 2020, puis à 60 millions d’euros une fois annualisé au 30 juin 2020. Dans sa lettre aux investisseurs du 20 juillet 2020, le cofondateur d’Alan Jean-Charles Samuelian évoque une marge brute annualisée de 16,5%, avec un effet provisoire positif lié à crise du coronavirus. Deux pistes permettent néanmoins d’avancer un début d’explication à cette valorisation élevée. Le marché de l’assurance santé et prévoyance, dont le potentiel de transformation n’en est qu’à ses débuts, a représenté 60,3 milliards d’euros de cotisations en France en 2018, dont 38,2 milliards pour les complémentaires santé, selon la Fédération Française de l’Assurance (140 milliards d’euros à l’échelle européenne). L’autre raison se situe dans la traction d’Alan : alors qu’elle affichait depuis 2018 l’objectif de couvrir 100 000 personnes dans les trois ans, la société est en position d’y parvenir. Après avoir enregistré une hausse de 25 000 membres fin 2018 à 66 000 fin 2019, elle atteignait les 81 600 membres à la fin du deuxième trimestre 2020. À nos collègues de mind Health, un porte-parole expliquait que l’insurtech vise désormais la couverture de “500 000 personnes d’ici 3 ans”. Par ailleurs, l’entreprise continue d’embaucher. Après avoir accueilli 100 nouveaux salariés courant 2019 pour atteindre un effectif de 164 personnes (dont 60 dédiées à la technologie et aux produits, 51 à l’assurance et la relation client), Alan a poursuivi sur sa lancée, embauchant 49 nouvelles personnes au premier semestre 2020. La levée de fonds de 40 millions d’euros réalisée par Alan en janvier 2019, enfin, portait déjà sa valorisation au dessus des 300 millions d’euros. Autant d’éléments qui expliquent aussi que, début juin, CB Insights ait classé Alan parmi les 50 futures licornes qu’elle voyait se profiler. Depuis sa création début 2016 par Jean-Charles Samuelian et Charles Gorintin, la française Alan a levé plus de 125 millions d’euros. Elle prévoit d’être opérationnelle en Espagne au 1er septembre, sous réserve de l’approbation du régulateur, et de se déployer en Belgique au mois de décembre. assurance santécapital-risqueinsurtechlevée de fonds Besoin d’informations complémentaires ? 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