Benjamin Pedrini (Epsor) : “Nous travaillons beaucoup sur l’ISR”

Quelles différences affiche Epsor sur le marché de l’épargne salariale ?

Nous apportons quelque chose de nouveau en replaçant le salarié au cœur du dispositif. Pour cela, nous avons intégré dans notre outil de la pédagogie et du conseil grâce à un robo-advisor orienté épargne salariale et retraite prenant en compte les spécificités des dispositifs d’entreprise en la matière. Il intervient à la première connexion en interrogeant l’épargnant sur ses projets, ses connaissances financières, son appétence au risque et ses thématiques d’investissement : ISR [Investissement socialement responsable, ndlr], PME ou technologies, afin de définir son profil investisseur et lui recommander des fonds en fonction. Aujourd’hui, 90 % des clients suivent les conseils du robot qui connaît des mises à jour ponctuelles.

Par la suite, les épargnants qui souhaitent avoir une approche patrimoniale plus globale ou un conseil spécifique, peuvent avoir accès à des conseillers financiers puisque nous contractualisons avec eux en tant que conseiller en investissement financier (CIF). Nous avons actuellement une dizaine de conseillers dans notre équipe composée d’une cinquantaine de collaborateurs.

Quel impact la crise sanitaire a-t-elle eu sur les versements en épargne salariale et retraite ?

En ce qui concerne l’épargne salariale, 2020 a été standard à un élément près : la possibilité pour les entreprises de différer les primes d’épargne salariale. Alors qu’elles doivent théoriquement être versées avant fin juin, les entreprises ont eu la possibilité de les décaler grâce à une mesure de la loi d’urgence votée en mars. De ce fait, nous avons constaté un décalage des investissements sur les plans d’épargne : normalement, le pic a lieu vers le mois de mai et là, il a été décalé en novembre et décembre. Mais il n’y a pas eu d’énorme impact sur le montant de la collecte. En revanche, il y en aura potentiellement un en 2021 puisque, dans le monde de l’épargne salariale, les entreprises versent des primes sur la base du résultat de l’année précédente. C’est pourquoi, en 2021, nous nous attendons à voir une baisse.

En épargne retraite, pour la première fois, nous avons constaté une forte hausse des versements volontaires sur les PER, notamment grâce à la loi Pacte qui a instauré leur défiscalisation à partir de fin 2019.

Quels sont les projets d’Epsor ?

Nous avons beaucoup travaillé en interne sur l’ISR et nous allons donc sortir un livre blanc avec une analyse de plus de 300 fonds du marché détenant ce label, ainsi qu’un outil, Fundscanner, à destination des épargnants pour y voir plus clair sur ce qu’ils financent vraiment derrière le label ISR. Nous devrions communiquer là-dessus d’ici fin février. Nous prévoyons également le lancement d’une application mobile Epsor au second semestre 2021. En parallèle, nous avons l’objectif d’atteindre un milliard d’euros d’encours sous gestion le plus rapidement possible [contre 350 millions d’euros revendiqués fin 2020, ndlr].