Accueil > Investissement > Comment Bertin IT assiste Crédit Agricole CIB sur la conformité dans les salles de marchés Comment Bertin IT assiste Crédit Agricole CIB sur la conformité dans les salles de marchés La gestion de la conformité dans les salles de marchés est une activité chronophage. Crédit Agricole CIB a fait appel Bertin IT, éditeur et intégrateur de solutions logicielles pour le traitement automatique de la parole, afin de déployer une solution de retranscription directe du langage. Retour d’expérience. Par . Publié le 14 janvier 2020 à 16h22 - Mis à jour le 25 novembre 2020 à 12h04 Ressources “Le milieu des salles de marchés est très réglementé.” Sur la scène du Voice Tech Paris en novembre 2019, Sébastien Piednoir, chief transformation officer – global compliance chez Crédit Agricole CIB, décrit le besoin qui l’a poussé à se tourner vers un prestataire pour améliorer la gestion de la conformité. “Nous avons une obligation d’enregistrement des conversations des traders et des vendeurs, afin de (ré)écouter de manière ponctuelle et aléatoire ce qu’ils se disent, pour vérifier que tout est en ordre.” Sans l’apport de la technologie, cette activité est hautement chronophage. Pour cinq minutes de conversation, le responsable du Crédit Agricole CIB estime à une heure la durée de la retranscription. Avec des résultats très variables… C’est là que Bertin IT joue son rôle. “Notre produit Mediaspeech est une technologie de retranscription directe du langage, explique Ariane Nabeth-Halbert, directrice speech solutions de l’éditeur de logiciels. Nous l’avons adapté aux besoins de conversations très spécifiques de Crédit Agricole CIB, ce qui a ensuite permis de contrôler de manière beaucoup plus régulière et efficace les opérations de marché.” Du benchmark à la production Comment cette coopération est-elle née ? En 2016, Sébastien Piednoir et ses équipes ont réalisé que de nouveaux outils pourraient faciliter leur démarche en matière de conformité. Après enquête, ils effectuent quelques pilotes. “Ça a pris un peu de temps, raconte-t-il. D’une part, parce qu’il a fallu formaliser clairement notre idée, et d’autre part, parce que certains acteurs ne faisaient que nous réexpliquer ce que nous avions déjà testé plusieurs fois. Enfin, la technologie proposée par d’autres n’était pas encore assez mûre pour nos besoins.” Finalement, Bertin IT décroche le partenariat. Mais encore faut-il parvenir à greffer le produit aux technologies déjà utilisées en interne. “La phase de persuasion des équipes internes et d’adaptation du produit à nos outils a pris peut-être trois à quatre fois plus de temps que la construction du PoC en lui-même”, estime Sébastien Piednoir, soit deux à trois mois. La première étape de production est ensuite intervenue, avec la mise à disposition de la solution auprès des utilisateurs, la gestion du changement et une amélioration en continu. Avec un objectif de déploiement à l’échelle européenne, “il a fallu prendre en compte une immense diversité d’accents, de langues, préparer le système à les reconnaître sans qu’il sache à l’avance qui parlera en quoi…”, détaille Ariane Nabeth-Halbert. Les tâches à lui faire réaliser sont hautement complexes, et les données de paroles n’ont rien à voir avec celles avec lesquelles Bertin IT avait alors l’habitude de travailler. “Ce projet a aussi été très utile pour nous puisqu’il a permis d’augmenter la robustesse de notre outil”, indique l’ingénieure. Même en français, illustre-t-elle, “le vocabulaire n’a rien à voir avec la normale, puisque les traders empruntent quasiment un mot sur deux à l’anglais”. Objectifs remplis Le déploiement a donc représenté un défi technique en lui-même, ce qui a nécessité deux à trois mois de travail supplémentaires. La phase d’industrialisation proprement dite n’est pas encore totalement achevée. Actuellement, l’outil développé par le Crédit Agricole CIB et Bertin IT est connecté aux salles de marché à Londre et Paris. Il peut analyser des discussions en français et en anglais. Ce sont donc les conversations de près de 500 personnes qui sont supervisées au quotidien, un bond dans les capacités du département conformité (10 personnes). “À qualité équivalente, on contrôle aujourd’hui cinq fois plus de conversations, évalue Sébastien Piednoir. Mais quand nous aurons terminé la conduite du changement encore en cours, on prévoit 30 fois plus de volumes.” D’un point de vue technique, les équipes ont d’abord travaillé sur des conversations enregistrées, “un parti-pris relativement plus complexe que du direct, puisque la qualité des archives est souvent moindre”, souligne Ariane Nabeth-Halder. Parmi les déploiements à venir, celui d’un contrôle en direct des discussions est prévu. L’objectif d’augmentation du niveau de contrôle sera ainsi, mécaniquement, toujours plus simple à atteindre, et toujours plus proche du temps réel. En ce qui concerne les résultats, la satisfaction est partagée par les partenaires. Le moteur de reconnaissance vocale de l’éditeur a été amélioré de manière à devenir “plus rapide et plus performant pour tous nos clients, selon Ariane Nabeth-Halbert. “Une telle technologie peut aussi bien intéresser des services de conformité que des médias ou tout autre type d’industrie”, précise-t-elle. Par ailleurs, Bertin IT dispose désormais d’un moteur de reconnaissance vocal adapté au langage des traders, sur étagère, “ce qui permet à d’autres banques et trading floors d’en profiter”. Mais le partenariat entre Crédit Agricole CIB et Bertin IT ne s’arrêtera pas là. D’abord, la solution mise en place doit être étendue à d’autres langues et zones géographiques. Sébastien Piednoir évoque notamment les salles de marchés américaines et asiatiques. Ariane Nabeth-Halbert précise qu’“il s’agit désormais d’une question d’amélioration continue”, l’architecture de l’outil étant déjà conçue de manière robuste. Les deux partenaires travaillent aussi sur d’autres projets liés à l’usage de la voix (voir notre dossier sur les cas d’usage de l’analyse de la voix dans le secteur financier). Sébastien Piednoir n’exclut pas, par exemple, la possibilité d’utiliser ce nouveau type de technologie pour, un jour, assister les passages d’ordres en salle de marchés. “Après tout, considère-t-il, cet univers est complexe précisément parce qu’il joue sur une multitude de canaux de communication. Or la voix en est un parmi d’autres.” Etapes du projet 2016 : benchmark des prestataires et sélection de Bertin IT ; construction d’un PoC 2017 : 2 à 3 mois pour convaincre les équipes et identifier un moyen de connecter l’outil de reconnaissance vocale aux systèmes ; 2 à 3 mois supplémentaires pour augmenter les capacités de la technologie et l’adapter au langage spécifique des traders. Depuis 2018 : déploiement progressif et amélioration continue. Les salles de marchés de Paris et de Londres sont déjà équipées, pour un total de quelques 500 personnes enregistrées. conformitéintelligence artificielletrading Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Analyse de la voix dans le secteur financier : quels cas d’usages et choix technologiques ?