Accueil > Investissement > IPO et acquisition : un été actif pour Robinhood IPO et acquisition : un été actif pour Robinhood Le néo-courtier américain Robinhood a fait son entrée au Nasdaq fin juillet 2021. Deux semaines plus tard, la fintech a annoncé sa première acquisition post-IPO, celle de la plateforme de communication dédiée aux actionnaires Say Technologies, pour un montant de 140 millions de dollars. Par Caroline Soutarson. Publié le 18 août 2021 à 12h08 - Mis à jour le 18 août 2021 à 12h08 Ressources Attendue depuis plusieurs mois, l’IPO de Robinhood a eu lieu le 29 juillet 2021. À cette occasion, l’application de trading sans commission a vendu 55 millions d’actions au prix de 38 dollars, la fourchette basse prévue dans son dossier d’enregistrement auprès de la SEC puisque l’entreprise avait initialement communiqué sur un intervalle de prix allant de 38 à 42 dollars. Au total, Robinhood a levé 2,1 milliards de dollars et a atteint une valorisation de 31,8 milliards de dollars. Résultats de Robinhood Dans le cadre de sa déclaration d’enregistrement auprès de la SEC, Robinhood a dévoilé un chiffre d’affaires de 959 millions de dollars en 2020 (+245 % par rapport à 2019) et un effectif de 2 100 collaborateurs en mars 2021 (contre 289 fin 2019) pour gérer les 17,7 millions d’utilisateurs actifs mensuels de l’application le même mois et les 81 milliards de dollars sous gestion (montant au 31 mars 2021). Robinhood était rentable en 2020, avec un bénéfice net de 7 millions de dollars (contre une perte nette de 107 millions de dollars sur son exercice 2019). Toutefois, au premier trimestre 2021, la fintech observe une perte nette de 1,4 million de dollars liée à des dépréciations sur des instruments financiers. Une IPO moins colossale que prévue La fourchette basse, ainsi que la valorisation boursière relativement faible de la fintech (pendant un temps plutôt estimée à 35, voire à 40 millions de dollars), relèvent de plusieurs facteurs. Tout d’abord, après une activité record au premier trimestre (plus de 20 millions d’utilisateurs actifs mensuels dont plus de 10 millions d’utilisateurs actifs quotidiens en février 2021), celle-ci aurait ralenti au second trimestre. Parallèlement, l’entreprise, plusieurs fois condamnée par des autorités régulatrices (par la FINRA fin 2019 et en juin 2021, par la SEC fin 2020), fait encore l’objet de plusieurs procès (certains menés par des utilisateurs de l’application mécontents des restrictions à l’achat qui ont eu lieu durant l’affaire GameStop, un autre par le NYDFS sur des défaillances en termes de cybersécurité et sur la lutte anti-blanchiment associées à la fonctionnalité Robinhood Crypto). Dans son dossier d’enregistrement S-1, l’entreprise écrit explicitement : “Nous sommes impliqués dans de nombreux litiges qui sont coûteux et longs et qui, s’ils sont résolus de manière défavorable, pourraient nuire à notre réputation, nos activités, notre situation financière ou nos résultats d’exploitation”. Les risques législatifs et le ralentissement de l’activité n’ont toutefois pas effrayé les quelque 301 573 utilisateurs de Robinhood qui ont pris part à l’introduction en Bourse puisqu’environ 25 % du nombre d’actions leur était dédié via IPO Access, la dernière fonctionnalité apparue sur l’application en mai dernier, qui permet l’achat d’actions au prix de l’IPO. Selon le Wall Street Journal, ces investisseurs représentent 1,3 % des 22,5 millions d’inscrits que dénombrait la plateforme fin juin. Un rachat dans la foulée À peine deux semaines après son introduction en Bourse, le 10 août, Robinhood a annoncé l’acquisition de la plateforme de communication Say Technologies, une entreprise qui aide les actionnaires à exercer leur droit de vote (par procuration notamment) et leur permet de poser des questions dans le cadre des relations investisseurs. Les entreprises Coinbase ou encore Tesla, par exemple, sont des clients de Say et mettent donc cette plateforme à disposition de leurs actionnaires. Le montant du rachat, en numéraire, s’élève à 140 millions de dollars, soit cinq fois le montant de la valorisation de Say qui, selon CNBC, atteint 28 millions de dollars. Créée en 2017, la plateforme de communication avait levé 8 millions de dollars en 2018, dans un tour mené par Point72 Ventures, selon Crunchbase. L’ajout de cette nouvelle corde à l’arc de Robinhood confirme sa vision de la finance: “nous partageons un objectif commun d’éliminer les obstacles qui empêchent les gens de participer à notre système financier. […] La technologie de traitement par procuration de Say aide les courtiers à donner à leurs clients un accès transparent à leur vote, et sa plateforme de questions-réponses permet aux actionnaires ordinaires de participer à des événements tels que les gains [de l’entreprise, ndlr] en posant et en votant des questions”, écrit Aparna Chennapragrada, CPO de Robinhood, dans un post de blog. Avant l’IPO, Robinhood avait effectué deux acquisitions : celle du média Market Snacks en mars 2019, ensuite devenu Robinhood Snacks, une newsletter et un podcast sur l’investissement envoyés à presque 32 millions d’abonnés, et celle de Binc en mars 2021, une entreprise de recrutement. Caroline Soutarson acquisitionapplication mobilecourtageintroduction en Boursetrading Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Comment les "néo-courtiers" se mettent en ordre de bataille L’ESMA rappelle à l’ordre les pratiquants du PFOF Le néo-courtier Public.com change son business model Robinhood lève 3,4 milliards de dollars en moins d’une semaine