La Chine intensifie ses travaux sur la blockchain

Un consortium d’entités gouvernementales chinoises, d’entreprises technologiques et de banques a lancé le 15 avril son réseau de services blockchain (ou Blockchain-Based Service Network, BSN). Le samedi 25 avril, ce système doit devenir accessible mondialement. Parmi les partenaires à l’origine du projet figurent notamment le centre d’information national Chinois, UnionPay ou China Mobile. 

Le BSN doit fonctionner comme un système d’exploitation à partir duquel il est possible d’exploiter les programmes existants ou de développer les siens, sans avoir à recréer son propre réseau. L’ambition est de parvenir à développer des noeuds dans 200 villes chinoises d’ici la fin 2020, et de parvenir à réduire les coûts des activités basées sur la blockchain de 80%. Surtout, les promoteurs du projet espèrent que celui-ci puisse devenir un standard international. 

La blockchain intégrée à la stratégie technologique chinoise

Techniquement, le BSN est un registre distribué à permission, une option qui convient bien aux entreprises, selon l’analyse de l’IEEE Spectrum. Les acteurs privés préfèrent travailler avec des partenaires vérifiés. Le projet est passé par une phase de test amorcé en octobre 2019 et étendu à 56 villes, dont Hong-Kong et Singapour. 

L’initiative a été rendue publique quelques semaines avant que la Commission de réforme et de développement national n’ajoute la blockchain à la liste des technologies émergentes qui doivent soutenir les infrastructures chinoises dans les années à venir, aux côtés de l’intelligence artificielle, de l’informatique en nuage ou de l’internet des objets. La Commission est un département ministériel qui participe à l’élaboration de règlementations et de plans stratégiques à destination de l’économie chinoise. Elle répond ainsi à la volonté exprimée par le secrétaire général du Parti communiste chinois Xi Jinping en octobre 2019 de “saisir l’opportunité” présentée par cette nouvelle technologie. 

Alors que la Chine est le premier pays au monde en termes de nombre de brevets liés à la blockchain, son ministère de l’Industrie et des technologies de l’information a dévoilé le 13 avril une liste de 71 entités publiques et privées qui formeront le “Comité national de standardisation technique des technologies de comptabilité distribuée et de blockchain”. Y figurent entre autres Baidu, Tencent, Ant Financial ou encore Ping An. 

La banque centrale de Chine, enfin, n’est pas en reste. Selon les informations de Bloomberg, elle a donné son feu vert pour le lancement des premières expérimentations en matière de CBDC, ou monnaie numérique de banque centrale. Les tests sur le wallet “pilote” concerneraient avant tout des cas d’usage de conversion entre monnaie fiat et monnaie numérique, de consultation du solde, de paiement et de virement.