Les Français sont sceptiques envers les crypto

88 % des investisseurs institutionnels et 75 % des particuliers sondés par la plateforme d’échange crypto Bitstamp estiment que les cryptoactifs seront adoptés par le grand public d’ici dix ans. Dans le cadre de son étude “Crypto Pulse” parue le 26 avril, l’exchange a interrogé plus de 23 000 individus et 5 500 institutionnels (directeurs opérationnels, gestionnaires de portefeuille, analystes, traders…) à travers 23 pays*. 

Cette vision se traduit dans l’opinion qu’ont les sondés des cryptoactifs. Pour plus des deux tiers d’entre eux (à la fois particuliers et institutionnels), les crypto sont perçus comme des investissements fiables. Les investisseurs institutionnels sont même 68 % à encourager leur adoption dans le cadre de stratégies d’investissement.

Les économies émergentes ont confiance dans les crypto

L’étude révèle que ces hauts taux de confiance dans les cryptoactifs sont principalement portés par les pays en développement, le Nigeria en tête, suivi du Kenya, du Brésil, de l’Inde et de l’Argentine. “À l’échelle mondiale, la confiance dans les cryptomonnaies est principalement portée par les pays en voie de développement, où la confiance dans le système financier traditionnel est faible”, analyse Bitstamp. Cela se vérifie en pratique avec l’adoption, par le Salvador, du bitcoin comme monnaie légale. Du côté du Nigéria, l’État a lancé sa monnaie numérique, l’eNaira, en octobre 2021.

À l’autre extrémité du spectre, les pays européens et notamment la France, dont la majorité des particuliers (68%) comme des institutionnels (54%) n’ont pas confiance dans les cryptoactifs, et encore moins dans les NFT (voir graphique ci-dessous). 

En cause, l’opacité liée aux cryptoactifs mais aussi le risque élevé associé à cette nouvelle classe d’actifs, pour les particuliers. Quant aux institutionnels français, les réfractaires insistent sur la méconnaissance des plateformes “sûres” (39 %), la volatilité trop élevée (31 %), le manque de maturité de ces actifs (pour 27 %) et une régulation insuffisante du secteur (27 %).

*Les pays sondés dans le cadre de l’étude sont :
– en Afrique : Afrique du Sud, Kenya, Nigeria ;
– en Amérique du Nord : Canada, États-Unis, Mexique ;
– en Amérique du Sud : Argentine, Brésil, Chili, Colombie ;
– en Asie : Hong Kong, Inde, Japon, Singapour ;
– en Europe : Allemagne, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni ; 
– au Moyen-Orient : Arabie saoudite, Émirats arabes unis ;
– en Océanie : Australie