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Accueil > Investissement > Les solutions d’épargne des arrondis créent leurs modèles économiques

Les solutions d’épargne des arrondis créent leurs modèles économiques

Aux côtés des rares acteurs bancaires offrant à leurs clients des solutions d’arrondi pour épargner sans effort, des start-up ont élaboré des services avec une expérience utilisateur améliorée. En France, Birdycent et Piggou poursuivent des stratégies de monétisation différentes.

Par Aude Fredouelle. Publié le 07 juillet 2017 à 10h59 - Mis à jour le 08 mars 2023 à 10h26
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Jusque-là proposées comme un service complémentaire à leur offre de compte courant par quelques  banques traditionnelles, les solutions d’arrondi pour épargner pourraient devenir un business fructueux. Depuis une dizaine d’années déjà, LCL offre à tous ses clients détenteurs de cartes une option gratuite baptisée System’Epargne. Elle peut-être souscrite en ligne ou en agence et permet aux clients d’épargner en arrondissant à l’euro supérieur ou aux 5 euros supérieurs chacun de ses achats par carte bancaire. Le surplus est versé chaque mois sur un livret et peut même être réparti entre deux bénéficiaires. Si Caroline Viguier, responsable du développement marketing épargne, refuse de préciser le nombre de clients LCL ayant souscrit à l’offre, elle assure “qu’ils sont très satisfaits du service, qui est complémentaire au programme de cash back Avantage+”. Pour LCL, le but est “d’offrir un service supplémentaire aux clients et de les aider à épargner”, mais pas de le monétiser. Monabanq a lancé une offre quelque peu similaire en 2008, à une différence près : la banque abonde systématiquement 15% de l’arrondi épargné sur un livret.

Pour Birdycent et Piggou, deux start-up françaises fondées en 2015, l’ambition est toute autre. Toutes deux comptent bien monétiser leur solution d’arrondi destinées à épargner – Birdycent a lancé une application sur iOS et Android et Piggou édite un site Internet en attendant la sortie de ses applications à la rentrée. Mais si Birdycent mise sur une commercialisation en marque blanche, Piggou se concentre sur le BtoC.

La proposition de valeur est similaire. Fondé en novembre 2015 et lancée début 2016, Birdycent revendique 10 000 utilisateurs pour lesquels le service permet d’arrondir à l’euro supérieur, dont 50% d’actifs ayant connecté leur carte bancaire à l’application. “A terme, il sera possible d’automatiser pour arrondir à la dizaine d’euros supérieure”, précise le CEO, Fabien Keller, qui mise sur 20 000 à 25 000 utilisateurs d’ici la fin de l’année.

Lancé en phase de test en novembre 2015 puis ouvert au grand public en septembre 2016, Piggou compte de son côté 3 000 utilisateurs qui peuvent aussi épargner à l’euro supérieur. “Nous proposons une option d’arrondi à la dizaine supérieure, mais dans ce cas il faut aller sur la tirelire et préciser sur quelles dépenses on veut l’appliquer, décrit Ludovic Scottez, CEO. Nous proposerons bientôt de choisir des arrondis différents ou un pourcentage des achats.”

Brique d’agrégation de comptes

Les deux solutions utilisent une brique d’agrégation de comptes pour accéder aux informations de dépenses de leurs utilisateurs. Birdycent utilise Linxo via son API Linxo Connect, et Piggou recourt à Budget Insight. Pour l’instant, les deux solutions permettent aux utilisateurs de ne connecter qu’un seul compte courant, même s’ils espèrent faire évoluer leur technologie à terme. Elles transfèrent toutes les deux les fonds sur un wallet grâce à leur partenaire MangoPay (Crédit Mutuel Arkéa), qui gère les comptes de cantonnement. Piggou travaille aussi avec GoCardless, qui opère les prélèvements des arrondis, tandis que Birdycent les transfère par carte bancaire via Mangopay.Seule différence dans le fonctionnement : Birdycent permet de créer plusieurs tirelires, par projet, et de segmenter son épargne. “Plus de 11 millions de Français n’arrivent pas à mettre 10 euros de côté par mois, rappelle Fabien Keller. Notre solution les aide à à le faire sans y penser.” Le CEO de Birdycent note que ses utilisateurs épargnent en moyenne entre 250 et 300 euros par an, celui de Piggou environ 400 euros par an. En moins d’un an, Birdycent a collecté près de 300 000 euros d’épargne.

Réseau de partenaires

Pour dépenser l’argent déposé sur son wallet, le client doit ensuite effectuer un virement du wallet vers son compte bancaire. C’est gratuit pour les utilisateurs de Birdycent, mais cela coûte 3,9% pour ceux de Piggou. Ludovic Scottez reconnaît que “c’est un gros frein” à l’utilisation de son service. Mais à la rentrée, Piggou lancera ses applications et dévoilera son business model : “nous proposerons un réseau de partenaires chez qui les utilisateurs pourront dépenser l’argent épargné sans frais”. C’est exactement le business model adopté par la cagnotte Leetchi. La commission prélevée au partenaire s’élèvera entre 8% et 10% environ.

Intégration en marque blanche

Au contraire, le modèle de Birdycent repose sur une gratuité totale en BtoC. Et la start-up est en train de construire un modèle en BtoB. “Nous allons nous déployer en marque blanche auprès de fintech et d’acteurs bancaires, explique Fabien Keller. Nous avons signé un PoC avec une banque et nous sommes en cours de signature avec deux autres pour intégrer Birdycent directement dans leur application.” Birdycent est d’ailleurs actuellement accéléré au sein du programme BNP Paribas-Plug & Play.

La start-up compte aussi faire évoluer sa solution. “L’arrondi est notre produit d’appel, décrit le CEO, mais nous allons le compléter avec d’autres déclencheurs d’épargne notamment pour les personnes plus aisées qui mettent de côté plus de 2 000 euros par an. Par exemple, des déclencheurs basés sur des rentrées d’argent, avec des algorithmes intelligents qui basent l’arrondi sur les types de dépenses… Ce sera déployé d’ici la fin de l’année.” Une évolution qui rapprocherait Birdycent de la start-up allemande Savedroid, spécialiste de l’épargne automatisée.

A l’étranger, des start-up financées à hauteur de dizaines de millions de dollars

A l’international, des solutions d’épargne des arrondis émergent aussi, et la tendance s’accélère. Aux Etats-Unis, Bank of America a lancé dès 2005 un produit baptisé Keep the Change. En Belgique, BNP Paribas Fortis a lancé en novembre 2016 EasySave, qui permet de verser à l’euro supérieur l’arrondi sur un compte d’épargne. Sont notamment visés les parents ou grands parents qui veulent économiser pour leurs descendants petit à petit.
Du côté des nouveaux entrants, l’américain Acorns, fondé en 2012, a levé près de 63 millions de dollars, dont une partie auprès de PayPal. Digit, créé en 2013, a levé plus de 36 millions de dollars, notamment auprès de Ribbit Capital et General Catalyst. En Allemagne, Savedroid, lancé en 2015, a déjà levé 21 millions d’euros. Au Royaume-Uni, Moneybox, créé en 2015, a levé près de 5 millions de dollars.

Birdycent facture entre 15 000 et 20 000 euros pour un PoC. La start-up affiche ensuite un coût d’intégration oscillant entre 80 000 et 100 000 euros puis facture un coût mensuel d’accès à son API de 20 000 euros environ ainsi qu’un coût à l’utilisateur allant jusqu’à quelques centimes par mois et par utilisateur. “Nous misons sur un premier déploiement début 2018”, assure le CEO.

Arrondi et cash back chez le commerçant

Birdycent est aussi en train de développer un nouveau modèle basé sur les TPE : “cela permettrait au client qui passe en caisse d’arrondir son paiement et de laisser l’argent chez le commerçant pour un futur achat, expose Fabien Keller. En échange, le commerçant abonde à part égale ou sur un pourcentage de l’arrondi.” Birdycent a développé une solution compatible avec les terminaux Telium TETRA d’Ingenico et espère trouver un acteur de la grande distribution pour faire un PoC avant la fin de l’année. “Cela pourrait réorienter l’activité”, assure le CEO.

Recommandation et produits d’épargne

Certes, Birdycent réfléchit tout de même à des solutions de monétisation de son application BtoC. “Nous avons été contactés par des acteurs de l’assurance-vie pour proposer des produits à nos utilisateurs. Nous pourrions aussi le faire avec des plateformes de crowdlending par exemple. On y pense, mais ce n’est pas notre focus principal pour cette année.” Autre piste : l’utilisation des données de dépenses pour pousser des offres publicitaires. “On pourrait faire de la recommandation, proposer un casque après l’achat d’un smartphone par exemple, ou une meilleure assurance, mais ce n’est pas encore prévu pour l’instant”, décrit Fabien Keller.

A terme, “la quasi-totalité du chiffre d’affaires” devrait de toute façon provenir de l’activité de marque blanche, assure le CEO. Chez Piggou, au contraire, “on n’a jamais étudié le BtoB et on veut explorer toutes les pistes de BtoC pour l’instant”, souligne Ludovic Scottez, qui ajoute vouloir “rester totalement indépendant des banques” et surtout “proposer une solution universelle qui ne se limite pas à une seule banque”. La start-up envisage aussi de proposer des produits d’investissement en tant qu’apporteur d’affaires, peut-être en 2018.

Levées de fonds en 2017

Piggou et Birdycent se financent jusqu’à présent sur fonds propres et grâce à du love money… et les deux sociétés sont en recherche de financement. Piggou espère boucler une levée early stage en décembre, et Birdycent cherche entre 300 et 500 000 euros d’ici la fin de l’année pour recruter des profils tech et business. Les dépenses sont réduites au minimum : chez Birdycent, les coûts de fonctionnement sont principalement liés aux frais reversés à MangoPay, même si les premiers 50 000 euros d’épargne ont pu être collectés gratuitement, ainsi qu’aux serveurs (1 500 euros par mois environ, selon le CEO). Aucun budget n’a été affecté à la communication.

Chez Piggou, le CEO revendique un coût d’acquisition client de 3,50 à 4 euros environ, et le marketing représente un quart des coûts de fonctionnement environ. “Nous investissons dans des campagnes de webmarketing, mais nous misons aussi sur le bouche à oreille et notre présence sur des évènements comme Viva Technology par exemple”. Piggou vise entre 100 000 et 150 000 euros de chiffre d’affaires lors de sa prochaine clôture des comptes, en juin 2018, tandis que Birdycent vise le million d’euros d’ici fin 2017.

La solution d’arrondi, moins adaptée aux dons ?
Les solutions d’épargne des arrondis proposent souvent une alternative pour verser l’arrondi à une association. LCL, avec Mécénat Chirurgie Cardiaque ; Birdycent, via un partenariat avec la solution L’ARRONDI… Mais pour Ghislain d’Alançon, CEO de la start-up HEOH, qui offre différentes solutions autour du micro-don, “dans le domaine du don, l’arrondi a du sens sur le cash car il évite d’avoir des pièces dans les poches mais moins pour le paiement digital”.
La plupart des magasins partenaires de sa solution choisissent de passer de l’arrondi au pourcentage du montant global ou à un montant fixe. Heoh a déployé sa solution dans environ 300 magasins depuis novembre 2016 et la commercialise auprès d’une cinquantaine d’associations. Heoh est en train de boucler une levée de fonds de plusieurs millions d’euros.

 

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Aude Fredouelle
  • arrondis
  • épargne

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