Accueil > Investissement > Social trading : le néocourtier français Shares se lance au Royaume-Uni Social trading : le néocourtier français Shares se lance au Royaume-Uni La solution d'investissement Shares dévoile une Série A de 40 millions de dollars à l’occasion du lancement de son application au Royaume-Uni. Le néocourtier compte sur son réseau social pour se faire une place sur le marché européen disputé du trading sans commission. Par Caroline Soutarson. Publié le 03 mars 2022 à 5h01 - Mis à jour le 25 juillet 2022 à 10h45 Ressources Alors que les résultats annuels de Robinhood actent une décélération de l’activité de la plateforme de trading outre-Atlantique, un nouveau néocourtier se lance en Europe : Shares. Start-up française cofondée en avril 2021 par Benjamin Chemla (CEO, ex-Stuart), François Ruty (CTO) et Harjas Singh (CPO, ex-Revolut, Deutsche Bank), Shares veut amener le social trading en Europe, à commencer par le Royaume-Uni où elle lance son application le 3 mars. La solution entend ainsi combiner application de trading sans commission (avec des actions dans un premier temps puis l’ajout de cryptoactifs durant l’année) et réseau social. Il sera ainsi possible de “créer un profil, retrouver des connaissances, décider ou pas d’accepter des contacts, partager son activité, etc. L’objectif de ce social trading est à la fois de permettre l’apprentissage des investisseurs et le partage d’idées entre amis avec un modèle très accessible”, décrit Benjamin Chemla. Pour accompagner ce lancement, Shares dévoile une augmentation de capital de 40 millions de dollars en equity, sept mois après une levée de fonds en amorçage de 10 millions de dollars. La Série A est menée par le fonds de Peter Thiel Valar Ventures, qui avait déjà participé au premier tour à hauteur d’un million de dollars. Les investisseurs historiques Singular et Global Founders Capital remettent également au pot. Expansion européenne en 2022 Ces capitaux frais serviront la stratégie d’expansion géographique de la start-up qui ne se bornera pas aux frontières britanniques très longtemps. “Notre expansion s’effectuera en deux étapes. D’ici environ 3 mois, nous espérons avoir acquis notre agrément pour la réception et la transmission d’ordres pour le compte de tiers (RTO) en France et l’avoir passeporté au niveau européen. Nous avons commencé les recrutements de nos équipes nordique, allemande et espagnole. Elles compteront entre 3 et 7 personnes qui traduiront notre marketing au niveau local”, prévoit Benjamin Chemla. D’après les offres d’emplois, plusieurs postes de “general manager” sont à pourvoir avec un responsable Benelux, “Nordics”, “DACH” (Allemagne, Autriche, Suisse), ou encore “Southern Europe”, ainsi que trois postes en France dédiés à l’expansion internationale et aux autorisations réglementaires, démontrant un intérêt paneuropéen. Une personne a déjà été recrutée en Pologne également, d’où elle gérera le développement dans les pays de l’Est de l’Europe, fait remarquer le dirigeant. “Notre objectif est de lancer les projets avant l’été”, assure Benjamin Chemla. La deuxième phase du développement voit plus loin. “D’ici la fin 2022 ou en 2023, nous nous attaquerons à des zones hors Europe comme l’Asie et l’Amérique du Sud”, dévoile le CEO. Cette stratégie de se lancer très vite, en simultané, dans plusieurs pays, diffère de celle de ses concurrents. Créé en 2014, BUX Zero est présent aux Pays-Bas, son marché domestique, en Allemagne, Autriche, France, Belgique, Irlande et en Espagne depuis fin septembre. L’Allemand Trade Republic, qui a réalisé une levée de fonds de 750 millions de dollars en mai 2021, a progressivement ouvert les marchés autrichien, français en janvier 2021, espagnol en octobre, puis italien et néerlandais en décembre. Quant au Britannique Freetrade, qui avait présenté une stratégie assez similaire consistant à ouvrir plusieurs pays en même temps, sa roadmap a été ralentie par l’acquisition d’une licence européenne auprès du régulateur suédois. Son obtention a finalement été annoncée le 1er mars 2022, alors que son CMO Viktor Nebehaj visait des lancements en 2021. Objectif : 150 000 utilisateurs d’ici fin 2022 Du côté de Shares, l’internationalisation est un point clé. “Nous avons besoin de beaucoup d’utilisateurs tout de suite, du fait de notre brique réseau social. Le but pour nos utilisateurs est d’avoir un “cercle proche” composé de groupes d’amis, mais aussi des interactions avec des utilisateurs internationaux”, déclare Benjamin Chemla. Fin 2022, le dirigeant espère comptabiliser 150 000 utilisateurs, tous pays confondus (56 000 Britanniques se sont inscrits sur la liste d’attente). L’année suivante, le but est de compter plus de 50 % des utilisateurs en dehors du Royaume-Uni. Shares imbrique dans son activité d’investissement des fonctionnalités de réseau social Source : Shares Selon le dirigeant, grâce à son réseau social, Shares n’est pas en concurrence directe avec les néocourtiers préalablement cités, si ce n’est “en termes de marketing strategy avec les campagnes d’acquisition sur les mots clés”. Durant les phases de test de l’application, il a d’ailleurs constaté que certains utilisateurs n’utilisent finalement que le réseau social. “Quand on s’onboarde, on crée son “profil social” qui donne accès à la plateforme et à la création de watchlists [des listes d’actions à surveiller, ndlr]. L’acte d’investissement se fait après le KYC puis le premier dépôt”, explique le dirigeant. Le but est de convertir les utilisateurs qui s’arrêtent à mi-chemin, la plateforme ne comptant pour l’instant pas monétiser la partie réseau social. Shares se rémunère sur les taux de conversion qui s’établissent à 0,40 % des ordres, soit 0,05 point de pourcentage de moins que Freetrade, note Benjamin Chemla. Près de 130 collaborateurs recrutés Pour mener à bien le développement de l’application conjuguant les deux types de services que sont le courtage et le réseau social, ainsi qu’une large expansion à venir, Shares a recruté “presque 130 employés en moins de neuf mois”, au sein de ses trois bureaux européens (Londres, Paris et Cracovie). “Un recrutement sur deux se fait à Londres, qui est notre pôle fintech”, précise Benjamin Chemla. Une partie de l’équipe marketing, tech, ainsi que les ressources humaines sont regroupées à Paris tandis que le bureau polonais rassemble essentiellement les fonctions supports. La start-up table sur des collaborateurs expérimentés issus de références du secteur tech. “Nous venons de recruter notre global head of social media qui est l’ex directeur marketing EMEA de Netflix [James Seddon, ndlr]. Nous avons aussi des profils en compliance qui viennent de chez Morgan Stanley, des designers de [l’application de rencontres, ndlr] Bumble, des machine learning ingénieurs de Revolut…” Caroline Soutarson courtagelevée de fondsréseaux sociauxtrading Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Boursorama élimine les frais de courtage sur 40 000 produits d’investissement L’activité de Robinhood poursuit sa décélération au quatrième trimestre 2021 Les néo-courtiers ont la cote auprès des nouveaux investisseurs Notes de synthèse Les néocourtiers démocratisent l’investissement