Yomoni s’allie à BNP Paribas pour lancer son premier produit structuré

Six ans après le lancement de Yomoni Society, un service de gestion privée, la solution d’épargne digitalisée Yomoni a annoncé le 26 juin le déploiement d’une nouvelle offre dédiée à ce segment – la première n’apparaît plus sur le site. Autrefois adressée aux détenteurs d’un patrimoine financier d’environ 250 000 euros, la version 2024 est réservée aux clients ayant placé plus de 50 000 euros sur la plateforme. La fintech en compte une dizaine de milliers (sur un total d’environ 55 000 utilisateurs), en progression de 61 % depuis 2020, assure la société. “C’est une population de plus en plus importante composée à la fois de clients historiques qui ont accumulé ce montant au fil des années, ainsi que de nouveaux qui viennent chez Yomoni avec un premier ticket conséquent, analyse Sébastien d’Ornano, fondateur et président de Yomoni. Désormais, grâce à notre historique et notre notoriété, entre 25 % et 30 % de nos nouveaux clients arrivent avec l’idée de déposer autour de 50 000 euros chez nous.”

Au sein de cette nouvelle offre, proposée sans surcoût ni abonnement, la fintech propose notamment un conseiller privé dédié – service déjà présent au sein de Yomoni Society en 2018. Six conseillers sur 17 seront initialement à la disposition du segment de clientèle. Lancé en 2015 comme un robo-advisor, Yomoni s’est depuis engagé sur une proposition plus hybride, à la fois numérique et humaine.

ETF thématiques

Les clients privés auront aussi accès à de nouveaux produits d’investissement. Essentiellement tourné vers la gestion indicielle diversifiée – depuis peu rejointe par le private equity et l’immobilier-, Yomoni s’ouvre aux ETF thématiques (ESG, technologie, fonds à maturité courte…), aux produits structurés et au fonds euros. Ce dernier, fourni par Suravenir, ne représentait jusque-là que 2 % des encours de la fintech.

Pour les ETF, Yomoni fait appel à des produits de BlackRock, Amundi, BNP Paribas et Lyxor. Ils viennent répondre à “une demande de pouvoir investir dans les nouvelles énergies, la blockchain… alors que nous prônons une approche diversifiée dans notre gamme classique”, rappelle Olivier Malteste, directeur des investissements.

Produits structurés

Pour s’écarter davantage encore de sa proposition historique, Yomoni, qui est société de gestion, a décidé de sortir Yomoni Transparence 7, un produit structuré émis par BNP Paribas, “l’acteur nous ayant proposé les frais les plus bas et les meilleures conditions durant notre appel d’offres”, affirme Sébastien d’Ornano. Le produit, accessible uniquement en assurance vie, se base sur le taux interbancaire CMS 10 ans et un pari sur sa baisse durant la prochaine décennie. “Nous anticipons, à horizon dix ans, que les banques centrales lutteront contre l’inflation”, traduit Olivier Malteste.

La fintech vise 5 millions d’euros d’encours d’ici septembre, avec un ticket minimum de 1 000 euros. Pour se différencier du reste du marché, Yomoni mise sur la transparence des frais. L’entreprise indique un coût total du produit de 4,06 % et assure que sa marge maximum ne s’élèvera pas au-delà de 2 %. “En cas de surperformance, nous redistribuerons la marge aux souscripteurs, au prorata des investissements”, explique Sébastien d’Ornano. 

1,25 milliard d’euros d’encours

Contrairement aux produits structurés, le fonds euros aura vocation à se décliner pour l’ensemble des clients de Yomoni. Ces derniers disposent de 1,25 milliard d’encours sur la plateforme en juin 2024, un montant qui permet à la société de garder sa place de leader sur le segment des robo-advisors, avec près de trois fois les encours de Nalo (voir graphique).

Créé en 2016 et racheté par Apicil en 2023, Nalo a récemment indiqué vouloir ajouter de l’immobilier (SCPI et SCI) et des produits structurés à son offre d’ici fin 2024, pour ses 20 000 clients. Le private equity et les infrastructures (actions) devraient suivre en 2025.