Alexandre Prot (Qonto) : “Nous voulons lever 10 à 15 millions d’euros cette année”

Quel type de clients ciblez-vous et quels sont les premiers résultats de votre version bêta ?

Avant le lancement de la bêta, 1 800 utilisateurs se sont pré-inscrits. Parmi eux, un quart est venu par simple par curiosité. Pour le reste, on a un tiers d’entrepreneurs qui s’apprêtent à créer leur entreprise et cherchent une solution bancaire adaptée et deux tiers de sociétés existantes, avec 1 à 20 collaborateurs, qui ne sont pas satisfaites de leur banque.

Nous sommes passés en bêta début mars avec quelques dizaines de testeurs, principalement des entreprises unipersonnelles, EURL et SASU. C’est le plus simple, car ils veulent juste un compte courant avec un IBAN pour envoyer et recevoir de l’argent. Dans un premier temps, on vise avant tout des petites structures qui auront un usage self-service avec des abonnements, car le processus de vente et d’onboarding est plus compliqué pour de plus grosses entreprises. Mais à terme, nous voulons ajouter de plus en plus de services intégrés (gestion des salaires, comptabilité…) afin de réduire les frictions que rencontrent ces entreprises de taille plus importante.

Quel est votre pricing en BtoC et la commission prélevée à vos partenaires ?

Nous allons proposer plusieurs plans en SaaS, avec un nombre spécifique d’utilisateurs, de cartes bancaires Mastercard et de virements… Les prix ne sont pas tout à fait fixés mais ils oscilleront probablement entre une vingtaine d’euros pour la version la plus basique, pour un auto-entrepreneur ou une SASU, à 100 euros par mois pour une cinquantaine d’employés. Il y aura ensuite des options payantes, pour ajouter des cartes par exemple.

Nous nous rémunérons aussi sur les commissions prélevés à nos partenaires. Avec le premier, Kantox, ça sera un coût fixe et une commission, mais cela dépendra de chaque acteur. On discute avec des logiciels de comptabilité, des solutions d’affacturage, avec Stripe… Notre activité est basée sur le volume. Nous visons plusieurs milliers de clients d’ici à la fin de l’année.

En janvier, vous avez levé 1,6 million d’euros auprès de Valar Ventures, le fonds de Peter Thiel, Alven Capital et des business angels de renom. Où en êtes-vous de votre financement et quels sont vos projets de développement ?

Nous voulons lever entre 10 et 15 millions d’euros cette année puis partir dans deux pays internationaux en 2018, peut-être en Allemagne, Espagne ou Italie. Notre équipe compte actuellement 14 personnes, dont 10 dans l’équipe produit (7 développeurs puis des designers et product managers) et 5 en opérations, marketing et support.