Alma lève 115 millions d’euros pour accélérer en Europe

Alma se donne les moyens de changer d’échelle. Le spécialiste français du paiement fractionné et différé (BNPL) dévoile une augmentation de capital de 115 millions d’euros, complétée par un apport en dette de 95 millions d’euros. Cette opération marque l’entrée au capital de nouveaux investisseurs : le chinois Tencent et le britannique GR Capital, qui soutiennent déjà tous les deux la plateforme de BNPL BtoB allemande Billie, ainsi que l’ukrainien Roosh Ventures, actionnaire de Libeo notamment. Les investisseurs existants renouvellent leur soutien dont Cathay Innovation, Eurazeo, Bpifrance (Large Venture), Seaya Ventures et Picus Capital. “Nous gardons une poche pour des investisseurs stratégiques issus du retail, comme nous l’avions fait pour la Série B avec Guillaume Houzé et Alexandre Arnault“, précise Louis Chatriot, cofondateur et CEO d’Alma. Ce tour de financement de Série C porte à 185 millions d’euros les fonds levés par Alma depuis sa création en 2018.

La plateforme revendique aujourd’hui plus de 6 000 commerçants clients (Alain Afflelou, Etam, Galeries Lafayette…) dans des secteurs variés. Le volume de paiements traités via la plateforme dépasse désormais le milliard d’euros par an. La fintech avait annoncé en juin 2021 la création d’un fonds commun de titrisation (FCT) pour financer les créances des marchands, avec un objectif de 200 millions d’euros sous deux ans.

Expansion géographique et enrichissement de l’offre

Sur un marché hyper-concurrentiel, Alma veut pousser ses feux en Europe. Déjà présente en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Belgique, la société compte ouvrir de nouveaux marchés cette année dont les Pays-Bas, le Luxembourg, le Portugal, l’Irlande et l’Autriche. Objectif : accompagner ses clients existants dans leur expansion à l’étranger, mais aussi servir de grands comptes sur leur marché domestique.

Un autre axe de la stratégie d’Alma passe par l’enrichissement de l’offre. Après avoir obtenu en 2021 auprès de l’ACPR les agréments d’établissement de paiement et de société de financement, l’entreprise compte proposer toujours plus d’options de financement à ses clients. Elle teste déjà des financements en 10 et 12 mensualités, en ligne et en magasin, qui s’apparentent à un crédit. “Le crédit long réalise des performances assez extraordinaires, bien entendu pour des paniers élevés sur des verticales telles que l’aménagement de la maison ou les équipements de loisirs. Les marchands viennent chercher avec nous une expérience client fluide et de la rapidité“, souligne Louis Chatriot. Par ailleurs, la plateforme souhaite pousser le paiement fractionné en magasin via les terminaux de paiement – un partenariat a déjà été noué avec Smile & Pay en 2020 – et développer le paiement différé BtoB.