• Contenus gratuits
  • Notre offre
Menu
  • Ressources
    • Toutes les ressources
  • Infos
    • Toutes les infos
  • Essentiels
    • Tous les essentiels
  • Analyses
    • Toutes les analyses
  • Data
    • Data
  • Newsletters
  • Profil
    • Je teste 15 jours
    • Je me connecte
  • Profil
    • Mon profil
    • Je me déconnecte
CLOSE

Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > [Info mind Fintech] Après sa banque mobile, Ditto met un terme à son activité BtoB

[Info mind Fintech] Après sa banque mobile, Ditto met un terme à son activité BtoB

Ditto Services, créée en 2018 pour accompagner une évolution de la stratégie vers le Banking-as-a-Service, a été placée en liquidation judiciaire. La société soeur de Banque Travelex SA a été heurtée de plein fouet par les déboires de son actionnaire. 

Par Antoine Duroyon. Publié le 06 août 2020 à 15h29 - Mis à jour le 19 janvier 2024 à 15h43
  • Ressources

Fin de partie pour Ditto. Quelques mois seulement après l’annonce de la fermeture de Ditto Bank, la banque mobile de Banque Travelex, l’activité de Banking-as-a-Service (BaaS) dévoilée en octobre 2019 a fait long feu. Ditto Services fait l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire prononcée en juillet 2020. 

Lors de la déclaration de cessation de paiement, en mars 2020, la société comptait alors moins de 40 salariés. Selon nos informations, aucune offre de reprise satisfaisante n’a été présentée. La mieux-disante proposait un rachat pour 30 000 euros (hormis la dette), avec la reprise de 9 salariés seulement. Comment expliquer cet échec en rase campagne pour un acteur qui ambitionnait de fournir “la meilleure offre de Banking-as-a-Service en France et en Europe” ?

Un actionnaire en mauvaise posture

L’une des principales pistes tient à l’actionnariat de Ditto Services. Créée en septembre 2018, la société est détenue à 100 % par UAE Exchange UK, filiale britannique du groupe émirati spécialisé dans les services de transfert d’argent, de change et de paiement. Ce dernier, qui est aussi propriétaire de Banque Travelex SA en France depuis 2015, est lui-même détenu par Finablr. Ce groupe coté à Londres, constitué par le milliardaire d’origine indienne Bavaguthu Raghuram Shetty, est dans la tourmente depuis la découverte d’un milliard de dollars de dettes dissimulées.

17 personnes au sein de Finabr et de NMC Health, un réseau de cliniques fondé par Bavaguthu Shetty, sont soupçonnées d’avoir falsifié des documents pour siphonner des fonds, selon un rapport d’audit commandé par le fondateur et consulté par The Sunday Telegraph . Il révèle notamment comment des virements non autorisés ont été réalisés depuis des comptes de NMC et UAE Exchange avec des signatures contrefaites. L’ex-CEO de Finablr, Promoth Manghat aurait notamment reçu de manière frauduleuse 7,4 millions de dirhams émiratis (environ 1,7 million d’euros) en 2018 et 2019.

Des considérations propres à la structuration et à l’orientation de l’entreprise ont également joué, selon notre enquête. Ditto Bank, le projet historique d’offre bancaire pour les voyageurs fréquents, a été porté par Sylvain Pignet, présenté comme un intrapreneur au sein de Travelex. L’actionnaire n’a pas regardé à la dépense – de l’ordre de 50 millions d’euros – en espérant pouvoir à terme dégager un multiple et réaliser une sortie profitable à la faveur d’une IPO. Le projet compte jusqu’à plus de 100 personnes.

Envol raté pour Ditto Bank

L’heure est alors à la montée en puissance des locomotives N26 et Revolut. “Ils voulaient faire la banque à 10 millions de clients et ils se sont fait écraser par leur propre masse”, résume un bon connaisseur du dossier. Avec au bout du compte, un envol raté : quelques milliers de clients acquis, dont une majeure partie via une offre gratuite à vie sur un site de vente privée (au lieu d’un abonnement mensuel de 9,90 euros), selon nos informations. Très loin d’un objectif affiché de 65 000 clients à fin 2018.

Sylvain Pignet quitte la société fin 2018 et cède les rênes de la banque mobile au directeur administratif et financier Frantz Waze, devenu depuis directeur général de la Banque Edel. Au même moment, une nomination intervient à la tête de Ditto Services, société nouvellement créée pour “faciliter la vente de services aux entreprises”, selon la stratégie esquissée dans le rapport annuel 2018 d’UAE Exchange UK. Et là encore, l’actionnaire va décider d’y consacrer des moyens conséquents pour recruter des talents. Il va notamment chercher Mung Ki Woo pour le nommer à la présidence de la société. 

Ce professionnel expérimenté n’a pas le profil d’un entrepreneur. Il arrive du groupe BPCE où il a siégé au comité de direction digitale en tant que directeur de l’expérience client business et nouveaux modèles économiques. Il a également été directeur exécutif chez Mastercard aux Etats-Unis, en charge au niveau mondial du mobile puis des plateformes digitales, et a mis en oeuvre le programme de paiement mobile Orange Money en Afrique et au Moyen-Orient.

Même si ils peuvent être librement interprétés, les termes et conditions financières du mandat de président, détaillés dans un procès-verbal, ne sont pas anodins dans le contexte d’une société qui n’a pas encore structuré d’offre et ne dégage pas de revenus. Pour son mandat de président, Mung Ki Woo obtient notamment un bonus d’arrivée (“welcome bonus”) de 600 000 euros, payable en plusieurs fois, soit un montant équivalent à son traitement annuel brut (dont 100 000 euros de variable). 

Une offre de BaaS avec trois composantes

Fin 2019, Ditto Services, qui s’appuie sur la licence bancaire de Banque Travelex SA, annonce vouloir explorer trois grandes composantes pour son offre de BaaS en ciblant les fintech tournées vers les PME. Pour rappel, le BaaS consiste à fournir via des APIs divers services bancaires à des acteurs qui ne sont pas agréés. Ces trois composantes sont Credit-as-a-Service, Compliance-as-a-Service (services de certificat de dépôt de capital intégré au parcours de création d’entreprise, d’identification et d’authentification), ainsi qu’une offre de compte, paiement et carte.

Seules les deux premières, qui sont aussi les plus différenciantes sur le marché, auront fait l’objet d’initiatives : des projets voient le jour avec Mansa, Qard et Cegid sur la partie crédit court terme et avec Shine sur le volet certificat de dépôt de capital, selon nos informations. Mansa indique aujourd’hui que Ditto n’était qu’un de ses partenaires parmi cinq autres et le plus petit. De ce fait, cet intermédiaire ne représentait qu’une très faible partie des prêts réalisés et sa disparition n’a pas eu d’impact significatif sur l’activité de la fintech. Quant à Qard, fintech spécialisée sur le prêt de trésorerie pour les e-commerçants, elle a surmonté la défection de Ditto Services en se rapprochant de deux fonds partenaires, dont l’un est basé aux Etats-Unis.

2 millions d’euros de factures impayées

Les conséquences sont en revanche tangibles pour les prestataires. L’entreprise fait appel à de nombreuses ressources extérieures qu’elle règle au fil de l’eau, et avec retard, après avoir présenté les factures à l’actionnaire. Au total, elle laisse plus de 2 millions d’euros d’impayés, notamment auprès de cabinets de conseil, de développement technologique et de freelances, selon nos informations. 

Au-delà des péripéties de l’actionnaire et de l’impact de la crise liée au Covid-19, “il n’y avait pas de feuille de route, aucune vision ni transparence. Le problème a vraiment résidé dans l’exécution ; on allait un jour à droite, le lendemain à gauche”, déplore une source proche sous couvert d’anonymat. Pour une autre, “c’est le cas d’école d’une boîte qui a été tuée par le cash”, sous la perfusion d’un associé unique, tandis qu’une troisième se montre plus mesurée et estime que le projet aurait pu porter ses fruits sans le double effet Finablr-Covid. 

Acteur basé en France, Ditto Services avait en effet une belle carte à jouer sur le terrain du Credit-as-a-Service, un segment qui n’est pas encore occupé par d’autres acteurs du BaaS. Etablissement de monnaie électronique avec services de paiement, Treezor en est exclu. Avec Xpollens, Natixis et Visa ont de leur côté choisi de privilégier le paiement. Nouvel entrant propulsé par eFounders, Swan mise sur des “services de paiement basiques” (comptes courants, IBAN, cartes). Quant à l’allemand SolarisBank, qui propose des solutions autour du crédit (paiement fractionné, crédit à la consommation, prêts aux PME), il reste encore relativement discret en France. 

lourde restructuration pour travelex

Début août, le groupe britannique Travelex, propriété de Finablr, s’est finalement résolu à déposer le bilan. Une cyberattaque fin 2019 et la crise du coronavirus ont eu raison du spécialiste de la gestion de devises, très dépendant de ses bureaux de change. L’administrateur PwC a néanmoins organisé une profonde restructuration de la société qui se traduit par la suppression de plus de 1 300 postes outre-Manche mais en préserve 1 802 au Royaume-Uni et 3 635 de plus à travers le monde. Les créanciers ont pris le contrôle de la société, notamment en vue de développer les services aux entreprises (supermarchés banques…). La dette a été ramenée de 385 millions de livres à 160 millions et 84 millions d’euros de nouveaux capitaux ont été injectés. En revanche, l’activité BtoC au Royaume-Uni, qui regroupe les bureaux de change dans les aéroports et villes du pays, n’a pas été jugée viable. Le sort de l’activité en France, logée au sein d’une filiale indépendante (Banque Travelex SA qui détient Travelex Paris SAS) et réalisée dans les bureaux de change situés dans les aéroports de Roissy et Orly, reste en suspens.

Antoine Duroyon
  • banking-as-a-service
  • banque mobile

Besoin d’informations complémentaires ?

Contactez Mind Research

le service d’études à la demande de mind

À lire

Pourquoi le marché français du Banking-as-a-Service est à l’aube d’une accélération

Ditto dévoile les contours de son offre de Banking-as-a-Service

Découvrez nos contenus gratuitement et sans engagement pendant 15 jours J'en profite
  • Le groupe mind
  • Notre histoire
  • Notre équipe
  • Nos clients
  • Nos services
  • mind Media
  • mind Fintech
  • mind Health
  • mind Rh
  • mind Retail
  • mind Research
  • Les clubs
  • mind et vous
  • Présentation
  • Nous contacter
  • Vous abonner
  • A savoir
  • Mentions légales
  • CGU
  • CGV
  • CGV publicité
  • Politique des cookies
Tous droits réservés - Frontline MEDIA 2025