Accueil > Services bancaires > Au moins 37 entreprises de la finance se sont retirées de Russie, y ont suspendu ou réduit leurs activités Au moins 37 entreprises de la finance se sont retirées de Russie, y ont suspendu ou réduit leurs activités Depuis l’invasion fin février de l’Ukraine par la Russie, l’Université de Yale tient à jour une liste des principales annonces des sociétés qui ont une présence chez l’agresseur : retrait, suspension, réduction, retenue des nouveaux investissements, ou maintien. mind Fintech a analysé cette liste pour mieux comprendre les choix des entreprises de la finance, dont BNP Paribas et Société Générale. Par Aymeric Marolleau et Antoine Duroyon. Publié le 31 mars 2022 à 13h40 - Mis à jour le 01 avril 2022 à 10h47 Ressources Au 31 mars 2022, l’Université de Yale a répertorié la position de 518 sociétés dans le monde – dont 30 françaises – quant au choix de poursuivre, de suspendre ou d’interrompre leurs activités en Russie. 34,6 % d’entre elles ont choisi de cesser complètement leurs activités en Russie, et 38,2 % de les réduire temporairement, tout en gardant ouverte l’option d’un retour. 7,9 % d’entre elles ont décliné les demandes de sortir de Russie ou de réduire leurs activités. 9 % des entreprises recensées par Yale et par mind Fintech, soit 46, appartiennent au secteur de la finance. 20 sont originaires des Etats-Unis et quatre de France : Société Générale, qui détient Rosbank, BNP Paribas, qui opère au travers d’Ukrsibbank, Groupe BPCE et Crédit Agricole. Leurs choix diffèrent légèrement de ceux de l’ensemble des entreprises prises en compte. Elles sont par exemple proportionnellement plus nombreuses à avoir réduit leurs activités dans le pays (8,7 % contre 6 % au global), mais moins nombreuses à gagner du temps ou à se maintenir. Parmi les trois entreprises qui se maintiennent dans le pays, deux sont françaises. Il s’agit d’abord du groupe Société Générale, dont l’exposition nette en Russie était de 18,6 milliards d’euros au 31 décembre 2021 et pour lequel la Russie a représenté l’an dernier 2,8 % du produit net bancaire et 2,7% du résultat net. La deuxième est le groupe BPCE, qui n’a pas annoncé de retrait de Russie, quoiqu’il ait déclaré respecter les sanctions internationales. Son exposition nette à la Russie, en bilan et hors-bilan, ne s’élevait qu’à 788 millions d’euros au 28 février 2022. La troisième est l’Autrichienne Raiffeisen Bank International, dont l’exposition nette en Russie totalise 25 milliards de dollars. BNP Paribas et Crédit Agricole sont les deux autres sociétés françaises du secteur financier qui figurent dans la liste de Yale. L’université indique que la première a suspendu ses nouvelles activités en Russie et y réduit ses financements, de même que la seconde, dont l’activité Crédit Agricole CIB AO représentait en 2021 un revenu net bancaire de 22 millions d’euros et un revenu avant impôt de 5 millions. Consultez les détails des choix des 46 entreprises de la finance dans le tableau ci-dessous : Méthodologie Depuis le 28 février, l’Université de Yale tient à jour une liste des annonces de grandes entreprises dans le monde quant à leur choix de maintenir ou non leurs activités en Russie. Ses données proviennent de sources publiques (documents réglementaires gouvernementaux, communiqués des entreprises elles-mêmes, rapports d'analystes financiers, Bloomberg, FactSet, S&P Capital IQ et Thomson Reuters, ainsi que des sources non publiques, dont "un vaste réseau de sources à l'intérieur des entreprises, de lanceurs d'alerte et de contacts opérationnels", en plus des sources en langue Russe. Cette liste contient cinq catégories (que nous avons traduites) : RETRAIT - Rupture nette : ces entreprises cessent complètement leurs activités en Russie et quittent la Russie. SUSPENSION - Garder les options ouvertes pour le retour : ces entreprises réduisent temporairement leurs opérations tout en gardant les options de retour ouvertes. RÉDUCTION - Réduire les activités : ces entreprises réduisent certaines opérations commerciales tout en en poursuivant d’autres. GAIN DE TEMPS - Retarder les nouveaux investissements / développements : les entreprises reportent les futurs investissements / développement / opérations marketing prévus tout en poursuivant les activités de fond. MAINTIEN - Braver les demandes de sortie : ces entreprises défient les demandes de sortie / réduction de leurs activités. Les rédactions du Groupe mind ont qualifié ces entreprises afin d’identifier celles qui appartiennent aux secteurs d’activité qu’elles couvrent, ainsi que les sociétés françaises de ces secteurs. Nous avons aussi ajouté certaines sociétés, lorsqu’elles manquaient à la liste de Yale. Mais nous ne pouvons, pas plus que Yale, prétendre à l’exhaustivité. Pour toute remarque ou toute question, contactez-nous : datalab@mind.eu.com Aymeric Marolleau et Antoine Duroyon panorama Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind