Accueil > Services bancaires > Aymeric Harmand (Mastercard) : “Nos algorithmes servent à améliorer le parcours client et à lutter contre la fraude” Aymeric Harmand (Mastercard) : “Nos algorithmes servent à améliorer le parcours client et à lutter contre la fraude” Vice-président Cyber & Intelligence Solutions pour l’Europe de l’Ouest chez Mastercard, Aymeric Harmand explique à mind Fintech comment le réseau de traitement des paiements recourt aux algorithmes d’intelligence artificielle. Par . Publié le 05 octobre 2020 à 15h34 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h54 Ressources Comment abordez-vous l’intelligence artificielle ? Mastercard se soucie de deux enjeux principaux en matière d’usage des algorithmes : l’amélioration du parcours client et la lutte contre la fraude. Le groupe investit dans ce domaine depuis plusieurs années. En 2017, Mastercard a racheté Brighterion, un éditeur qui nous permet de développer des services exploitant des techniques d’intelligence artificielle. Nous fixons aussi des règles d’usage de ces technologies. Cela limite leur application à des champs spécifiques : la lutte contre la fraude, la cybersécurité, mais aussi l’expérience utilisateur – l’authentification forte est un gros sujet avec la mise en place de la DSP2, par exemple. Nous avons aussi pris des engagements éthiques, avec la publication en octobre 2019 de notre Global Data Responsibility Imperative. Le principe est que le porteur possède sa donnée, la contrôle, et doit bénéficier des usages qui en sont faits. Enfin, nous travaillons à ce que ces algorithmes soient transparents et sans biais. Lorsqu’un outil d’intelligence artificielle donne un score ou une recommandation, nous devons systématiquement pouvoir justifier et expliquer ce résultat. Comment luttez-vous contre la présence de biais dans les algorithmes ? Dès la sélection de données, nous refusons de prendre des données liées au genre ou aux questions d’ethnicité, par exemple. Nos data scientists ont pour impératif de les refuser. Il est aussi de leur responsabilité d’empêcher, à la sortie du calcul, des biais qui n’étaient pas intégrés à l’entrée mais que le modèle aurait identifiés et reformulés. Cela fait partie de leur expertise, mais nous l’avons aussi inscrit dans nos règles d’usage de ce type de technologie, ce qui signifie que tout le monde est sensibilisé à cette question. Pour ce qui est de la transparence, l’une des spécificités de notre modèle d’IA est de fournir les paramètres qui lui ont permis d’aboutir à la recommandation qu’il offre. C’est important pour nous, puisque nous utilisons ces algorithmes en interne, pour la sécurisation de nos propres réseaux notamment. Ensuite, un autre pan d’activité consiste à fournir nos algorithmes à nos clients pour que ceux-ci puissent sécuriser des transactions de paiement, par exemple. Vous avez lancé en 2018 le programme AI Express, destiné à aider les entreprises à adopter des outils d’intelligence artificielle. Comment fonctionne-t-il ? AI Express est une manière de soutenir nos propres produits, de sécuriser nos réseaux et de permettre à nos clients de prendre en main les outils dont ils ont besoin. Avec Brighterion, par exemple, nous avons développé un produit de scoring de fraude à destination des banques émettrices. Ce programme dédié doit aussi permettre de développer des algorithmes adaptés aux besoins spécifiques de nos clients bancaires, commerçants ou gouvernementaux. Nos experts viennent ainsi aider à concevoir des solutions ad hoc, toujours sur des problématiques liées à nos expertises : parcours client, cybersécurité et lutte contre la fraude. intelligence artificiellesystème de paiement Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Entretien Xavier Vamparys (CNP Assurances) : "Nous voulons pouvoir justifier à tout moment d'une décision prise sur la base d'un algorithme ou d'un modèle d'IA" L'ACPR se penche sur la gouvernance des algorithmes d'IA