Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > Lutte anti-blanchiment : N26 peine à rassurer la BaFin Lutte anti-blanchiment : N26 peine à rassurer la BaFin Depuis fin 2021, le régulateur financier allemand limite l’onboarding de nouveaux clients de N26, mettant en cause ses processus pour lutter contre le blanchiment d’argent. Le challenger a nommé en juillet 2023 une nouvelle responsable des risques pour y remédier. Par Aude Fredouelle. Publié le 04 septembre 2023 à 10h05 - Mis à jour le 06 septembre 2023 à 15h02 Ressources [Les infos de l’été] Le 5 juillet 2023, Jérémie Rosselli, directeur général France et Benelux de N26, confiait à l’occasion d’un point presse sur le lancement de l’IBAN français espérer que les contraintes réglementaires imposées à la banque mobile allemande par la BaFin seraient levées “d’ici la fin de l’année, voire avant”. Le pari n’est pas encore gagné. La BaFin a assuré le 17 juillet avoir étendu ces mesures car, “malgré des progrès, l’institution a toujours des lacunes dans ses systèmes”. Depuis fin 2021, le régulateur allemand limite l’accueil de nouveaux clients à 50 000 par mois sur ses 24 marchés, estimant que N26 ne contrôle pas suffisamment ses utilisateurs pour éviter le blanchiment d’argent et la fraude en ligne. Le challenger déclare de son côté avoir fait des investissements significatifs pour lutter contre le blanchiment d’argent et affirme vouloir se mettre en conformité le plus rapidement possible. Nouvelle directrice de la gestion des risques Pour convaincre la BaFin de lever les restrictions, le challenger a nommé fin juillet une nouvelle directrice de la gestion des risques (chief risk officer), Carina Kozole, en provenance du groupe UniCredit. Elle succède à Jan Stechele, qui occupait le poste en intérim depuis avril 2023, à la suite du départ de Thomas Grosse pour “raisons personnelles”. Jan Stechele demeure au sein de l’entreprise et “collaborera avec la directrice de la gestion des risques sur les sujets de lutte anti-blanchiment et conformité”, indique N26. Le challenger ajoute que Carina Kozole, qui devient également manager associée de la structure N26 AG, “s’appuie sur de longues années d’expérience de travail avec les régulateurs financiers à travers l’Europe, l’Asie et les Amériques”. “Son expertise et son expérience sont un atout majeur pour nos investissements sur la gestion des risques et la conformité”, s’est félicité Valentin Stalf, PDG et cofondateur. 4 % des postes supprimés en mai N26 a récemment connu de nombreux changements dans son équipe dirigeante, dont le départ de son CFO Jan Kemper en janvier 2023, celui du chief growth officer Alexander Weber début juillet puis celui du Chief Product Officer Gilles BianRosa en septembre. La société a par ailleurs supprimé environ 4 % de ses effectifs, soit 71 postes, en mai. Selon des données de la plateforme Glassdoor collectées par Synaptic et relayées par Sifted, le CEO de N26 Valentin Stalf obtient un taux d’opinions positives des salariés parmi les plus bas des grandes fintech européennes, avec seulement 53 % de collaborateurs convaincus. Le CEO de Revolut, son concurrent, recueille 82 % d’opinions favorables. 8 millions de clients depuis fin 2021 Tandis que Revolut maintient une forte croissance et a franchi les 30 millions d’utilisateurs en juin, N26 revendique 8 millions de clients, un cap déjà atteint fin 2021, selon ses comptes annuels. En France, alors que le challenger comptabilisait 2,5 millions de clients quatre ans et demi après son lancement, en octobre 2021, N26 partage toujours publiquement le même nombre de clients près de deux ans plus tard, même si Jérémie Rosselli assure que la banque mobile “a continué de croître et a dépassé ce chiffre”. Le classement des néobanques et banques en ligne qui ont le plus de clients en France N26, qui assure être rentable sur le périmètre français depuis 2020, vise l’équilibre au niveau du groupe en 2024. En 2021, la société a enregistré 120,3 millions d’euros de revenus nets (contre 72,1 millions en 2020) et une perte nette de 172,4 millions d’euros (150,7 millions en 2020). Fin 2021, le challenger totalisait 6,1 milliards d’euros de dépôts. N26 compte 1 700 salariés, dont 200 dédiés au marché français et une vingtaine basés en France, à Paris. Aude Fredouelle challengernéobanque Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire La BaFin prolonge les restrictions d'accueil de nouveaux clients de N26 Embourbé dans des problèmes réglementaires, N26 lance l’IBAN français Revolut suspend ses services crypto aux États-Unis