N26 monétise près de la moitié de ses 8 millions de clients

N26 dévoile ses résultats annuels 2021, marqués par une forte croissance de son chiffre d’affaires : les revenus nets augmentent de 67 % à 120,3 millions d’euros (contre 72,1 millions en 2020), et sont composés pour 57,3 millions d’euros des commissions nettes (interchange et abonnements), en hausse de 58 % en un an, et pour 14,8 millions d’euros des revenus nets d’intérêts (+100 % en un an, grâce aux activités de trésorerie, au produit de découvert en Allemagne, au paiement fractionné lancé mi-2021…). Les revenus bruts sont quant à eux en hausse de 50 % et s’élèvent à 182,4 millions d’euros, contre 121,3 millions d’euros en 2020. N26 avait communiqué l’année passée sur 112 millions d’euros de revenus bruts mais a réajusté ses normes comptables pour se rapprocher du modèle de communication d’une entreprise cotée, en prévision d’une future introduction en Bourse, indique Jérémie Rosselli, directeur général France et Bénélux, à mind Fintech.

“Nous avons augmenté significativement nos revenus et la part de nos clients premiums”, se réjouit Jan Kemper, directeur financier de N26, sans toutefois donner la proportion. La part de clients premiums a augmenté de 60 % en 2021, “notamment grâce au succès de l’offre Smart et Smart Business à 5 euros par mois”. Cette offre d’entrée de gamme, qui englobe l’offre standard gratuite avec quelques services additionnels, a été lancée en novembre 2020. En juin 2021, le challenger révélait qu’un nouveau client français sur deux souscrivait une offre payante depuis son déploiement. Aujourd’hui, dans l’Hexagone, “la majorité des clients payent”, dévoile Jérémie Rosselli.

80 milliards d’euros de transactions en 2021

En 2021, N26 a recruté plus d’un million d’utilisateurs pour dépasser les 8 millions de clients sur 24 marchés européens, dont 2,5 millions en France. N26 a mis fin début 2022 à ses activités aux États-Unis, deux ans après son lancement outre-Atlantique avec Axos Bank. Début 2020, la société avait déjà quitté le Royaume-Uni. Le challenger prépare cependant son lancement grand public imminent au Brésil.

Le challenger précise que parmi ses 8 millions de clients, 3,7 millions sont “sources de revenus” – tous n’ont cependant pas souscrit une offre premium, la commande d’une carte faisant par exemple entrer un utilisateur dans cette catégorie. Les utilisateurs N26 en Europe se connectent en moyenne trois fois par semaine sur l’application. “En 2021, nous nous sommes concentrés sur l’activité des clients en développant des fonctionnalités pour la banque du quotidien, et sur la monétisation et l’augmentation des revenus générés par client, notamment avec N26 Smart”, commente Jérémie Rosselli. 

Résultat de son acquisition et de l’activité des clients : le volume de transactions est en hausse de 59 % et atteint 80 milliards d’euros (50,3 milliards en 2020) et le challenger compte 6,1 milliards d’euros de dépôts, contre 4 milliards en 2020. 

La société creuse ses pertes nettes à 172,4 millions d’euros (contre 150,7 millions d’euros en 2020). “Nous visons un horizon à 24 mois pour la rentabilité, cela nous semble envisageable et cohérent”, prévoit Jérémie Rosselli. Un sésame nécessaire pour l’introduction en Bourse de N26. 

900 millions de dollars levés fin 2021

La société, qui compte 1500 salariés, a bouclé un tour de table de plus de 900 millions de dollars en Série E en octobre 2021 pour atteindre une valorisation à plus de 9 milliards de dollars, avant que la situation de marché ne se détériore. Une valorisation toutefois bien en deçà de celle du Britannique Revolut, propulsée en juillet 2021 à 33 milliards de dollars au cours d’une augmentation de capital en Série E de 800 millions de dollars. En juillet 2022, Revolut revendiquait 200 millions de clients particuliers (dont 1,5 million en France, cinquième marché) et plus de 250 millions de transactions gérées par mois. Revolut n’a pas encore communiqué sur ses revenus 2021 – le challenger avait enregistré 261 millions de livres de revenus en 2020, contre 166 millions en 2019, et une perte nette de 168 millions de livres (contre 107 millions en 2019).