Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > Olivier Binet : “Finom vise 20 000 comptes courants pour les pros d’ici fin 2021” Olivier Binet : “Finom vise 20 000 comptes courants pour les pros d’ici fin 2021” Dernière arrivée sur le créneau des néobanques pour les pros, Finom s’est lancée discrètement en France et en Allemagne fin 2020. La société, basée aux Pays-Bas et qui se veut paneuropéenne, vise 20 000 comptes ouverts d’ici la fin de l’année et un million d’ici 2025. Son directeur général France Olivier Binet, ex-PayPal, décrit son positionnement pour mind Fintech. Par Aude Fredouelle. Publié le 06 septembre 2021 à 17h01 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h52 Ressources Que propose Finom et qui se cache derrière la société ? Finom propose aux indépendants et très petites entreprises trois briques de services : un outil de facturation, un compte courant, et un outil de comptabilité. La société, basée aux Pays-Bas, a été créée par quatres Russes qui avaient auparavant fondé Modulbank, une banque en ligne BtoB en Russie, et qui ont revendu leurs parts. Ils ont levé près de 17 millions d’euros pour lancer Finom [notamment auprès de Target Global, Cogito Capital, Entree Capital, Avala Capital, Tal Capital et AdFirst Ventures, ndlr] et ont aussi investi personnellement dans la société. Et si on parlait du modèle économique des néobanques ? Pourquoi lancer une néobanque pour les petits pros, alors que de nombreux acteurs se positionnent déjà sur le créneau ? En France, par exemple, s’affrontent déjà Shine, Qonto, Anytime, Prismea, Blank, N26, Revolut… Les indépendants et TPE représentent plus de 50 % du PIB en Europe. Et il ne s’agit pas seulement de simplifier le quotidien d’entrepreneurs “à l’ancienne” ou de serial-entrepreneurs. De plus en plus, tout le monde sera entrepreneur et aura une activité d’indépendant. Le marché est en train de basculer. La part de marché des acteurs comme Qonto et Shine est encore minime car l’explosion des indépendants n’en est qu’à ses débuts, et parce que ce marché n’a pas encore basculé vers les néobanques. Mais nos concurrents principaux, ce sont les banques traditionnelles dans la mesure où ce segment est encore en phase d’évangélisation. Notre objectif est d’accompagner les indépendants en leur permettant de simplifier et d’assainir la gestion de leur entreprise, et ce grâce au compte courant mais aussi à la vision d’ensemble de tous les comptes (via des outils d’open banking dont Salt Edge et Klarna). Nous leur proposons aussi une pré-comptabilité prévisionnelle, pour mieux piloter leur activité au quotidien. Enfin, nos comptes premium comprennent un cashback de 2 à 3 % sur les paiements, qui est versé directement par Finom et non pas par des commerçants partenaires. L’idée n’est pas de faire la fortune de nos clients, mais plutôt de leur assurer que s’ils utilisent régulièrement Finom, cela leur remboursera les frais d’abonnement [le cashback est plafonné de 20 euros à 50 euros par mois selon l’abonnement, ndlr]. Néobanques pour les pros : les acteurs traditionnels s’introduisent sur le marché Où Finom est-elle lancée ? L’offre a été lancée en soft bêta en 2020, en France et en Allemagne ainsi qu’en Italie, mais uniquement avec l’outil de facturation. Le compte courant suivra bientôt. La facturation est aussi disponible en Autriche, aux Pays-Bas et en Belgique. Finom se présente comme une néobanque pour les petits pros mais propose en France une offre corporate à 129,99 euros par mois hors taxes, aux côtés de ses offres Solo (gratuite et limitée), Start (14,99 euros par mois hors taxes) et Premium (17,99 euros par mois hors taxes). Pourquoi ? Les freelances et indépendants sont notre cœur de cible, mais nous avons aussi une offre corporate pour de plus grosses entreprises qui nous approchent. Mais nous ne leur proposerons pas de services de cash management, souvent importants pour ce types de sociétés, donc ce n’est vraiment pas un segment que l’on vise particulièrement. Quel agrément possède Finom ? Nous sommes un agent de Treezor en France et nous passons par Solarisbank en Allemagne. Pour l’Italie, c’est encore en discussion. Nous avons aussi demandé un agrément d’établissement de paiement aux Pays-Bas, que nous pourrons passeporter en Europe. L’objectif est de se lancer dans tous les pays européens dans les quatre ans, soit avec notre propre agrément, soit avec des plateformes de Banking-as-a-Service si c’est plus simple. À terme, l’objectif est donc de passeporter l’agrément en France et de ne plus passer par Treezor ? Nous verrons au moment voulu, mais si notre partenariat fonctionne bien, il pourrait être plus intéressant de continuer à s’appuyer sur Treezor pour se concentrer sur notre lancement dans d’autres pays, puisque nous voulons rapidement étendre notre positionnement géographique afin d’être paneuropéen. Nous pourrions aussi arbitrer ce qui est délégué à Treezor et ce que l’on gère en interne. Souhaitez-vous proposer des produits de crédit, à l’image de plusieurs néobanques françaises comme Shine et Qonto ? Oui, c’est un produit que l’on nous demande beaucoup, sous la forme d’avances de trésorerie ou de prêts courts. Nous en proposerons d’ici la fin de l’année via des partenaires. Quels sont vos objectifs d’acquisition ? Nous espérons terminer l’année avec 20 000 clients de l’offre de compte courant, et nous visons un million de clients d’ici 2025 pour atteindre la rentabilité. Le business model reposera-t-il principalement sur les abonnements ? Oui, mais il y aura d’autres sources de revenus à terme. C’est en tout cas un business de volumes et c’est pour cela que nous avons de grandes ambitions pour notre expansion en Europe. Combien de collaborateurs compte la société ? 120 collaborateurs travaillent aux Pays-Bas, en Russie, en Allemagne, en Italie, en France, à Chypre… En France, nous sommes trois personnes. La société est “remote-only”. Aude Fredouelle carte bancairecashbacknéobanque pour entreprise Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire La néobanque pour les petits pros Shine devient établissement de paiement Afone Paiement lance Noelse, une nouvelle néobanque française