Accueil > Services bancaires > Boursorama vise une rentabilité de plus de 25 % en 2025 Boursorama vise une rentabilité de plus de 25 % en 2025 En parallèle de l’annonce par le groupe Société Générale de la fusion de sa banque de détail avec le Crédit du Nord, Société Générale dévoile un “renforcement du développement de Boursorama”. La banque en ligne prévoit 230 millions d’euros de pertes sur trois ans avant d’atteindre les 4 millions de clients en 2023 et la rentabilité en 2024. Par Aude Fredouelle. Publié le 07 décembre 2020 à 16h27 - Mis à jour le 07 septembre 2021 à 16h35 Ressources Boursorama, qui a annoncé en octobre avoir franchi la barre des 2,5 millions de clients, dépassant son objectif initial de 2 millions de clients en 2020, communique désormais sur ses futurs objectifs. La banque en ligne vise une forte croissance entre 2020 et 2023 pour atteindre 4 millions de clients en 2023, puis une période de stabilisation pour se situer à 4,5 millions de clients en 2025. Le groupe Société Générale estime qu’en comptant cette base de clients, Boursorama aura gagné “la maturité”. 230 millions de pertes entre 2021 et 2023 Pour y parvenir, Boursorama continuera d’accumuler les pertes dans les années à venir. La banque en ligne était rentable jusqu’à 2015, date à laquelle elle a décidé d’accélérer sa conquête de clients. Entre 2015 et fin 2019, Boursorama avait totalisé 155 millions d’euros de pertes, dont 35 millions en 2018 et 50 millions d’euros en 2019 (et plus de 40% des dépenses étaient “directement liées à l’acquisition des clients” en 2019). La banque en ligne a prévu d’absorber 230 millions d’euros de pertes supplémentaires entre 2021 et 2023 avant d’atteindre de nouveau la rentabilité en 2024 “grâce à la réduction des coûts d’acquisition, la croissance naturelle du PNB sous l’effet de la base de clients, l’augmentation des revenus par client avec l’équipement et la gestion stricte des dépenses d’exploitation”. Elle vise un résultat net d’environ 100 millions d’euros en 2024 et de 200 millions d’euros en 2025, et un RONE (return on normative equity, rendement des fonds propres) supérieur à 25 % en 2025. 50 % de clients principaux Boursorama compte 850 collaborateurs et veut porter ce nombre à 920 d’ici 2023. La banque en ligne revendique 39,7 milliards d’euros d’encours, dont 10,5 milliards de crédits, 8,4 milliards de dépôts à vue, 8,3 milliards de dépôts rémunérés et 12,6 milliards d’épargne financière. “50 % de nos clients utilisent Boursorama comme compte principal”, se félicite aussi Benoît Grisoni, directeur général, qui rappelle que la banque en ligne enregistre un NPS de +48, le meilleur sur le secteur bancaire. En parallèle de ses dépenses marketing, et dans un contexte de forte concurrence des challengers comme N26 et Revolut, Boursorama a beaucoup investi dans ses produits en ligne. Elle a entrepris fin 2018 une refonte de son application mobile et de ces process d’amélioration continue qui a permis à son application de se hisser en haut des classements (lire notre étude de cas à ce sujet), puis a lancé en juin 2019 la carte Ultim, gratuite avec paiements et retraits gratuits à l’international, sans conditions de revenus. Elle a également lancé en avril 2020 la possibilité d’enrôler une carte bancaire virtuelle dès sa souscription dans les wallets Apple Pay ou Google Pay, dans le contexte du confinement. La banque en ligne vient également d’intégrer un programme de fidélité multi-commerçant développé en interne à ses interfaces et d’étendre son périmètre assurantiel à l’assurance habitation avec un produit pouvant être souscrit entièrement en ligne. La fusion Société Générale/Crédit du Nord vise une réduction de coûts de 450 millions d’euros en 2025 Les conseils d’administration de Société Générale et de Crédit du Nord ont validé le lancement du projet de rapprochement des enseignes Crédit du Nord et Société Générale le 6 décembre. Ils ont aussi détaillé les contours de cette initiative qui sera déployée d’ici 2023. Le groupe vise une réduction nette de la base de coûts de plus de 350 millions d’euros en 2024 et d’environ 450 millions d’euros en 2025 par rapport à 2019, tandis que les coûts du projet sont estimés entre 700 et 800 millions d’euros, dont environ 70 % seront dépensés en 2021. La future entité vise une rentabilité des fonds propres normatifs en environnement Bâle 3 d’environ 11 % à 11,5 % en 2025, équivalant à un niveau de plus de 10% en régime Bâle 4. Outre les synergies réalisées sur les fonctions centrales, 600 agences seront fermées dans le réseau, qui passera de 2 100 agences à 1 500 à fin 2025. “60 % des agences Crédit du Nord sont actuellement situées à moins d’un kilomètre d’une agence Société Générale”, précise Philippe Aymerich, directeur général délégué en charge de la banque de détail, qui assure que le groupe ne quittera aucune ville. Le groupe évaluera les agences qui fermeront selon leur localisation et leur taille. Société Générale avait déjà fermé 20 % de ses agences depuis 2015 et Crédit du Nord 15 %. Société Générale ne précise pas combien de postes seront supprimés mais assure qu’il n’y “aura aucun départ contraint ni licenciement”. Le groupe prévoit en moyenne 1 500 départs à la retraite par an en 2021 et 2022, et “si besoin, des départs en transition d’activité ou départ volontaire”, indique Sébastien Proto, directeur général adjoint en charge des réseaux France, tandis que Société Générale “continuera de recruter en fonction de ses besoins”. L’enveloppe dédiée à la formation va en outre augmenter de 40 % dans les trois prochaines années. Hormis les suppression d’agences, Société Générale dégagera des économies en unifiant les fonctions centrales et en mettant en place un système informatique unique. Le groupe souhaite en parallèle accélérer la part des opérations de ses clients (soit 10 millions d’entreprises, professionnels et particuliers pour l’ensemble Crédit du Nord et Société Générale) réalisées en autonomie : d’ici 2025, plus de 80% des ventes devraient être réalisées au moins en partie voire de bout en bout en ligne avec la signature électronique. Société Générale veut réaliser 30 % de ses ventes entièrement en ligne sur les produits éligibles à cet horizon et souhaite que 80 % de l’offre pour les clients entreprises soit disponible avec la signature électronique (lire notre dossier sur les initiatives des banques traditionnelles pour les petits pros face aux néobanques). Aude Fredouelle banque de détailbanque en lignechallengertransformation digitale Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind